Accueil Société Braquage de cyclistes sur la route de La Marsa: L’impunité, plaie de la justice tunisienne

Braquage de cyclistes sur la route de La Marsa: L’impunité, plaie de la justice tunisienne

Des cyclistes sauvagement agressés par une bande de malfrats sur la route de La Marsa, donc pas loin de la Direction générale de la garde nationale sise à l’Aouina… Ce n’est là qu’un crime odieux qui en dit long sur l’état de notre système judiciaire.

Ces dérives successives, loin d’être des cas isolés comme le laissent entendre certains commentateurs, renseignent autant, non seulement sur une grave déchéance sociale, mais aussi sur des dysfonctionnements de notre appareil judiciaire.

En Tunisie, cela fait des années qu’il est difficile de briser le cercle vicieux de l’impunité. Lorsque des malfrats ou encore des parias commettent leur forfait et écopent de peines très allégées, ils réalisent qu’ils peuvent récidiver sans risque d’arrestation ou d’emprisonnement. De même, lorsque les autorités n’enquêtent pas sur les dessous de tel ou tel suspect procès, ils envoient un message selon lequel la vie des victimes serait insignifiante.

Lorsqu’un tel cycle existe, on peut parler d’une « culture de l’impunité ». Une culture qui est souvent ancrée dans les sociétés à de multiples niveaux et dans de multiples institutions. Et il est rarement possible d’identifier une seule cause fondamentale.

Dans certains pays, l’impunité pour les crimes commis contre un citoyen, et à plus grande échelle un Homme, représente un cas spécifique d’un problème plus large d’inefficacité judiciaire.

Cet ensauvagement qui inquiète !

Les atrocités commises à répétition, sous nos cieux, ces dernières années, et cet ensauvagement qui a atteint son dernier degré seraient l’aboutissement logique de politiques à peu près identiques, si l’on parle justice et magistrature. Des politiques qui ne sont, in fine, qu’un camaïeu de gris. D’autant que l’on s’égare souvent, en cherchant des explications à des événements chaotiques, quand on ne verse pas dans la paranoïa.

Cet ensauvagement qui inquiète serait, derechef, le résultat d’une justice boiteuse qui peine encore à se remettre de ses maux. A l’origine du mal, on trouve également des réseaux sociaux qui altèrent les consciences plus que ne font les drogues. Il y a aussi des médias qui matraquent en permanence des non-sujets.. Il y a des Tunisiens qui font preuve d’un cynisme aveugle et irrationnel envers des sujets et des machines capables d’enchaîner les esprits.

Cela fait des décennies que le théâtre d’ombres persiste. Cela fait des années que politique-spectacle et information-spectacle poursuivent leur absurde duo. Une économie aux pulsions suicidaires, le rassemblement des gens dans des bulles idéologiques, les liaisons dangereuses entre argent, libido et pouvoir donnent à voir le même spectacle. Le même qui dure depuis des années : des politicards, des magistrats et des fonctionnaires d’Etat à la solde d’une oligarchie dont les coups bas pleuvent partout.

Ces Tunisiens occupant le devant de la scène tirent gloriole de « réalisations » incomplètes pour ne pas dire illusoires. Pis, l’on s’attache encore à des régimes qui réverbèrent la même géographie des inégalités économiques, éducatives et culturelles.

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Charger plus par Mohamed Hedi ABDELLAOUI
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