Pour une opération de reconstruction, les profils d’entraîneurs tunisiens de grand calibre ne courent pas les rues. De plus, un sélectionneur tunisien aura toujours des détracteurs. Mais peut-être que c’est aussi faute d’un budget conséquent que l’on a opté pour ce choix.
Le bureau fédéral, après avoir limogé Cazal et Hmam, a décidé que le futur sélectionneur et son staff seront tunisiens. Un choix salué par certains et contesté par d’autres. C’est qu’au-delà de la nationalité du staff, c’est son profil qui importe beaucoup plus, c’est-à-dire ses compétences, son expérience en sélection, son aptitude à diriger un groupe et un vestiaire. Du côté de la Fthb, on a inversé le raisonnement : on s’est fixé comme objectif un rajeunissement et une pleine reconstruction du Sept national, et on a jugé qu’un Tunisien saura mener la barque avec cette mission délicate de déclencher un nouveau cycle avec une nouvelle ossature rajeunie et des cadres rescapés de l’ancienne sélection. Est-ce un choix de cœur et d’émotion en jouant sur la fibre «nationalisme» ou probablement un choix d’austérité vu le coût élevé d’un nouveau sélectionneur étranger de renom ? Poussons le raisonnement : qui des noms actuels qui circulent a vraiment le profil adéquat pour réussir cette difficile période transitoire ? Sachant que quoi que l’on fasse, un staff tunisien sera toujours critiqué et toujours sous la pression des clubs influents et des joueurs cadres. Les dernières expériences avec les Tunisiens, notamment Sami Saidi et Hafedh Zouabi, n’étaient pas un franc succès. Non seulement pour des raisons techniques ( ce sont des noms respectables), mais surtout pour la gestion relationnelle et les détails sur le banc pendant les matches. Un staff tunisien aura l’inconvénient de faire partie de ce décor de handball tunisien marqué par les bruits de coulisses et les calculs, quoi qu’il fasse pour être en retrait. On ne pardonnera jamais le moindre pépin ou accident de parcours à un staff tunisien, comme ce fut le cas avec Gerona ou Cazal. Il sera toujours sous une pression fatale qui peut handicaper l’opération sauvetage et reconstruction de la sélection. Cela dit, le fiasco du TQO a peut-être obligé le bureau fédéral à opter pour ce choix du cœur, sous l’effet de l’émotion, plutôt qu’un choix réfléchi. Même avec un budget moyen, mais avec un bon agenda et des relations à l’international, on pouvait ramener quelqu’un d’expérimenté et qui peut rajeunir la sélection. Avec notamment l’école croate, serbe ou n’importe quelle école européenne aux fortes traditions en hand. Maintenant, on doit voir où va mener le choix de l’école tunisienne et est-ce que les décideurs ont vraiment des noms sur la table. Le Sept tunisien est en pleine période de doute, il a besoin d’un staff compétent et autoritaire pour repartir convenablement.