Lecture musicale de «L’Admiration» de Florent Marchet à L’IFT : Les dessous de la vie des artistes déchus

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L’IFT a accueilli le 10 septembre un concert littéraire qui  a mis en voix et en musique «L’admiration», deuxième roman de Florent Marchet.

D’abord auteur, compositeur et interprète, il a collaboré avec de grands noms de la scène musicale française comme Sylvie Vartan, Axelle Red, Elodie Frégé et Calogero. En 2020, il a publié son premier roman «Le Monde du vivant» qui a bénéficié d’un accueil enthousiaste de la presse, des librairies, du milieu littéraire et des lecteurs.

Dans son spectacle où musique et littérature s’emmêlent et se conjuguent, Florent Marchet s’est fait accompagner de Karine Sérafin, comédienne, musicienne, pianiste et chanteuse lyrique. Les deux artistes ont déjà indiqué que c’est l’avant-première de cette lecture musicale, le prochain spectacle étant prévu à Paris. À deux, ils ont offert au public un prolongement du format papier ponctué de touches musicales et qui transcrit la beauté du texte par leur interprétation des personnages. «L’Admiration» est un roman de destinée, vaste fresque sur la dégringolade inévitable des artistes qui soulevaient jadis des foules. Nadia Viper, la protagoniste, est humoriste. Après une période de gloire, ses sketchs ne sont plus appréciés et ressemblent davantage à «des histoires agencées comme un patchwork». Impayée, elle ne décroche plus son téléphone, ne paie plus son loyer et a du mal à subvenir à ses besoins les plus élémentaires.

Elle se retrouve à l’automne de sa vie sans plan de carrière, vouée à la solitude. Son destin croise celui de Bastien, adolescent de 16 ans qui n’a pas d’autre public que sa mère et qui voudrait faire des spectacles et rencontrer des gens connus. Bastien écoutait en boucle la cassette orange du spectacle «Nadia Viper n’a rien à dire et le fait savoir». D’ailleurs, la couverture du roman montre une photo de l’écrivain tenant une cassette. De «L’admiration»  naît une relation amicale de 25 ans entre l’adolescent et la vedette de stand-up sur le déclin.

Cette lecture musicale est une rencontre entre un piano, une guitare et deux voix. Elle  met à l’honneur la puissance et la beauté des mots et des notes et franchit les frontières qui déterminent chacune de ces disciplines. Au-delà de la découverte et du plaisir de se faire lire «une histoire», de voir et d’écouter les chansons poignantes entremêlées avec la lecture, Florent Marchet a passé au peigne fin la face sombre de la vie des artistes, avec sa nouvelle identité de romancier, notamment les humoristes, les «Coluches sacrifiés». La désillusion, la précarité et la peur des imprévus sont la face cachée de l’iceberg.

La musique que les deux artistes ont jouée campe l’univers du roman, peint à grand traits l’ambiance du monde artistique méconnue par les fans, appuie le rythme, libère les émotions et stimule l’imaginaire. Dans un style épuré qui met en valeur la puissance évocatrice du récit de Florent Marchet, les sonorités nous ont plongés davantage dans les pages du roman. Un voyage auditif qui nous a donné envie  de lire le livre et de découvrir tout ce que le spectacle ne dévoile pas !

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