Mes Humeurs: Ramadan, ça chauffe !

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Ramadan est à nos portes, tout le monde le sait, puisqu’il a déjà marqué sa présence depuis un mois ou plus. Ramadan arrive toujours avant l’heure, les signes avant-coureurs du mois saint sont annoncés. Dans le générique de début du film, j’ai choisi trois exemples, il y en a d’autres, vous en ajouterez selon vos goûts.

Le premier se rapporte au rapport du citoyen à l’administration «…Si Dieu veut, ça sera après Ramadan», une phrase qui tue et sur laquelle, malheur ! on n’a pas de prise ni de contrôle. C’est une réponse sans appel que vous assène le prestataire de service et qui signifie que «votre prestation va être accomplie ou finalisée après Ramadan». Autrement dit, on arrête de travailler avant, pendant et après le mois de jeûne. Notre pays qui stagne (taux de croissance en 2023 de 0,4%) avec un taux de chômage dépassant les 15,% d’après l’INS, une pléthore de fonctionnaires mal répartie …

Le deuxième exemple concerne la course aux passe-temps. Dans les rues de la médina, dans les venelles des quartiers populaires, devant les échoppes, on regarde (on découvre) l’emblème du passe-temps, des narguilés (chichas) et leurs accessoires, sous toutes les formes et toutes les dimensions, avec ou sans décoration et décidément des étals de marques de tabac aux multiples parfums provenant (légalement ou en contrebande) des pays voisins, les espaces chicha bourgeonnent partout. Ah ! les effluves de chicha, qui peut s’en passer, le soir et jusqu’aux aurores pendant Ramadan ; comme délassement, viennent aussi les jeux de cartes, un sport national qui rencontre beaucoup de succès pendant les veillées.

Le troisième exemple est un puit de ressources, il porte sur l’alimentation. Je lève la tête, à ma gauche, à ma droite, les panneaux publicitaires ont foisonné, elles incitent à manger, à préparer à manger, des ustensiles par-ci, des batteries de cuisine par-là, des plats cuisinés, des crèmes, des yaourts, des cakes…De quoi attraper une indigestion avant l’arrivée du mois saint. Dans les foyers, les chaînes de télé multiplient les spots, elles vantent les cakes, les yaourts, les crèmes…et tout ce qui a rapport au ventre. Et quand on zappe la pub, on tombe sur une émission culinaire, le genre est en pleine explosion, il y a du bon, il y a celles qui sentent le réchauffé et le ranci. Ce n’est ni la faute des présentateurs ni celles des cuisiniers, mais du système lui-même, autrement dit du système qui ne jure que par les chiffres de l’audimat. Ces trois cas sont des mises en bouche pour entrer de plain-pied dans le repas. Qui fera l’humeur de la semaine prochaine.

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