La Cinémathèque Tunisienne a présenté, depuis mercredi dernier et jusqu’au 13 octobre, un cycle de projections consacré à la cinéaste et romancière Marguerite Duras, organisé en collaboration avec l’Institut français de Tunisie.
Au menu des films programmés en hommage à cette grande femme de lettres, réalisatrice, scénariste et militante pour les droits humains, à l’œuvre prolifique et multidisciplinaire : «Vous ne désirez que moi» et «La douleur», projetés respectivement le 5 et le 6 octobre, à la salle Tahar Cheriaa.
Sorti en 2021, le premier est une libre adaptation de la réalisatrice Claire Simon de «Je voudrais parler de Duras», une série d’entretiens accordée à l’époque par le dernier compagnon de Duras, Yann Andréa, à la journaliste Michèle Manceaux (publiée aux édition Pauvret / Fayard) pour donner lieu à un film dramatique aux allures théâtrales.
Le deuxième, qui est sorti en 2017, est une adaptation d’Emmanuel Finkiel d’un récit autobiographique écrit par Duras en juin 1944. Elle y raconte l’attente angoissée de son mari, déporté à Dachau pour faits de résistance, mais aussi tout ce qu’elle est prête à faire pour le retrouver, y compris séduire cet agent français de la Gestapo.
L’écrivaine y est interprétée par Mélanie Thierry, accompagnée de Benoît Magimel, Benjamin Biolay et Emmanuel Bourdieu, dans le rôle tragique de Robert Anthelme, le mari de Marguerite.
Au programme de ce cycle également, projeté samedi dernier, le fameux «Hiroshima mon amour» dont elle signe le scénario et où elle aborde le thème de la mémoire, un de ses sujets de prédilection. Réalisé par Alain Resnais et sorti en 1959, le film raconte l’histoire d’une actrice qui se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un Japonais qui devient son amant, mais aussi son confident. Il lui parle de sa vie et lui répète «Tu n’as rien vu à Hiroshima». Elle lui parle de son adolescence à Nevers pendant la Seconde Guerre mondiale, de son amour pour un soldat allemand et de l’humiliation qu’elle a subie à la Libération…
Trois autres œuvres sont encore à découvrir : «India song», le seul film programmé réalisé par la romancière elle-même. Sorti en 1974, c’est l’un de ses premiers longs-métrages. Elle y signe l’adaptation de sa propre pièce de théâtre éponyme publiée en 1973, pièce elle-même inspirée de son roman Le Vice-Consul publié en 1966.
A’ ne pas rater, «Une aussi longue absence» dont elle cosigne le scénario avec son réalisateur Henri Colpi. Sortie en 1961, cette œuvre fragile raconte l’histoire d’une patronne d’un bistrot, en banlieue parisienne, qui croit reconnaître, en la personne d’un vagabond, son mari, déporté quinze ans plus tôt. Elle se met à le suivre et de nombreux indices la persuadent que c’est bien son époux. Patiemment, elle cherche à apprivoiser cet homme sans mémoire.
Il s’agit du tout premier long-métrage de Colpi qui lui a valu le Prix Louis-Delluc et surtout la Palme d’or du Festival de Cannes 1961, ex aequo avec le mythique documentaire «Viridiana» de Luis Bunuel.
Programme du 11 au 13 octobre 2023
Mercredi 11 octobre 2023 :
18h30 : Une aussi longue absence, dir. Henri Colpi, 1961, France, 90’
Jeudi 12 octobre 2023 :
18h30 : Hiroshima mon amour, dir. Alain Resnais, 1959, France, 91’
Vendredi 13 octobre 2023 :
18h30 : India Song, dir. Marguerite Duras, 1974, France, 95’