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Double langage ?

Editorial La Presse

A la lumière des déclarations du ministre israélien de la Défense, l’invasion de Gaza arriverait bientôt à son terme. Yoav Gallant annonce que « la phase intensive de l’invasion  devrait  se terminer bientôt dans le sud du territoire palestinien » ; on apprend (armée israélienne), non sans un léger soulagement quand même, que quatre divisions israéliennes engagées dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive terrestre s’en sont retirées dans la soirée. 

La  déclaration a fait réagir sans tarder le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a appelé, pour la énième fois,  à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» à Gaza et rappelé que la situation humanitaire y est indescriptible.

Doit-on croire que la politique du gouvernement israélien a pris soudainement et par magie une tournure moins agressive, plus sage ? Il y a beaucoup de faits qui nous incitent à douter. Les arguments sont tangibles. La politique de l’Etat hébreu est dépendante des instructions de Washington  qui a dépêché, il y a peu, le secrétaire d’Etat Blinken, lequel, lors de son marathon moyen-oriental, avait pour mission de préparer une plateforme de négociations entre l’autorité palestinienne et Israël. « Cette déclaration est une réponse, un consentement » aux vœux des Etats- Unis.

En outre, Israël est dénoncé dans le monde; le procès de La Haye a fortement sali son image. Attaqué de partout, il ne peut plus faire face aux pressions des contestations. On a même vu des drapeaux sud-africains flotter aux côtés de drapeaux palestiniens; Israël est dos au mur, il ne lui reste qu’une issue, une seule : l’amorce d’un processus de paix.

Le ministre cité plus haut, le gouvernement auquel il appartient et son chef, habiles dans le double langage, ont de tout temps dit une chose et son contraire, ne sont pas à une promesse près. Ils sont bellicistes, animés par une rage ardente contre les Palestiniens et peu enclins à respecter la dignité humaine et la « justice sociale ». 

Les déclarations lénifiantes, surtout en temps de guerre où tous les mensonges sont permis, sont contraires à la réalité. Les faits sont là, voyons ! Le Premier ministre israélien Netanyahu a prévenu samedi que «personne» n’arrêterait son pays dans la guerre engagée dans la bande de Gaza. Les preuves de son discours de guerre sont là.

Elles  sont incarnées par le nombre croissant de massacres. Pas plus tard qu’avant-hier, au cours de la nuit de lundi à mardi, l’aviation israélienne a bombardé le secteur de Khan Younès (sud de Gaza), épicentre des combats au sol et des raids aériens. Les frappes israéliennes dans l’ensemble de Gaza ont fait un total de 78 morts et de nombreux blessés dans la soirée et la nuit. Citons au passage le bilan des massacres qui ne cesse d’augmenter : 24.000 morts et 60.000 blessés, des femmes et des enfants pour la plupart.

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