• 2 militaires libanais tués contre 9 soldats israéliens en trois jours dans le sud du Liban
• Plus de 40 secouristes et pompiers périssent dans les frappes ennemies en trois jours
SYNTHÈSE — Pour la première fois, l’armée libanaise a répliqué hier à une attaque sioniste contre un de ses centres à Bint Jbeil, près de la frontière sud, des tirs inédits qui font suite à l’annonce de la mort de deux soldats libanais au cours de la journée.
«Un soldat a été tué après que l’ennemi israélien a visé un poste militaire dans la région de Bint Jbeil dans le sud, et le personnel militaire a répondu aux tirs», a indiqué l’armée dans un communiqué.
Plus tôt, un autre militaire avait été tué par une frappe sioniste, selon la troupe. Il se trouvait à Taybé (caza de Marjeyoun), avec au moins un de ses collègues qui a été blessé, et participait à des opérations de secours avec la Croix-Rouge libanaise (CRL) après une frappe sioniste. Quatre membres de la CRL ont été également blessés. L’armée a indiqué que les blessures des secouristes et les dégâts occasionnés à l’ambulance sur les lieux sont mineurs. L’équipe déployée a pu «achever sa mission humanitaire et transporter cinq blessés et un martyr de l’armée à l’hôpital.»
Il s’agit du deuxième militaire libanais tué cette semaine dans une frappe sioniste. En début de semaine, un soldat avait perdu la vie lors d’un tir sioniste, alors qu’il se trouvait à un barrage routier. Une voiture avait été prise pour cible par un drone et le soldat mortellement blessé par un éclat de missile. Avant-hier, un autre soldat avait été blessé dans une frappe alors qu’il déblayait une route entre les cazas de Marjeyoun et Hasbaya.
Depuis le début des affrontements entre le Hezbollah et l’armée sioniste, un soldat libanais a été tué le 5 décembre 2023, dans une frappe sur un poste militaire de la localité de Adaïssé, à la frontière. Depuis, plusieurs postes militaires frontaliers avaient été visés, sans faire de victimes.
Les affrontements entre Hezbollah et l’envahisseur s’intensifient
Dans trois communiqués distincts hier, le Hezbollah a dit avoir «repoussé avec des tirs d’artillerie une tentative des forces ennemies d’avancer vers la porte de Fatima».
Cet ancien passage, qui fait partie d’un mur de béton et de grillage longeant la frontière sur plusieurs dizaines de kilomètres, est devenu en 2000 le symbole du retrait sioniste du sud du Liban après 22 ans d’occupation.
Quelques heures plus tard, le Hezbollah a affirmé avoir déclenché deux engins explosifs alors «qu’une force d’infanterie de l’ennemi sioniste essayait de s’infiltrer vers le village de Maroun al-Ras» au Liban, près de la frontière.
Le Hezbollah a enfin affirmé avoir tiré «une salve de roquettes sur la ville de Tibériade», située dans le nord de l’entité sioniste, en réponse aux bombardements sionistes sur les «villes, villages et civils» libanais.
Ces affrontements, qui sont montés en intensité ces derniers jours, interviennent sur fond de la guerre dans la bande de Gaza entre l’entité sioniste et le Hamas palestinien, soutenu par le Hezbollah.
Raid israélien sur Keyfoun, dans le caza de Aley, sur les hauteurs de Beyrouth
Parallèlement, une frappe sioniste a visé le village de Keyfoun dans le caza de Aley, sur les hauteurs de Beyrouth, selon l’Agence nationale d’Information (Ani, officielle) et plusieurs médias locaux.
Selon l’Ani, une maison a été ciblée.
C’est la première fois que cette localité est bombardée par l’entité sioniste depuis le 8 octobre 2023. La semaine dernière, un tir avait frappé Bhamdoun, également dans le caza de Aley, sans qu’on ne sache s’il s’agissait d’une frappe ou bien d’un missile tombé par erreur.
De son côté, l’armée sioniste a annoncé hier soir la mort d’un nouveau soldat dans des combats dans le sud du Liban, ce qui porte à neuf le nombre de militaires tués depuis le début de l’offensive au sol lundi contre le mouvement de la résistance libanaise.
«Le capitaine Ben Zion Falach, âgé de 21 ans (…) est tombé hier (mercredi) au cours de combats dans le sud du Liban», a précisé l’armée dans un communiqué.
En outre, plus de 40 secouristes et pompiers ont été tués dans des frappes sionistes au Liban au cours des trois derniers jours, a annoncé hier le ministère libanais de la Santé.
Au total, 97 secouristes et pompiers, incluant les personnels des organisations affiliées au Hezbollah ou d’autres partis libanais, ont été tués depuis le début du conflit entre l’entité sioniste et le mouvement chiite.
L’armée sioniste menace le poste-frontière de Masnaa, Hamiyé répond
Parallèlement, l’armée sioniste accuse le Hezbollah de faire passer des armes depuis la Syrie via le poste-frontière officiel de Masnaa, entre le Liban et la Syrie, situé dans l’est de la Békaa.
Par la voix d’un de ses porte-parole, l’armée sioniste a exhorté l’État libanais à «renforcer les inspections des camions» traversant les postes-frontières civils, en particulier celui de Masnaa, et à renvoyer en Syrie tout véhicule contenant des armes.
« Il y a quatre jours, l’armée israélienne a bombardé en Syrie un camion chargé d’armes que le Hezbollah tentait de faire entrer clandestinement au Liban. Les images montrent de fortes explosions après le bombardement, ce qui indique la présence d’armes», souligne le communiqué, pointant l’unité 4400 du Hezbollah comme responsable de cette contrebande. «L’armée israélienne met en garde le Hezbollah contre le danger qu’il fait courir aux citoyens libanais en utilisant des passages civils pour ses opérations. Nous continuerons d’agir contre ces trafics autant que nécessaire», a-t-il ajouté.
Le ministre sortant des Transports libanais, Ali Hamiyé, proche du Hezbollah, a nié ces accusations de contrebande hier en affirmant que tous les postes-frontières du Liban, y compris celui de Masnaa, étaient « sous surveillance gouvernementale».
Ces accusations interviennent alors que l’entité sioniste se montre de plus en plus insistant à l’égard des accès du Liban vers l’extérieur. Dans un tweet datant de samedi dernier, Avichay Adraee, le porte-parole arabophone de l’armée sioniste, avait menacé à demi-mot l’aéroport international de Beyrouth (AIB) en parlant de la nécessité que celui-ci « reste un bâtiment civil», en mettant en garde contre toute tentative du Hezbollah de se réapprovisionner par la voie des airs.
L’émir du Qatar promet un «soutien total» au pays du Cèdre face aux attaques «brutales» d’Israël
Enfin, l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a exprimé hier son «soutien total» au Liban, affirmant avoir ordonné la fourniture d’aide à ce pays en difficulté où les bombardements sionistes ont fait des centaines de morts et près d’1,2 million de déplacés selon le gouvernement.
«Je réaffirme le soutien total de l’Etat du Qatar au Liban et à son peuple frère face aux attaques brutales dont ils sont victimes», a déclaré l’émir sur X, ajoutant avoir ordonné «une action rapide et la mise à disposition de toutes les ressources nécessaires» pour venir en aide aux populations touchées.
Il a appelé à des efforts sérieux pour instaurer un cessez-le-feu et mettre fin à ce qu’il qualifie d’«agression» de l’entité sioniste contre le Liban.
L’émir a également souligné : «Nous avons déjà mis en garde contre l’impunité d’Israël. Aucune paix ne sera possible dans la région sans l’établissement d’un État palestinien».
— La Presse de Tunisie avec agences et médias