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Gaza sous le feu : Un lourd déploiement militaire dans une région sous haute tension

 

Les tirs de roquettes en provenance du sud du Liban, du Yémen et de la Syrie témoignent de cette escalade tant redoutée par le monde entier. D’ailleurs, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a adressé une mise en garde à Téhéran, déclarant que les États-Unis réagiraient de manière «décisive» à toute attaque par «l’Iran ou ses intermédiaires» au Moyen-Orient. Des menaces mises à exécution jeudi dernier, lorsque les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des installations iraniennes en Syrie.

 Comme si les bombardements sionistes de la bande de Gaza ne suffisaient pas. L’Occident s’est lancé dans une course inédite au déploiement militaire à l’est de la Méditerranée dans l’objectif de défendre, disent-ils,  l’entité sioniste contre « les fractions de résistance palestinienne ». En premier lieu, c’est la direction américaine qui a déployé dès les premières heures du conflit deux grands porte-avions, précisant sa salutaire intention d’éviter tout embrasement.

Aujourd’hui, plusieurs forces occidentales se sont alignées sur cette position, suscitant de fortes inquiétudes dans la mesure où le Moyen-Orient est d’ores et déjà une zone sous tension.

Pour sa part, le Royaume-Uni a annoncé avoir envoyé des avions de surveillance et deux navires de la Royal Navy en Méditerranée orientale dans le but de soutenir l’entité sioniste qui mène actuellement une offensive sans précédent contre la bande de Gaza, ciblant le Hamas, après les évènements du 7 octobre. «Les forces armées britanniques seront en attente pour apporter un soutien pratique à Israël et à ses partenaires dans la région, et offrir une dissuasion et une assurance», ont déclaré des responsables britanniques, évoquant une seule explication : dissuader toute escalade dans la région.

Mais, autant le souligner, ce déploiement militaire inédit depuis la guerre contre l’Irak, risque lui-même de provoquer un embrasement d’autant que des puissances militaires menacent d’intervenir à tout moment, à l’instar de l’Iran plus précisément. La République islamique ne cesse de hausser le ton contre l’entité sioniste, menaçant d’intervenir pour mettre fin à ce massacre en règle commis contre les Palestiniens.

Le guide suprême de la République islamique a accusé les États-Unis d’être «les complices incontestables des crimes» perpétrés à Gaza, et Washington d’avoir « le sang des opprimés sur les mains (…)». L’Ayatollah Al Khamenei a affirmé que «la nation palestinienne» allait sortir «victorieuse» du conflit. «Le monde futur est celui de la Palestine, pas celui du régime sioniste», a-t-il déclaré.

Sauf que cet embrasement est déjà là, estiment des analystes. Les tirs de roquettes en provenance du sud du Liban, du Yémen et de la Syrie témoignent de cette escalade tant redoutée par le monde entier. D’ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a adressé une mise en garde à Téhéran, déclarant que les États-Unis réagiraient de manière «décisive» à toute attaque par «l’Iran ou ses intermédiaires» au Moyen-Orient. Des menaces mises à exécution jeudi dernier, lorsque les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des installations iraniennes en Syrie.

«Ces frappes d’autodéfense de précision sont une réponse à une série d’attaques des milices soutenues par l’Iran, pour la plupart infructueuses, qui ont commencé le 17 octobre et qui ciblent le personnel américain en Irak et en Syrie», a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, dans un communiqué.

900 soldats US déployés

Pour analyser cette situation extrêmement tendue, le colonel Mokhtar Ben Nasr décrit un échiquier géopolitique gravement complexe et compliqué dans la région. Dans une déclaration à La Presse, il explique que tout reste lié à une éventuelle offensive terrestre à Gaza. Selon lui, outre la protection de l’entité sioniste, ce déploiement militaire massif vise à renforcer la présence de l’Occident à l’est de la Méditerranée d’une manière significative et durable. « Je pense que l’entité sioniste ne va pas procéder à une large offensive terrestre dans la bande de Gaza, cela risque d’impacter lourdement les capacités de Tsahal. Aussi, ce déploiement vise-t-il à éviter toute réponse coordonnée par l’axe de l’occupation contre Israël. Les Etats-Unis ont mis en place un dôme de fer pour protéger les forces d’occupation, surtout en cas d’escalade », a-t-il expliqué.

Rappelons dans ce contexte que le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, a annoncé, jeudi 26 octobre, qu’environ 900 soldats américains se trouvaient au Moyen-Orient ou étaient en route vers cette région dans le cadre « des efforts dissuasifs visant à éviter un embrasement général et à renforcer nos capacités de protection des forces ».

De son côté, la France a annoncé que le navire « Tonnerre » a été dépêché à l’est de la Méditerranée pour soutenir les efforts de secours à Gaza. Même s’il s’agit d’un bâtiment naval destiné à porter secours en période de guerre ou de catastrophe, ce navire est aussi un équipement militaire d’excellence. Outre ses 200 marins, le Tonnerre est également parti avec un groupement tactique embarqué et du matériel militaire d’attaque.

L’Egypte opte pour la retenue

 Alors que cette course à l’armement s’établit à ses frontières, l’Egypte opte toujours pour la retenue. Si un plan sioniste vise à délocaliser les habitants de Gaza dans le Sinaï, le maréchal al-Sissi, chef de l’État égyptien depuis 2013, a exprimé, son opposition définitive à cette éventualité évoquée depuis les événements du 7 octobre 2023. « Cette opération vise à pousser les Palestiniens à émigrer vers l’Égypte et cela est inacceptable », a-t-il ajouté, assurant que l’armée égyptienne est une armée de défense et de protection et non pas d’attaque.  

La bande de Gaza fait face à une situation catastrophique depuis le 7 octobre dernier. Le ministère de la Santé à Gaza fait état d’un bilan de plus de 7 mille personnes tuées et de près de 19 000 autres blessées, depuis le début des bombardements israéliens sur l’enclave palestinienne.

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