«LA force prime le droit », le bourreau de Gaza et du Liban fait de cette formule, attribuée au chancelier Bismarck, un procédé, un système, une conduite de gouvernement. On le savait, on l’a écrit ici, mais ce qui étonne et sidère, c’est qu’aujourd’hui il le dit lui-même à l’ONU d’une façon détournée, mais sans gêne ni embarras devant les représentants de tous les pays.
Il faut signaler que l’institution qui veille à maintenir la paix dans le monde a beaucoup perdu de sa crédibilité et de son prestige, depuis l’invasion de l’Irak et les mensonges de Bush, Rumsfeld, Powell… qui ont précédé cette opération.
Lors de son discours violent du vendredi, devant l’Assemblée générale, apparemment indolente, léthargique et impuissante, Netanyahu a franchement déclaré sa force et son peu d’égard, sinon son mépris à la vénérable institution. Suite à ses déclarations récentes, bellicistes et devant l’intransigeance et l’arrogance affichées, les observateurs et autres politistes ont conclu, à raison, que le chef du gouvernement israélien qui n’en fait qu’à sa tête ne pourra pas sortir de sa rhétorique immuable et sa logique de puissance « divine ». Bref, il continuera la guerre au Liban.
Dans l’auguste enceinte de l’ONU, les représentants ont proposé une trêve (la énième du genre) de 21 jours : mais sous le feu, sous les bombes, pour l’instant, personne ne pense à une éventuelle trêve.
Cette proposition a été refusée d’un revers de main par Netanyahu, qui, non seulement a défi é et choqué l’opinion internationale par son discours et ses tonnes de bombes lâchées pour tuer Nasrallah, provoquant un séisme politique dans la région et « décapiter » son mouvement, mais il mène désormais des frappes persistantes au cœur de Beyrouth. Si ces derniers jours, l’armée israélienne a pilonné à plusieurs reprises la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, c’est la première fois qu’elle vise le cœur de la capitale libanaise depuis le mois d’octobre. Ces bombes contre le Hezbollah ont fait déjà plus d’un million de déplacés et causé la mort de plus de 700 civils en quelques jours.
Vite dit, vite fait, après les déclarations de son chef, lundi soir, l’armée israélienne lance une offensive terrestre au sudLiban, et mène des raids massifs, arguant le motif (ô combien fallacieux) de détruire les tunnels du Hezbollah. On connaît la chanson des tunnels, particulièrement les Gazaouis la connaissent bien. Eux qui ont vécu l’expérience des chars qui encerclent les quartiers, bombardent les bâtiments, détruisent les hôpitaux, cherchant toujours les tunnels. Résultat : un désastre, des dégâts collatéraux, des millions de déplacés, des morts par milliers, leur nombre s’élève désormais à plus de 41 596 personnes, etc.
Qui va arrêter Israël et mettre un terme à la folie meurtrière de Netanyahu ? Sûrement pas les EtatsUnis, encore moins la France, amie historique du Liban.