Après des années de déficit pluviométrique, dont notamment 2023 marquée par des chiffres records de températures élevées et de sécheresse, la Tunisie enregistre, depuis quelque temps, une amélioration relative de la situation, avec un meilleur remplissage des barrages qui demeure, toutefois, insuffisant puisqu’il ne dépasse guère le taux de 22%.
La célébration de la Journée nationale de sensibilisation à la rationalisation de la consommation d’eau, coïncidant d’ailleurs avec la Journée mondiale d’eau, est venue donc à point nommé pour mettre l’accent sur la nécessité de maintenir le haut niveau de mobilisation en faveur de la rationalisation dans tous les domaines, y compris dans l’agriculture, le tourisme et l’industrie.
Les autorités concernées sont appelées, effectivement, à opter pour des mesures censées être moins coûteuses en comparaison d’autres alternatives, à savoir le dessalement et le traitement de l’eau, ou encore le recours à des ressources hydriques non conventionnelles.
C’est dans cet esprit, d’ailleurs, qu’une circulaire gouvernementale en date du 6 mars 2024 envisage la mise en place d’un plan prévoyant des mesures concrètes destinées à dépasser la conjoncture actuelle.
On citera, entre autres approches, la généralisation des équipements d’économie d’eau, la construction d’ouvrages de récupération des eaux pluviales, l’entretien préventif des réseaux et des puits, sans oublier, bien entendu, la sensibilisation à l’obligation de faire adhérer les consommateurs à des comportements responsables.
Ces mesures viendraient s’ajouter à celles consistant à construire de nouveaux barrages en vue de pallier la baisse du volume existant, sachant que le pays, situé en partie dans une zone aride, souffre d’un manque chronique de ressources conventionnelles, avec une disponibilité de l’eau par an et par habitant inférieure à la limite de la pénurie d’eau absolue, à savoir 500 mètres cubes par an et par habitant.
Il est utile de savoir que cette situation est aggravée par le gaspillage alimentaire, en général, observé à divers niveaux et qui coûte, selon l’Institut national de consommation, à chaque Tunisien 68 dinars par mois.
Or, avec le phénomène des changements climatiques qui touche, pratiquement, la planète entière, il est impératif que toutes les parties se serrent les coudes pour faire face à ces défis, dans le but évident d’en limiter les effets négatifs et, pourquoi pas, trouver, dans un deuxième temps, des solutions à plus ou moins long terme.