Jeux Paralympiques— les athlètes Tunisiens médaillés honorés par le Président de la République: Le courage et la foi

110

L’Etat, qui s’est jusque-là préoccupé de ce genre de situation, est donc appelé à réagir au quart de tour pour l’intégration dans la vie sociale de ces éléments qui ont été des pionniers, des précurseurs.


Le Président de la République, Kaïs Saïed, a présidé mercredi au palais de Carthage une cérémonie en l’honneur des sportifs tunisiens qui se sont illustrés et ont hissé haut le drapeau tunisien lors des derniers Jeux paralympiques. Etait à l’honneur la sélection nationale handisports qui a conquis 11 médailles (5 or, 3 argent et 3 bronze) à Paris.

Tel que le démontrent les spécialités auxquelles ont pris part ces athlètes, le pari n’était nullement facile. Ils étaient confrontés à des vis-à-vis qui possèdent des moyens autrement plus importants. Alors que l’un d’eux a peut-être raté une occasion de se mettre davantage en évidence, moyennant l’achat d’un fauteuil roulant répondant aux normes de plus en plus précises, au point de vue matières de fabrication et de poids, ses adversaires se présentent avec du matériel flambant neuf. Cette chaise est arrivée en retard malheureusement.

Passons, parce que ces hommes et femmes, qui sont là depuis des années, n’ont jamais accordé de l’importance à ce genre de contingences, à ces détails. Ils se sont battus avec les moyens du bord et ont réussi. Ils ont réussi tout d’abord à donner corps à cette sélection qui a brillé et imposé le respect. Celui de leurs citoyens tout d’abord, de leurs concurrents ensuite.

Moyens insuffisants

Le handisport est bien réel dans ce pays et sa pratique est à une échelle raisonnable. Cela ne signifie nullement que tout va bien, mais tout simplement que les moyens injectés, bien sûr raisonnables, demeurent insuffisants, en dépit de ce qu’on réserve à cette catégorie d’athlètes. Bien entendu, la récolte a été relativement bonne. La Tunisie a devancé de nombreux pays et  demeure une nation difficile à battre. Les récompenses qu’on leur servira sont, tout simplement, une reconnaissance que l’on voue à ces jeunes et moins jeunes. Et c’est là où nous avons voulu poser une question qui, d’ores et déjà, est sur  toutes les lèvres : que deviendront ceux qui ont décidé de prendre leur retraite ? Le meilleur d’entre eux l’a déjà, envisagé. C’est éventuellement une fin de parcours pour Walid Ktila qui sent qu’il doit quitter la scène et céder la scène à un jeune. Le parcours de cet homme est une exception, un motif de fierté. L’âge est une pendule qui ne sait pas marquer le pas ou revenir en arrière. Que deviendra cet homme qui a, en fin de compte, sacrifié les plus belles années de sa vie au sport ? Est-il appelé à souffrir de privation et des soucis de la vie quotidienne ? Comment se soignera-t-il ? Comment s’organisera-t-il pour avoir une vie décente digne d’un grand champion décoré par l’ordre du Mérite Sportif?

Les exemples ne manquent pas et il nous semble qu’on lui doit à lui, et à ses semblables, le minimum de respect. Un logement décent, un salaire conséquent et une nouvelle carrière avec de nouvelles perspectives.

L’Etat, qui s’est jusque-là préoccupé de ce genre de situation, est donc appelé à réagir au quart de tour pour l’intégration dans la vie sociale de ces éléments qui ont été des pionniers, des précurseurs. Sans attendre les cris au secours qui retentiront un jour.

Laisser un commentaire