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Nabeul: Les séniors donnent le ton

Comme aux dernières législatives, les personnes âgées ont donné l’exemple en matière d’affluence aux bureaux de vote.


Dans le calme et la sérénité, la ville de Nabeul a vécu hier au rythme du premier tour de la présidentielle 2024. La Presse était présente lors de l’opération de vote dans la cité des potiers, en visitant les centres de vote sis aux écoles primaires « Habib-Thameur », « Habib-Karma », « Ibn-Khaldoun » et « Bir Chellouf ». Notre tournée a commencé au centre de vote de l’école primaire « Ibn-Khaldoun » où l’affluence des électeurs était assez timide.

D’après l’un des votants croisé, vers 09h15, à la sortie du centre de vote, seulement une dizaine d’inscrits ont répondu présent à l’appel des urnes. « L’opération de vote est un peu timide jusqu’à maintenant, mais nous espérons une augmentation du taux de participation d’ici l’après-midi », a-t-il déclaré.

« Exprimer ses convictions politiques, sociales

et économiques »

Des propos confirmés par Mme Hend Kerkeni (65 ans, retraitée), tout en saluant l’enthousiasme signalé chez la catégorie des personnes âgées qui, selon elle, était plus nombreuse que celle des jeunes. « Les personnes âgées étaient présentes même avant l’ouverture du centre. Cette tranche d’âge est matinale et préfère voter de bonne heure », a-t-elle signalé. « Le vote est à la fois un droit constitutionnel et un devoir pour tout citoyen et citoyenne.

C’est une opportunité pour exprimer ses convictions politiques, sociales et économiques en cochant la case du candidat dont le programme serait le plus salutaire pour notre pays. »

De son côté, Mohamed Habib Jazi (69 ans, banquier à la retraite)  « espère que le résultat de ce scrutin permettra au Président Kaïs Saïed d’obtenir un second mandat », afin de poursuivre « ses réformes politiques et institutionnelles ». « J’ai l’intime conviction que c’est le meilleur choix pour l’avenir du pays et de nos enfants », a-t-il fait savoir.

Au quartier « Lahwech », précisément au centre de vote de l’école primaire « Habib Thameur », le calme régnait en maître absolu.

« Nul ne détient une baguette magique »

Aux alentours de 10h35, au niveau du bureau de vote numéro « 1 », des votants attendaient leur tour en file indienne. « Pour éviter un vide politique, il est de notre devoir de voter. Il est inconcevable qu’un État ou une institution puisse rester sans leader. Et la participation doit être massive pour que chaque votant exprime son choix librement. », nous a confié Sahbi El Hédi (53 ans, expert judiciaire). « Quel que soit le nom du vainqueur, nous restons optimistes pour des jours meilleurs. Car nul ne détient une baguette magique. On espère que le prochain président fera appel à des économistes pour tracer une stratégie à moyen et long terme pour le bien de notre patrie », a-t-il renchéri.

Idem pour M. Sadok Hammami (67 ans, retraité) qui souhaite voir la Tunisie « sortir de l’ornière pour un avenir plus radieux pour notre nation et nos enfants ».

Dans le sud de la cité de «Bled chott» (l’ancienne appellation de la ville de Nabeul) et plus précisément dans le centre de vote de l’école primaire de « Bir Chellouf », le scrutin s’est déroulé dans une ambiance bon enfant.

Pour Mohamed Jemaa (42 ans, professeur universitaire et chercheur en oncologie): « Le suffrage universel libre est un droit chèrement acquis depuis la révolution de 2011. Et malgré tous les inconvénients et les problèmes survenus depuis près de 14 ans, il demeure le seul moyen pacifique pour exprimer et exercer notre droit politique afin de diriger les affaires de notre pays par procuration. Et aussi d’accomplir notre devoir de citoyens ». Il a ajouté : « Nous sommes les ayants droit dans ce pays et non des locataires. Voilà, je me suis déplacé pour exprimer symboliquement et littéralement ma position sur le présent et l’avenir du pays en glissant le bulletin de vote dans l’urne ».

« J’aime mon pays ! »

Dans le quartier d’El Bhar, devant le centre de vote érigé à l’école Habib Karma, on croise Mme Saïda Bayar (81 ans) qui explique son déplacement pour voter comme étant une déclaration d’amour pour la Tunisie : « J’aime mon pays ! Et je fonde beaucoup d’espoir sur les résultats de cette élection pour que mes petits-enfants puissent travailler et vivre dignement dans leur pays. ».

En revanche, Mme Anissa Lakhal (67 ans, retraitée) était mécontente pour la situation sécuritaire et surtout écologique de la Tunisie.

« Le pays se porte mal ! On attend que les choses s’améliorent. On doit revoir tout de fond en comble, notamment la question environnementale, les pénuries des denrées alimentaires et le volet sécuritaire. C’est la marche à reculons ! Ce que nous vivons actuellement n’est dans l’intérêt de personne. En votant aujourd’hui, j’aspire à un changement sur tous les plans », s’est-elle indignée.

Quant à Sami Benna (48 ans, ouvrier journalier), la situation économique du pays et la question sociale, notamment le chômage, le préoccupent. « En tant que journalier, dont la situation professionnelle est instable, le chômage me colle à la peau. Les opportunités de travail sont rares. Et les ouvriers journaliers sont les grands oubliés du système », a-t-il regretté. « Je nourris de grands espoirs quant à l’amélioration de la situation économique et sociale du pays. Certes, le Président Kaïs Saïed a beaucoup travaillé dans ce sens. Mais il y a encore plusieurs choses à revoir. Je suis ici pour donner ma voix au candidat le plus apte à faire progresser le pays ».

« Un homme honnête et intègre »

Pour la majorité des interviewés à la sortie des urnes et dont le choix a été porté sur le candidat Kaïs Saïed, le sérieux du président sortant et sa probité étaient les arguments qui revenaient le plus. « Aujourd’hui, j’ai choisi pour mère Tunisie, le meilleur des pères : Kaïs Saïed. Notre président est un homme honnête et intègre», a affirmé Mounir Ben Ghouila (39 ans, chauffeur de camion).

En revanche, M. Mohamed Tebbana (66 ans, pharmacien) était plus direct et tranchant: « D’après les trois programmes que j’ai lus, aucun ne m’a paru sérieux et constructeur pour le pays. Toutefois, dans mon vote, j’ai choisi le candidat qui a mis « out » le parti islamiste ».

Il reste à mentionner que 657.900 inscrits répartis sur 290 centres de vote et 646 bureaux étaient attendus dans la circonscription du gouvernorat de Nabeul, selon M. Laaroussi Ben Abdallah, président de l’instance régionale des élections de Nabeul.

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