C’est dire que le travail ne se limite pas à la réception et à la réponse aux courriers. Il faut aller sur le terrain, enquêter, contacter les parents ou les familles.
Si nos souvenirs sont bons, ce bureau ou service devant veiller sur la préparation des sélectionnés olympiques a été créé en 2004. Cela suppose une expérience et une vision qui englobent toutes ses activités et interventions. Rien ne devrait lui échapper.
Ces athlètes qui ont faussé compagnie à leur délégation à l’occasion d’un déplacement ou ceux qui ont emprunté les embarcations de la mort, ceux qui ont décidé de partir sous d’autres cieux plus cléments (à leur sens) auraient dû bénéficier d’une attention particulière. En effet, lorsqu’une jeune fille ou un garçon finissent par décider de rompre les liens avec leur équipe nationale, c’est la fin de tout un processus. Une longue période de difficultés d’abord.
Comment peut-on imaginer que cette longue gestation qui a mené à la décision finale s’est-elle développée dans l’esprit de ces jeunes, sans que ce bureau qui est chargé de leur préparation ne s’en rende compte?
C’est la question que l’on se pose et que la ridicule réponse que «c’est la fédération concernée qui est la première responsable» n’explique pas.
En effet, il y a bien une direction technique censée veiller sur tout ce qui est programmation et préparation, mais cela ne justifie rien. Il y a des directeurs techniques qui ne remplissent aucunement leurs rôles. La décision de dissolution prise à l’encontre de plusieurs fédérations dernièrement par la tutelle est due justement à la situation qui s’est dégradée administrativement et techniquement. Ce bureau en était-il conscient? Il est permis d’en douter.
Faire le terrain
Commençons par le choix de l’Université qu’a rejoint Ayoub Hafnaoui. Notre champion n’aurait jamais dû être inscrit dans cette université. Nous connaissons tout son dossier, mais pour des considérations qui dépassent le cadre sportif, nous préférons oublier cet épisode qui a gravement atteint notre champion au point de le faire dégoûter. Nous préférons ne pas envenimer la situation. Retenons quand même que ce choix a été à l’origine de tous les problèmes que ce nageur a vécus. Notre champion, faute d’avoir été suivi, risque maintenant la suspension. Espérons que la Fédération internationale tiendra compte de l’état de santé de cet élément et que la sanction ne sera pas trop lourde. Ce dossier évolue positivement. Et ce qui nous intéresse le plus, c’est bien le retour aux affaires de ce champion sous l’égide de Philipe Lucas, un grand du domaine, qui s’est chargé d’ailleurs des deux autres champions Ahmed Jaouadi et Rami Rahmouni.
Après les Jeux, a-t-on effectué le bilan ? Qui sera maintenu là où il s’entraîne et qui sera déployé sur d’autres centres d’entraînement où se trouvent des techniciens plus compétents ?
Agira-t-on en fonction de cette donnée primordiale ? Dans une organisation qui se respecte, ils auraient dû être placés au lendemain des Jeux. Les plans A et B ne se préparent pas sur un claquement de doigts. Nous possédons deux coureurs de steeple qui sont bons pour le podium, Jinhaoui et Jaziri. A-t-on examiné leur cas ? Nous savons que l’on peut faire beaucoup mieux pour eux.
Ce bureau de préparation olympique a–t–il tiré les conclusions nécessaires ?
Nous possédons tous les éléments des manigances qui ont éliminé une des meilleures lutteuses de sa génération et qui ont poussé cette athlète à quitter le pays. Où en est cette question ? Il y a eu des problèmes monstres en aviron qui concernent l’élite. Les a-t-on résolus ?
«Nous prenons en compte les désirs qui pourraient pousser un de nos sélectionnés à consommer…. une glace ou aller au cinéma chaque semaine. Nous leur envoyons leurs bourses avant la fin du mois pour leur éviter le stress de l’attente», nous avait confié un membre chargé de la préparation olympiques d’un pays ami. Nous n’en sommes pas là, mais cela nous donne une idée de la précision avec laquelle on traite ce genre de dossier.
C’est dire que le travail ne se limite pas à la réception et à la réponse aux courriers. Il faut aller sur le terrain, enquêter, contacter les parents ou les familles, exiger des rapports mensuels pour se tenir informé des conditions de préparation (certains athlètes ont peur de se confier ou de réclamer quelque chose au directeur technique ou à la fédération, mais disent tout à leur famille), consulter les conclusions du staff médical qui veille sur la santé de cette élite, effectuer des visites pour se rendre compte de tout ce qui se passe, un etc. Pour terminer, nous avons appris que nos nageurs reçoivent leur bourse en retard et qu’ils ont actuellement des difficultés. Et cela n’a rien à voir avec les formalités de transfert.
C’est à vérifier certes, mais il n’y a pas de fumée sans feu.