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Illusions et faux espoirs

Editorial La Presse

 

L’étau se resserre autour de Netanyahou, mis au ban de la communauté internationale, vilipendé, honni par sa propre communauté; il est têtu, obstiné, seul, mais apparemment, il n’est pas brisé, puisque, ferme et sans hésitation, il poursuit son ambition et son unique but : exterminer les Palestiniens.
Il est tellement coriace qu’il a osé dire non à son principal protecteur, le 17 janvier, au Forum économique de Davos, après sa tournée d’inspection au Moyen-Orient, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, craignant un embrasement régional (qui a eu lieu malgré tout), qui a proposé l’idée de création d’un État palestinien : «…il sera impossible d’obtenir une véritable sécurité sans cela», répétait-il encore. A cette proposition et ses variantes, concoctée dans les bureaux de la diplomatie américaine en forme de «prêts à consommer, à adopter et à appliquer» ; Netanyahou répond par son langage habituel, instinctif : les armes.
Des dizaines de frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé les hôpitaux, notamment l’hôpital Nasser et Al-Amal dans la ville de Khan Younès (sud), provoquant les souffrances et la mort, plus de 25 mille morts sont recensés ; la vie (ou ce qu’il faut appeler plutôt l’enfer) continue son train à Gaza, avec ses malheurs, son destin.
Emboîtant le pas à Blinken, à Bruxelles, l’Union européenne, reprend avec ardeur la question de deux Etats, le mot d’ordre est l’arrêt des bombardements et l’instauration d’un cessez-le feu immédiat. La machine des Etats-Unis s’est mise en marche, les déclarations se multiplient et convergent vers la solution à deux Etats. Le message est arrivé au siège à Bruxelles, l’Europe, à travers les nombreux discours des ministres des Affaires étrangères, semble craindre l’escalade des actes de guerre en mer Rouge. L’autre protecteur d’Israël, la Grande-Bretagne, à travers Grant Shapps, ministre de la Défense, a jugé «décevant» que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ait affi rmé son opposition à une «souveraineté palestinienne» à Gaza et de répéter la même formule qu’il n’y a pas d’autre option qu’une solution à deux Etats. Pendant ce temps, des milliers d’Israéliens manifestent dans le centre de Tel-Aviv pour exiger le retour des otages détenus dans la bande de Gaza ainsi que des élections anticipées pour évincer le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L’embrasement annoncé était donc prévu et envisagé, dans la région, le feu a atteint les intérêts de l’Occident, il y a péril en la demeure, il fallait agir.
Une solution à deux Etats, que signifie pour les Palestiniens cette proposition qui vient outre-Atlantique et d’Europe, que désigne-t-elle et quelle partie sert-elle ? Le peuple et le pouvoir palestiniens en savent un bon bout de ces illusions: pour eux, ce ne sont que de faux espoirs, la preuve ?
A la proposition des chefs de la diplomatie européenne, appuyée par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, lundi, le ministre israélien des Affaires étrangères a proposé à ses pairs européens réunis à Bruxelles la création d’une île artificielle au large de Gaza où les Palestiniens devront vivre.
«Israël contrôlera toutes les entrées et sorties et toutes les marchandises destinées à cette île…»dit-il.
Israël, en réalité, ne veut pas de l’initiative des deux Etats. Il y a somme toute chez l’intransigeant Netanyahou et son gouvernement un refus total de l’existence même d’une population palestinienne.

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