Effectivement, au niveau quantitatif, il y a régression. Mais au niveau de la qualité, elle est de loin supérieure, car à quoi sert-il d’envoyer une délégation qui dépasse la centaine pour revenir avec des résultats honteux ?
Le président du Cnot a évoqué, à l’occasion de l’assemblée générale évaluative de cet organisme, la régression du nombre de qualifiés pour les Jeux Olympiques, mettant cela sur le compte de la régression du sport national.
Il a rappelé qu’en 2012, la représentation tunisienne comptait 113 membres, en 2016 à Rio 80 et à Tokyo, elle était de 63.
Effectivement, au niveau quantitatif, il y a régression. Mais au niveau de la qualité, elle est de loin supérieure, car à quoi sert-il d’envoyer une délégation qui dépasse la centaine pour revenir avec des résultats honteux ?! Tel que l’a si bien dit le chef du gouvernement «lorsque nous participons, c’est pour avoir des résultats».
En effet, notre pays, avec les problèmes majeurs qu’il essaie de résoudre en comptant sur ses propres moyens, se doit d’éviter ces déplacements coûteux, où on va pour parader sans aucun espoir de ramener un résultat positif.
De toutes les manières, en ajoutant les handballeurs, les footballeurs et accessoirement le volley et le basket qui ont raté leurs qualifications, on aurait largement dépassé les chiffres précités. Mais pourquoi faire, alors que nous savons que ces disciplines sportives sont en perte de vitesse, en raison du statu quo qu’elles enregistrent au niveau de leurs activités et pour l’absence d’initiative qui bloque toute évolution. Nous sommes contre ces participations de parade qui ne signifient absolument rien. Au lieu de consacrer cet argent pour le prestige que représente une grosse délégation, il vaudrait mieux le consacrer à des stages de préparation et de perfection.
Politique participative
Indépendamment de cet aspect de la question, nous sommes parfaitement d’accord avec le président du Cnot à propos de la mise en place d’une politique à laquelle toutes les parties prenantes prendront part, pour s’accorder sur les étapes et les grands axes. Mais…. après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi organisant les associations et le sport dans le pays. Ce sport national que l’on a plongé durant plus d’une décennie dans la médiocrité soutenue par les blocages et mainmises sur les clubs et les fédérations par des roitelets qui ont tout faussé et agi pour dilapider les acquis.
A l’issue des assemblées générales qui suivront la promulgation de la nouvelle loi, le sport pourra, peut-être, envisager une refonte et pourquoi pas un redécollage. La matière existe, mais il faut de nouvelles idées que des hommes nouveaux imbus des véritables valeurs du sport, et non des personnes usées par une léthargie maladive, pour repartir du bon pied.
Nous nous attendions à cette intervention et nous étions curieux de connaître les priorités des uns et des autres. Nous sommes encore une fois déçus par l’escamotage des véritables problèmes au profit d’une polémique qui dessert, sape et détruit notre sport et c’est la raison pour laquelle nous croyons dur comme fer que cela doit changer. On ne peut pas continuer à fermer les yeux de la sorte. Notre sport mérite mieux que ces assertions qui le desservent. La priorité est bien la mise en place d’une loi qui tracera le chemin à suivre, n’en déplaise à ceux qui croient, à tort, qu’ils détiennent la vérité.
Le président du Cnot a soulevé le problème de l’infrastructure. Il a raison, mais lorsque nous consultons ce que le CIO a fait pour aider les pays adhérents à améliorer et créer de nouveaux sites pour la pratique du sport, nous constatons que la Tunisie est absente. Même le nouveau siège du Cnot dont le président du CIO avait posé la première pierre depuis des années, on n’entend plus parler.
Pourtant, au vu des problèmes financiers que traverse le pays, nous avons besoin d’aide. Pourquoi ne l’a-t-on pas demandée ? Inutile de chercher loin, il suffit de suivre le regard.
A titre d’information, voici ce que prévoit le programme du CIO dans le cadre du Sport urbain et bien social en collaboration avec diverses parties prenantes, dont les Nations unies, la société civile et les municipalités : «Le CIO intègre le sport, l’activité physique et les loisirs actifs en milieu urbain comme des moteurs du développement durable et des éléments catalyseurs de l’amélioration de la santé et de la qualité de vie, de la réduction des inégalités sociales et entre les sexes, et de la promotion de la durabilité environnementale et de la paix dans les villes. En travaillant avec nos collaborateurs, nous sommes en passe d’atteindre l’objectif de 25 000 personnes qui puissent bénéficier de programmes réguliers de sports et de loisirs actifs, conçus pour contribuer directement à la réalisation des ODD au sein de communautés locales d’ici à 2025.
Former 125 organisations sportives, gouvernementales locales et de développement communautaire pour savoir comment optimiser au maximum l’impact positif du sport et des loisirs actifs par la conception et la gestion de parcs, d’aires de jeux, de terrains de sports et de programmes communautaires d’ici à 2025».
Où est donc la part de la Tunisie ?
Le même raisonnement est valable pour les dépenses. Avec les problèmes sociaux que vivent bon nombre de nos athlètes, dont les fugues se multiplient, il aurait fallu faire plus pour les aider. Là aussi, le CIO s’est toujours montré disposé à aider aussi bien ceux qui sont en activité que ceux ayant besoin de programmes de réinsertion dans leur vie future.
Depuis combien de temps la Tunisie n’a pas organisé des manifestations d’envergure, faute de moyens, alors que l’Egypte rafle tout ? Le sport a besoin d’action et non de slogans.
Saisissons cette occasion pour annoncer la désignation du docteur Maher Zaher en qualité de membre de la commission médicale du CIO. Cela sert énormément la cause de l’olympisme et offre une alternative positive…