Accueil A la une Sud de Gaza : Rafah sous la menace des bombes et d’un grand désastre humanitaire

Sud de Gaza : Rafah sous la menace des bombes et d’un grand désastre humanitaire

 

Les bombardements sionistes sur la bande de Gaza n’ont pas cessé depuis plus de quatre mois. Le bilan humain s’aggrave, alors que le pire reste à venir, puisque l’armée sioniste poursuit son offensive contre Rafah, où plus de 1,4 million de personnes se sont réfugiées.

Rafah est devenue un gigantesque campement et est le dernier centre urbain où l’armée israélienne n’a pas encore lancé d’assaut terrestre et demeure le principal point d’accès des quelques aides humanitaires qui passent au compte-gouttes.  La ville est exposée à un désastre, si le plan d’invasion terrestre se confirme. En effet, les dirigeants d’Israël ne cessent d’envisager un tel scénario depuis plusieurs jours, estimant que l’assaut contre Rafah permettra de libérer les otages détenus par le Hamas.

La résistance palestinienne a annoncé dimanche qu’une offensive sur Rafah entraverait tout accord de libération des otages. Mais Israël s’est dit déterminé à vaincre le Hamas dans son «dernier bastion» de Rafah.

Quand on n’a nulle part où aller

Cette éventuelle offensive terrestre inquiète la communauté internationale. «Dans les conditions actuelles», Washington «ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah, en raison de la densité de la population», a prévenu un haut responsable américain, soulignant que la population n’a «nulle part où aller». La France et le Royaume-Unis se sont opposés à leur tour à toute offensive à Rafah, laissant craindre une catastrophe au vu du grand nombre de personnes réfugiées qui s’entassent dans un espace géographiquement très limité.

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré hier que toute attaque israélienne contre Rafah mettrait fin à l’aide humanitaire et aggraverait la catastrophe humanitaire.

L’Égypte, limitrophe de Gaza au nord-est, a mis en garde Israël contre les «conséquences désastreuses» d’une éventuelle offensive militaire sur Rafah. «Cibler Rafah et poursuivre la politique de blocage de l’aide humanitaire, constituent une véritable contribution à la mise en œuvre de la politique de déplacement du peuple palestinien et de la liquidation de sa cause», a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pourtant, Israël prétend avoir assuré «un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter» la ville, sans préciser où les civils pourraient se réfugier. Des affirmations qui interviennent au moment où des dizaines de Palestiniens sont tués sous le feu des snipers israéliens massivement déployés à Rafah.

Des frappes aériennes israéliennes ont été entendues la nuit du dimanche à Rafah. Plusieurs dizaines de raids, d’une intensité supérieure à celle des derniers jours, ont ciblé les alentours de la ville. Au moins 100 personnes sont tombées en martyrs.

Un océan de besoins

Ce qui inquiète le plus dans cette opération visant Rafah, c’est que cette ville abrite le seul passage frontalier qui fait entrer les aides dans la bande de Gaza. 

De fait,  les aides humanitaires sont si rares à Gaza que les organisations onusiennes n’ont pas cessé de tirer la sonnette d’alarme. «Jusqu’à présent, nous avons livré 447 tonnes de fournitures médicales à Gaza, mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins qui ne cessent de croître chaque jour», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, premier responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Seuls 15 des 36 hôpitaux sont encore «partiellement ou minimalement fonctionnels» dans l’enclave, a encore précisé Dr Tedros, alors que de nouvelles informations font état de la poursuite des bombardements intenses par l’armée israélienne dans le Sud de Gaza, qui ont accompagné la mission de sauvetage de deux otages israéliens du deuxième étage d’un bâtiment à Rafah.

«Les travailleurs de la santé font de leur mieux dans des circonstances impossibles», a poursuivi le directeur général de l’OMS, qui s’est fait l’écho des préoccupations de la communauté internationale concernant les récentes attaques sur Rafah, «où la majorité de la population de Gaza a fui les destructions au nord». 

L’offensive israélienne déclenchée après le 7 octobre a déjà fait 28.340 tués dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils. Les autorités sanitaires à Gaza ont dénombré hier lundi 164 martyrs en 24 heures. Un carnage !

Environ 1,7 million de personnes, d’après l’ONU, sur un total de 2,4 millions d’habitants, ont fui leurs foyers depuis le 7 octobre dans un territoire dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure. Beaucoup ont été déplacés plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le sud à mesure que les combats s’étendaient. Or, la dernière parcelle du sud est déclarée nouvelle cible d’Israël.

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