« Google Finance Forbes Currency Converter » fait le bilan des principales monnaies africaines qui affichent des taux de change relativement élevés par rapport à la devise de référence dans le monde, en l’occurrence le dollar américain.
Afin d’évaluer la performance de la monnaie d’un pays, le taux de change entre cette monnaie et le dollar reste la base. Cette mesure est indispensable, surtout dans le cadre du commerce international. Ainsi, toute monnaie forte permet aux entreprises et aux citoyens une augmentation significative de leur pouvoir d’achat. En matière d’importation, les produits sont moins chers, ce qui se traduit par une stabilité des prix. La performance des monnaies donne davantage de confiance aux investisseurs étrangers.
Néanmoins, elle peut également être handicapante en réduisant la compétitivité des secteurs exportateurs d’un pays, comparativement à d’autres ayant de structures économiques semblables et qui adoptent des politiques monétaires visant à rendre leurs économies plus attractives pour les investisseurs et les touristes et pour doper leurs exportations.
Entre dévaluation et restructuration monétaire
Les données de « Google Finance et Forbes Currency Converter » donnent une idée de la variation du taux de change des différentes monnaies africaines vis-à-vis du dollar. Selon le rapport, les monnaies africaines ont été, au cours de ces trois dernières années, malmenées par une conjoncture économique internationale complexe. La crise sanitaire et la guerre Russie-Ukraine ont causé une inflation menaçante, chose qui a poussé les banques centrales du monde, et à leur tête la « Réserve Féderale », à agir avec des conséquences sur les monnaies de nombreux pays africains, dont notamment celles des grandes puissances du continent.
De nombreux pays africains, comme le Nigeria, l’Egypte, le Ghana, se débattent entre dévaluation et restructuration monétaire, avec comme conséquences de fortes dépréciations de leurs monnaies. Ainsi, certaines monnaies africaines ont perdu plus de la moitié de leur valeur vis-à-vis du dollar.
Sur le continent africain, certaines monnaies ont pu résister malgré tout, et ce, à cause des politiques de pilotage menées par les banques centrales, l’ancrage de ces monnaies à des devises fortes et le dynamisme de ces économies.
En tenant compte de l’argument du taux de change vis-à-vis du dollar, les plus fortes monnaies du continent sont le dinar tunisien, le dinar libyen, le dirham marocain, le cédi ghanéen, la roupie seychelloise et le pula botswanais.
Selon le rapport, le dinar tunisien est devenu la monnaie la plus forte du continent en dépassant le dinar libyen. A la date du 12 février 2024, un dollar américain s’est échangé contre 3,13 dinars tunisien. La force de la monnaie tunisienne réside dans la politique monétaire fondée sur l’interdiction d’importer ou d’exporter des dinars ou de les convertir en une autre devise. Là, le dinar tunisien a pu afficher sa robustesse face au dollar.
Des régimes de change encadrés
Depuis l’an 2000, la Tunisie a adopté un flottement dirigé. Une étape intermédiaire qui devrait déboucher sur l’objectif de convertibilité totale du dinar et une parfaite mobilité du capital. Aussi, la politique monétaire de la Banque centrale de Tunisie s’est caractérisée par un régime de change encadré, dont l’objectif intermédiaire est un ajustement du taux de change du dinar par rapport à un panier de devises dominé par l’euro. Cette situation fait que le dinar reste robuste vis-à-vis du dollar, en dépit de la situation économique difficile que traverse l’économie tunisienne.
Le dinar libyen, qui a toujours été la monnaie la plus forte du continent, en vigueur depuis 1971, repose notamment sur les importantes recettes des ressources d’hydrocarbures. Toute fluctuation du marché pétrolier mondial peut avoir un impact sur la valeur des recettes pétrolières et donc sur la valeur du dinar libyen. A la date du 12 février 2024, un dollar américain se négociait contre 4,83 dinars libyens.
Quant au dirham marocain, il est considéré, selon la même source, comme étant le plus résilient vis-à-vis du dollar. Cette solidité du dirham tient de la politique monétaire édictée par Bank Al-Maghrib qui a pour mission fondamentale la stabilité des prix intérieurs. Le dirham marocain est ancré à un panier comprenant l’euro, monnaie du principal partenaire économique du royaume à hauteur de 60%, et au dollar à hauteur de 40%.