La mobilisation des riverains de la route principale de la Cité Erriadh, venus accompagnés de leurs animaux pour leur prodiguer des soins préventifs contre la rage, était assez importante. Sous une tente géante, ont eu lieu des interventions vétérinaires, visant à remédier à la situation contre la propagation de la rage. La prise de conscience est là.
Ces derniers temps, les vétérinaires tunisiens, relevant des hôpitaux et les instances gouvernementales, ont pris le taureau par les cornes pour remédier aux risques de propagation de l’épidémie de rage animale aux hommes. Après Ezzouhour ou Bhar Lazrag, c’est au tour de La Marsa de bénéficier de vaccins gratuits pour les animaux domestiques, principalement les chiens et les chats, mais également les hamsters ou d’autres rongeurs. L’événement s’est déroulé, dimanche dernier, à l’occasion de la Journée mondiale contre la rage, célébrée le 28 septembre de chaque année. A la Cité Erriadh à La Marsa, sous un chapiteau, des vétérinaires munis de tout leur matériel de vaccination sont en train de prodiguer des soins sur place aux petites bêtes. Sous le slogan « La Tunisie en un seul mot : non aux chiens !», M. Ezzedine Ben Cheikh, ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, a supervisé une manifestation nationale contre la rage dans la tente vétérinaire du quartier précité, en présence de médecins de la santé.
308 cas de chiens enragés, 9 cas humains décédés
La manifestation de sensibilisation comprenait des moyens de prévenir la rage et une campagne de vaccination gratuite pour les chiens et les chats, organisée par la Commission régionale de développement agricole de Tunisie. A l’occasion, le ministre a déclaré que cette journée représente une opportunité idoine pour renforcer le travail conjoint entre les différents acteurs du programme national de lutte contre la rage, y compris la société civile et les organisations internationales, afin d’assurer le contrôle de la rage comme maladie chez les animaux et l’éliminer chez les humains. L’idéal est de s’aligner sur le même objectif mondial commun : soit, «atteindre zéro décès chez les humains dus à une infection par les chiens d’ici 2030». Selon des explications fournies, la situation épidémiologique de la rage, ici et ailleurs, est toujours caractérisée par l’instabilité, malgré tous les efforts déployés pour lutter contre cette maladie, puisque plus de 308 cas de chiens enragés et 9 cas humains décédés ont été enregistrés, dès le début de cette année. Les services vétérinaires et de production animale au ministère de l’Agriculture, en coopération avec les ministères de la Santé, de l’Intérieur, ainsi que des représentants de la société civile et des organisations internationales, ont organisé des manifestations de sensibilisation pour la prévention de la rage et une campagne de vaccination gratuite pour les chiens et les chats.
De même, plusieurs manifestations et campagnes de sensibilisation à cette maladie ont été organisées dans de nombreux espaces publics, établissements d’enseignement et marchés hebdomadaires de tous les gouvernorats de la République. Egalement, de vastes campagnes de vaccination exceptionnelles ont été menées dans de nombreuses régions, jusqu’à la fin de la semaine écoulée. Au cours du mois dernier, le ministère de tutelle a assuré la vaccination de 143.222 chiens et 39.117 chats dans le cadre de la campagne nationale de vaccination gratuite et obligatoire contre la rage. Dans ce contexte, il appelle tous les citoyens à contribuer massivement aux campagnes organisées en leur faveur et à rappeler que la vaccination demeure la solution pour éliminer la maladie.
Rendez-vous au Bardo, ce samedi
Dr Rafika Ben Romdhane, vétérinaire chargée du dossier de la rage au commissariat régional au développement agricole de Tunis, s’est exprimée au sujet des activités organisées : «Il y a une campagne nationale de vaccination contre la rage. Elle est menée chaque année auprès des chiens et des chats de compagnie. Cette campagne est en cours, avec des équipes mobiles, faisant du porte- à-porte pour rapprocher les services du citoyen. A Tunis, la campagne a, d’ailleurs, commencé le 1er septembre dernier et se poursuivra jusqu’à la fin de ce mois, en parcourant les différents quartiers périphériques de la capitale, à savoir la Cité Ezzouhour, Bhar lazreg, Kabbaria 1 et 4, Sidi Hassine, El Ouardia. Tout ceci pour signaler la dangerosité et la gravité du contact avec les chiens errants, afin de s’en prémunir davantage. Prochainement, une tente vétérinaire sera installée au Bardo dans le parking de la piscine municipale. Ce sera ce samedi, 5 octobre 2024. Toutefois, la campagne de vaccination ne suffit pas à elle seule. Alors, faut-il intensifier la sensibilisation tous azimuts et favoriser, de la sorte, une prise de conscience collective. Car, comme l’a confirmé Dr Ben Romdhane, on aurait tort de croire que seul le chien peut transmettre la maladie de la rage. En effet, s’il est le réservoir principal de la maladie de la rage, de nombreux autres animaux peuvent être contaminés et transmettre à leur tour la rage, à savoir les chats, les chèvres, les moutons, les vaches et les ânes.
Stop la rage !
Dans la foulée, des supports de communication et de sensibilisation ont été distribués à l’assistance sous la mention : «Stop la rage», avec le chien «Rafiki», comme animal de compagnie et meilleur ami de l’homme, sous le parrainage de l’OMS bureau Tunisie et le programme national de vaccination contre la rage. Les consignes sont les suivantes : « Lorsque vous êtes mordus, grattés ou léchés par un chien sur une plaie ouverte, lavez la zone touchée avec de l’eau et du savon pendant 15 minutes et désinfectez-la, puis rendez-vous au centre de vaccination antirabique le plus proche. Vacciner annuellement ses chiens et chats contre la rage, obligation de faire porter une muselière et une laisse pour son chien lors d’une promenade. Si l’animal est attaqué par un animal errant, il faut contacter immédiatement son vétérinaire. Respecter les horaires de collecte des déchets ménagers. Ne pas approcher, manipuler ou provoquer les animaux errants » .
Chiffres à l’appui, plus de 700 chiens et chats ont déjà été vaccinés, durant la deuxième quinzaine du mois d’août 2024. L’on estime, cette année, qu’il y a un sentiment de peur et une plus grande volonté des citoyens propriétaires d’animaux domestiques, qui ont demandé plus que d’habitude à faire vacciner leurs bêtes. Le Dr Ben Romdhane a donné d’autres conseils comme la nécessité de ne pas vacciner une seule fois son animal domestique. Cela signifie que la vaccination commence à partir de l’âge de trois mois, avec un rappel chaque année.