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Vie associative | La rentrée des défavorisés

 

A l’approche de la rentrée scolaire, nous avons vu le retour de jeunes gens postés à l’entrée des grandes surfaces, accueillant les clients avec de larges sourires pour leur expliquer gentiment (souvent aussi, vu leur jeune âge, timidement) qu’ils sont chargés par des organismes (tel le Croissant rouge) ou des associations de collecter des dons en nature au profit d’élèves nécessiteux.

Ce type d’action a des vertus multiples puisque, en dehors du résultat obtenu en bout de ligne, il développe chez ces jeunes les liens d’appartenance à leur communauté et le sens de la responsabilité et de la solidarité. Bien des actions de plus grande envergure ont par la suite été menées par nombre de ces jeunes, une fois devenus adultes, et se sont traduites par des réalisations philanthropiques de très grande portée.  Nous évoquons là une forme plutôt «spectaculaire» de cette solidarité. Mais il est d’autres volontaires, lycéens et jeunes étudiants appartenant à diverses structures, qui se mobilisent sur le terrain, frappant à toutes les portes, en premier lieu dans leur entourage familial ou social, afin de réaliser des objectifs quantifiés (tant de «cartables» avec toutes les fournitures et même les tenues de rentrée des classes) au profit de bénéficiaires ciblés (les élèves de tel établissement ou de telle région). Et ils mettent tout en œuvre pour la réussite de leur mission, notamment les médias.

Question de viabilité

La question, toute la question réside dans la viabilité de ce type d’action. Les occasions ponctuelles, si fécondes que soient leurs récoltes, restent sans lendemain si elles se limitent à l’opportunité et à l’endroit. Pour qu’elles soient porteuses de fruits durables, leurs ressources financières doivent être assurées d’une certaine permanence.

L’association SOS Villages d’enfants de Tunisie a été créée en 1984 pour venir en aide aux enfants orphelins ou en très grande précarité «pour leur permettre de grandir dans un foyer bienveillant et protecteur». C’était, à Gammarth, dans la banlieue nord de la capitale, une réplique d’institutions identiques créées en Europe à la sortie de la Seconde Guerre mondiale par le philanthrope autrichien qui a parrainé la création de cette antenne en Tunisie. Le succès de l’opération a conduit à la duplication de l’expérience qui a vu la naissance qui s’est étendue à El Mahrès puis à Siliana. Ces dernières années, le tuteur autrichien s’étant désengagé, les villages tunisiens se sont retrouvés dans l’obligation vitale de compter sur leurs propres forces.

Après une période de flottement, l’institution, qui a continué à bénéficier de l’appui de ses partenaires tunisiens, est parvenue à s’assurer une marge de sécurité pour son fonctionnement en diversifiant les sources de financement : dons (en particulier en ligne), dons en nature, boutiques des dons et —certainement le jackpot— le privilège octroyé par le Mufti de la République de pouvoir bénéficier de la zakèt versée par les fidèles au profit des nécessiteux à la fin de chaque mois de ramadan. 2.300 enfants en profitent tout au long de l’année dans des conditions optimales pour leur réussite dans la vie.

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