D’une trêve à l’autre : Les Palestiniens entre espoir et incertitude

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• «Le dialogue qui a permis cet accord doit se poursuivre et permettre d’arriver à un cessez-le-feu permanent, au bénéfice des habitants de Gaza, d’Israël et de toute la région»
• «Il ne faut pas oublier que la catastrophe humanitaire empire de jour en jour».

Les habitants de la bande de Gaza sont dans une situation d’incertitude totale et angoissante quant à leur avenir immédiat. La  trêve humanitaire de quatre jours, obtenue après des tractations ardues entre la Résistance du Hamas et le gouvernement israélien par la médiation du Qatar et de l’Egypte, ne portait que sur quatre jours seulement.

Toutefois, un nouveau forcing exercé par le Qatar et l’Egypte, soutenus par les Etats-Unis d’Amérique, a fini par porter ses fruits, sous forme d’une prolongation de la trêve pour une durée de deux jours seulement, tout en laissant planer le doute quant à la suite, à savoir nouvelle prolongation de cette pause fragile ou l’enfer ?

Pour le moment, on sait que de nouveaux pourparlers sont en cours sous les mêmes auspices égypto-qataris pour aboutir à une nouvelle prolongation de la trêve, et pourquoi pas un cessez-le-feu permanent que toute la communauté internationale appelle de tous ses vœux.

En effet, on n’en est pas encore là, tout en étant persuadé qu’il s’agit d’une hypothèse très difficile à envisager dans la mesure où les généraux militaires israéliens accepteraient trop mal une pareille issue, parce que synonyme pour eux d’une défaite sur toute la ligne.

Eviter un finish décevant et négatif

Un nouveau round de bombardements intensifs, même limité dans le temps, pour soi-disant éliminer des chefs de guerre du Hamas, constituerait un motif de satisfaction pour Tel-Aviv, afin d’assouvir sa vengeance et éviter un finish sur une note négative. Les observateurs étant unanimes ou presque à parler d’une victoire, du moins morale, du Hamas.

D’ailleurs, même l’épisode des échanges des otages israéliens contre les prisonniers palestiniens semble tourner, jusqu’à présent, à l’avantage des Palestiniens qui bénéficient d’une proportion de trois détenus libérés contre un seul otage.

Mais on sait que l’opération des échanges n’a porté jusqu’à présent sur aucun soldat israélien, ce qui suscite la colère et le dépit des dirigeants israéliens qui seraient, à ce rythme-là, acculés à passer à une autre phase de concessions et à une durée plus longue susceptible de se transformer en une trêve durable, considérée comme étant une victoire pour la Résistance palestinienne.

Sans oublier que chaque jour supplémentaire de trêve ne peut que renforcer les rangs des partisans d’un retour à la table des négociations pour rechercher une solution juste, équitable et durable pour la cause palestinienne dans sa globalité, ce qu’Israël a tout fait pour éviter, plus de soixante-dix ans durant.

Une vraie pause

D’ailleurs, en jetant un simple coup d’œil sur l’évolution de la situation durant ces quatre jours depuis l’entrée en vigueur de la trêve, le mouvement de résistance a pu agir à son avantage. Qu’on en juge…

Le Hamas, régnant en maître absolu dans la bande de Gaza, a libéré chaque jour 13 otages israéliens (uniquement des femmes et des enfants), ainsi que plusieurs ressortissants étrangers, notamment des Thaïlandais et des Américains.

De l’autre côté, Israël a libéré quotidiennement 39 prisonniers palestiniens, également des femmes et des jeunes de moins de 19 ans.

Concrètement, à l’issue de sept semaines de bombardements intensifs sur la bande de Gaza, au cours desquelles les infrastructures civiles ont été systématiquement pilonnées par l’armée israélienne, le Hamas obtient une vraie pause temporaire de quatre jours, renouvelée à moitié.

Un cessez-le-feu permanent

Or, le plus dur reste à faire puisqu’on ne sait pas, encore si la Résistance palestinienne et les autorités d’occupation israéliennes seraient en mesure de trouver un terrain d’entente lors des négociations autour de la libération de militaires de l’État hébreu capturés durant l’offensive du 7 octobre.

C’est donc dans cet esprit que dès l’annonce de l’accord pour une prolongation de la trêve, l’Organisation des Nations unies a lancé un appel aux protagonistes pour les pousser à aller encore plus loin. «Le dialogue qui a permis cet accord doit se poursuivre et permettre d’arriver à un cessez-le-feu permanent, au bénéfice des habitants de Gaza, d’Israël et de toute la région», a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres. «Il ne faut pas oublier que la catastrophe humanitaire empire de jour en jour» à Gaza, a-t-il martelé en substance.

En outre, il est utile de savoir que la même trêve a permis à un total de 248 camions d’aides humanitaires d’être acheminés vers Gaza, selon l’ONU, dont 61 cargaisons chargées de matériel médical, de nourriture et d’eau dans le nord de Gaza.

La trêve a encore permis l’entrée de centaines de camions chargés de produits alimentaires divers et des médicaments ainsi que d’équipements, de matériels et de tentes aux Gazaouis assiégés n’ayant plus un toit pour se mettre à l’abri.

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