«Symphonie au sommet» à Cap Angela : Un dimanche hors du temps !

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Hors des sentiers battus, de nouvelles voies se tissent. Une rencontre improbable entre une structure aussi organisée et précise qu’un orchestre de musique classique et une nature au relief difficile à dompter. Dimanche dernier, cela fut possible, voire magnifique.

A Cap Angela, le point le plus septentrional de notre continent, un moment suspendu dans le temps a été offert à un public curieux et aventurier. Dans ce lieu inattendu pour un concert de musique, l’Orchestre symphonique de Carthage, sous la direction du maestro Hafedh Makni, a relevé le défi proposé par l’association Bab El Khoukha: investir la nature sauvage et l’associer aux arts. Défi remporté haut la main.

L’aventure a commencé dès le voyage, une belle traversée de la forêt pour atteindre l’un des plus beaux reliefs de la Tunisie. Cap Angela, un site naturel sauvage, a su accueillir un orchestre symphonique au complet, ainsi qu’un public venu en nombre vivre cette expérience exceptionnelle dans un cadre magique.

La musique s’est élancée à la conquête des paysages et des grands espaces. Le rendez-vous était donné au coucher du soleil, lorsque la pleine lune s’est placée au cœur du ciel et que les étoiles ont guidé les esprits rêveurs.

Cette initiative, soutenue par la Fondation arts et culture, est une première qui en appellera certainement d’autres. L’orchestre symphonique de Carthage avait soigneusement choisi un programme pour cette « Symphonie au sommet », mêlant bases solides, envolées créatives et libertés inspirantes.

Le programme a débuté avec une partie consacrée à la musique classique : « Poète et paysan » de Franz Von Suppé, suivi de « 1492: Christophe Colomb » de Vangelis, puis les incontournables Johann et Josef Strauss, et Carmina Burana de Carl Orff.

Ensuite, ce fut le temps des valses et des morceaux populaires offerts au plaisir du public, avec des œuvres de Verdi, Offenbach, et Chostakovitch.

La seconde partie de la soirée, dirigée par Hafedh Makni, a pris une tournure audacieuse en s’ouvrant à d’autres répertoires : « La Bohème » d’Aznavour, un hommage festif à Farid Latrach, et le répertoire des Rahbani et de Feyrouz, avec des classiques tels que «Zahrat Al Madayen», «Jarat El Kamar» et « Ekher Ayam Essayfeya».

La suite a été un voyage libre, au gré des énergies musicales les plus diverses : «Helwa ya Baladi», suivi de «Hymne à l’amour» d’Edith Piaf, puis « Quizás, Quizás… » avant de terminer sur une note plus rock avec « Bohemian Rhapsody» et «We Are the Champions » de Freddie Mercury et du groupe Queen, le tout couronné par un feu d’artifice sur les rythmes de « I Will Survive». Pour un large public, aux goûts variés, amateurs de nature et d’aventure, ce concert a répondu aux attentes, a créé l’émerveillement et a montré que, loin des sentiers battus, le rêve est possible. Cette fusion entre musiques classique et orientale a rendu hommage à des artistes comme Farid Latrach et Feyrouz, démontrant que la musique transcende les frontières et engage les cœurs. Le programme a mis en lumière des talents remarquables, avec des musiciens dirigés par le maestro Hafedh Makni, interprétant des œuvres d’Offenbach, Verdi, et bien d’autres compositeurs.

Il est à noter que la Fondation arts & culture by UIB a été le principal mécène de cet événement. Pour l’occasion, un hommage spécial a été rendu à Edith Piaf avec son célèbre «Hymne à l’amour », ainsi qu’à Dalida avec «Helwa ya Baladi».

Ce spectacle unique a capturé l’essence même de la musique universelle, célébrant à la fois la culture et la beauté naturelle de notre pays. Comme l’a bien résumé Kant : «La musique est la langue des émotions». Elle nous permet à tous de ressentir des émotions intenses, allant de la joie à la mélancolie, transformant cet après-midi en un voyage émotionnel inoubliable.

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