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Pour une culture de l’économie solidaire

Editorial La Presse

 

Selon le chef du département crédit et financement à la Banque tunisienne de solidarité (BTS Bank), Mohamed Ali Nhidi,  la BTS gère une ligne de crédits consacrée aux entreprises de l’économie sociale et solidaire, dont celles qui sont dirigées par des femmes.

Il s’agit d’un financement de 30 millions de dinars déposés par l’Etat à la disposition de la BTS depuis 2022 sur trois ans (10 millions de dinars au titre de chaque année), pour accorder des crédits à ces entreprises sans garantie, moyennant un taux d’intérêt fixe de 5% durant 7 ans et avec des procédures simplifiées.

Ces crédits sont plafonnés à 300 mille dinars. L’initiative de sortir ces femmes souvent rurales de leurs conditions sociales difficiles et de leur permettre de  lancer leur propre projet est très louable.

Elle a permis de sauver  plusieurs familles nécessiteuses de la pauvreté grâce au dévouement de ces battantes qui ne rechignent devant  aucun effort pour mener une vie digne. Nous avons même assisté à l’émergence de microprojets valorisant des produits du terroir (Harissa, pâtisseries traditionnelles, miel, huiles essentielles, etc.)

Cela s’appelle l’économie solidaire qui pourrait devenir un vrai levier  pour la création d’emplois durables et la promotion du patrimoine culturel. Hélas, ce secteur reste fragmenté et sous-développé en Tunisie. Lors de son intervention, mercredi dernier à Tunis, à l’occasion du colloque national sur «le rôle de la femme dans l’économie sociale et solidaire en Tunisie», le professeur universitaire et expert international dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, Belaïd Ouled Abdallah, a évoqué «la faiblesse de l’encadrement et le bas niveau d’éducation de certains dirigeants des structures de l’économie sociale, notamment les unités coopératives de production agricole et les sociétés coopératives, en plus l’anachronisme du cadre légal qui ne s’adapte pas aux changements socioéconomiques et au nouveau rôle de l’action coopérative ».

Selon  le spécialiste, les principaux obstacles au développement des entreprises solidaires en Tunisie, notamment celles qui sont gérées par des femmes, consistent en la faiblesse de la culture de l’investissement solidaire chez ces dernières, la multiplicité des structures de l’économie sociale et l’absence d’une structure unifiée en charge de la coordination et de la mise en place des stratégies de coopération avec les parties gouvernementales. A cet égard, certaines structures du gouvernement sont appelées à procéder  à un état des lieux des entreprises solidaires en Tunisie. Un état des lieux qui permettrait non seulement de diagnostiquer la situation, mais aussi de préparer le cadre adéquat pour infuser cette culture de l’entrepreneuriat solidaire. Un secteur qui peut pallier le manque de ressources du secteur public.

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