La naturalisation de Rodrigo Rodrigues, si elle a lieu, ne sera pas une première en Tunisie. Sur le court terme, Rodrigo Rodrigues peut à coup sûr constituer la solution à tous les maux de l’attaque tunisienne. Sur le moyen, voire le long terme, les solutions existent déjà pour le poste d’avant-centre, rien que dans la liste dévoilée vendredi.
Faouzi Benzarti a confirmé, vendredi en conférence de presse, ce qui a fuité dans les médias sur la naturalisation de l’avant-centre brésilien de l’Espérance de Tunis, Rodrigo Rodrigues : “Dès le premier contact avec le président de la fédération, j’ai évoqué la question de la naturalisation de Rodrigo Rodrigues. Nous le suivons, même s’il ne joue pas actuellement en club. Ceci dit, il faut que lui-même ait la volonté d’être avec nous”, a déclaré le sélectionneur national, Faouzi Benzarti.
La naturalisation de Rodrigo Rodrigues, si elle a lieu, ne sera pas une première en Tunisie. Le premier footballeur à être naturalisé est l’arrière gauche brésilien José Clayton. C’était juste avant la CAN de 1998. Quelques années plus tard, alors que la sélection nationale est conduite par le Français Roger Lemerre, un autre Brésilien s’est fait naturaliser. Il s’agit de l’avant-centre Silva Dos Santos, naturalisé tunisien en décembre 2023, à peine un mois avant que la Tunisie accueille la CAN 2024 qu’elle a remportée du reste. Un titre africain, le seul remportée par l’équipe de Tunisie, où Santo a été décisif. D’ailleurs, les observateurs les plus avertis s’en souviennent : si Santos n’était pas là, on ne l’aurait peut-être pas remportée cette CAN.
L’histoire, un éternel recommencement !
Vingt ans plus tard, l’histoire se répète : le sélectionneur national exprime l’envie de naturaliser un avant-centre brésilien, l’attaquant “sang et or” Rodrigo Rodrigues. La question qui s’impose : est-ce la bonne solution pour trouver non pas à court, mais à long terme, pour régler le problème récurrent de l’attaque en équipe nationale ? Une attaque pas suffisamment perspicace dans les 30 derniers mètres pour mettre à profit les occasions créées. Des occasions qui ne sont pas assez nombreuses, du reste.
Sur le court terme, la CAN au Maroc en 2025, et sur le moyen terme la Coupe du monde 2026, Rodrigo Rodrigues peut à coup sûr constituer la solution à tous les maux de l’attaque tunisienne qui se crée des occasions, mais dont le taux de réussite reste relativement moyen. Les statistiques du dernier match contre la Gambie le confirment : 448 passes avec un taux de précision de l’ordre de 83%.
Sur le moyen, voire le long terme, les solutions existent déjà pour le poste d’avant-centre, rien que dans la liste dévoilée, vendredi, par Faouzi Benzarti. Bilel Ait Malek et Elias Saâd, déjà, qui sont actuellement au summum de leur art avec leurs clubs respectifs. Ces deux attaquants peuvent exploser s’ils continuent sur leurs lancées et jouent sur le moyen terme sur leurs vraies valeurs. Il y a également Bilel Mejri, régulier depuis la saison dernière en club et dont la prestation est correcte en sélection. Puis, les autres attaquants convoqués par Faouzi Benzarti ne figurent pas dans sa liste pour rien, Anas Haj Mohamed, Ali Youssef et Seïfeddine Jaziri à condition qu’il se montre aussi efficace en sélection comme il l’est avec Ezzamalek.
Ceci dit, les autres attaquants qui figurent dans la liste méritent leurs places, mais doivent continuer à travailler pour le mériter. Et puis, on parle de la naturalisation de Rodrigues, il faut bien que l’intéressé le veuille en premier lieu.