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L’espace forestier, une richesse à préserver

Editorial La Presse

L’économie de la Tunisie repose, en grande partie, sur l’agriculture, y compris les forêts qui jouent un rôle important, avec des campagnes de plantation d’arbres dans le cadre d’un vaste projet de reboisement. Se pose à  ce niveau la gestion des forêts publiques avec leur dimension économique, environnementale, sociale et même culturelle.

En effet, un bref « inventaire » de ces avantages peut nous éclairer, chiffres à l’appui, sur la place qu’occupe ce secteur pour les citoyens des régions forestières, dans la mesure où le nombre d’habitants des forêts en Tunisie est évalué à près d’un million, soit près de 8% du nombre total de la population nationale. Ce qui n’est pas rien.

Outre l’apport économique, au sens pur du terme, l’espace forestier couvre 5,7 millions d’hectares et présente une multitude d’aspects écologiques dont notamment le stockage d’importantes quantités de dioxyde de carbone, la présence de 17 parcs nationaux, 27 réserves naturelles, et répondent, à raison de 14%, aux besoins de consommation en énergie sur le plan national et près de 15% des besoins alimentaires du bétail.Ce même secteur fournit, par ailleurs, près de 40% des revenus des habitants de la forêt, en l’occurrence 1,33% du PIB, sans oublier qu’il emploie des dizaines de milliers de personnes à titre permanent ou saisonnier, outre des centaines de cadres techniciens.
Revers de la médaille, les forêts présentent les risques récurrents et périodiques, des incendies d’ampleur et de plus en plus ces dernières années, dont certains sont d’origine criminelle, et d’autres naturelle, en période sèche, ce qui entraîne des dégâts et des pertes énormes pour l’économie du pays.

Il convient de rappeler que la Tunisie a perdu, durant les huit dernières années, entre 2016 et 2023, près de 56 mille ha, selon les données fournies par la direction générale des forêts.

A ce titre, les autorités ont mis au point un plan pour faire face au « phénomène inquiétant de dépérissement » des forêts de chêne-liège à Jendouba et de celles de pin d’Alep à Kasserine, à la suite des récentes longues périodes de sécheresse, de la hausse continue des températures et, bien entendu, de  l’ampleur prise par les feux de forêt, ainsi qu’au pâturage excessif qui ont appauvri les sols forestiers.

Tout l’espoir est placé dans les dernières mesures prises par les autorités officielles, avec le concours des populations des zones forestières, dont la mise en place d’une cellule de crise, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, pour adapter les forêts aux changements climatiques, protéger la biodiversité. Ce sont, entre autres,  des solutions face aux différentes menaces qui guettent les forêts tunisiennes.

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