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Pour un nouveau visage de la sélection… 

Les choix faits, outre qu’ils doivent être pleinement assumés, seront en attente de fiabilité pour voir naître une équipe avec un style de jeu plus séduisant et plus efficace. 

Le premier constat qu’on peut faire après l’annonce par Faouzi Benzarti, le vendredi 4 octobre, des 28  sélectionnés pour les deux matches contre les Comores comptant pour les 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2025  (aller le 11 octobre au Stade Hamadi Agrebi de Radès et retour le 15 octobre au Stade Félix-Houphouet Boigny à Abidjan), est celui d’une liste qui semble un peu trop élargie pour deux rencontres en l’espace de 5 jours. Une liste un peu plus serrée de 23 (3 gardiens de buts et 20 joueurs de champ) aurait suffi pour donner une répartition équilibrée des convoqués dans les trois compartiments. Surtout que certains joueurs sollicités auraient pu attendre d’avoir la plénitude de leurs moyens et d’être plus en forme et plus performants pour les prochains matches. Ce n’est pas un long stage pour travailler avec un groupe aussi large, mais un rassemblement de quelques jours des joueurs les plus compétitifs pour une mission courte et bien déterminée : les 6 points contre les Comores. Il y a donc cette impression  d’une surcharge dans ce contingent de joueurs appelés pour des raisons qui ne sont pas forcément liées à ces deux matches contre le Madagascar et la Gambie et augmenter le capital confiance au sein du groupe.

Un avertissement à Amanallah Memmich

La liste des trois gardiens de but telle que annoncée a mis Béchir Ben Saîd en première position, Amanallah Memmich deuxième et Sabri Ben Hassen troisième. Cette nouvelle hiérarchie établie même dans la simple annonce des trois portiers retenus a été voulue comme porteuse d’un message bien clair au numéro un lors des deux matches de septembre dernier : Amanallah Memmich n’est plus en sécurité pour le poste après ses dernières sorties en championnat. Il est désormais en ballottage avec Béchir Ben Saîd même si moins compétitif que lui, mais dont l’expérience et la maturité restent des atouts non négligeables. Sabri Ben Hassen a été appelé, lui,  pour prendre la place de numéro trois en remplacement de Ali Jemal écarté et au détriment de Sami Hlel qui aurait mérité lui aussi de figurer dans la liste des trois portiers

Le bon timing pour Wajdi Kechrida ?

Dans le compartiment défensif, Faouzi Benzarti a fait appel à neuf joueurs ( 5 centraux et 4 latéraux ). Parmi les cinq défenseurs axiaux, Alâa Ghram a été rappelé suite aux reproches qui ont été faits au staff de l’équipe de Tunisie de l’avoir ignoré pour les deux matches contre le Madagascar et la Gambie. Pour Yassine Meriah, Montasser Talbi, Dylan Bronn et Nader Ghandri, c’était plus que prévisible dans un esprit de continuité et de stabilisation de la ligne arrière. Hamza Mathlouthi, rayonnant, performant et convaincant en ce moment  avec Al-Zamalek comme plaque tournante de la charnière centrale, aurait dû bénéficier de la confiance de Faouzi Benzarti, mais il paraît qu’on ne lui a pas pardonné sa prestation très moyenne comme arrière droit, dans un registre qui n’est pas le sien. Pour les quatre défenseurs latéraux, si la convocation de Raed Bouchniba et de Ali Abdi est logique, celle de Wajdi Kechrida, inactif pendant 7 mois avant de réapparaître tout récemment avec Al-Gharafa SC, semble un peu précipitée. On aurait pu le ménager pour plus de compétition et de matches dans les jambes avant de le réintégrer au sommet de sa forme comme pilier du couloir droit. Et ne pas sacrifier et rayer d’un trait un Yan Valery qui fait ses preuves comme élément régulier dans le championnat anglais dans le onze de Sheffield Wednesday. Quant à Houssem Ben Ali, il est encore au stade de suppléant sur le couloir gauche et n’a pas de grandes qualités pour être lancé dans le bain comme titulaire capable de colmater toute défaillance. Amine Cherni,  qui évolue au Stade Lavallois,  aurait été une meilleure solution et une belle opportunité pour lui ouvrir les portes de la sélection

Hannibal Mejbri, le grand retour  ?

Au milieu de terrain,  trois nouveautés ont été enregistrées avec le rappel de Houssem Tka, Elyès Skhiri et Hannibal Mejbri. Ce dernier, qui a retrouvé avec Burnley son statut de milieu de terrain actif et travailleur sur toute la largeur du terrain, se voit offrir une chance en or de s’ancrer dans la sélection comme joueur de liaison parfait qui manque à l’équilibre entre l’entrejeu et l’attaque et pourrait constituer un beau duo avec Bilel Ayet Malek qui a, lui aussi, le grand profil pour cette tâche-clé. Il doit bien la saisir pour éviter les hauts et les bas précédents de ses apparitions et annoncer le grand retour d’un joueur qui a mûri et qui a soigné son jeu.  Pour Elyés Skhiri, ce n’est pas la grande surprise tellement il a toujours fait un bon tandem avec Aissa Laïdouni. Ferjani Sassi, lui, est rappelé par Faouzi Benzarti comme récompense et par gratitude pour le but de la 98ème minute contre le Madagascar. On se demande pourquoi le milieu d’Oxford, Idris Mizouni, qui était une bonne perche à saisir, n’a pas été retenu. Deux joueurs ont fait les frais de ces nouveautés: Moetez Zemzemi et Mohamed Haj Mahmoud.

Firas Belarbi,  le grand oublié 

Les grandes nouveautés,  on les avait attendus surtout dans le compartiment offensif avec les grandes lacunes persistantes autant dans la création que dans la finition. On aurait aimé revoir Elyès Achouri tellement il est l’attaquant le plus incontournable du moment. Non seulement aucun effort n’a été fait pour lui faire changer d’avis, mais Faouzi Benzarti a sacrifié en plus un talent pur comme Seifallah Ltaief. Pour garder sur le côté droit Bilel Mejri , auteur de la dernière passe décisive pour la tête du sauveur du match de Madagascar Ferjani Sassi.  Pour déblayer aussi le chemin à Chiheb Jebali comme doublure sur ce même couloir. Le côté gauche sera la zone préférentielle de Youssef Msakni avec Elias Sâad comme solution de rechange. Concernant les formules possibles en pointe de l’attaque, Faouzi Benzarti a écarté Haithem Jouini et tranché pour le trio : Ali Youssef, Anas Haj Mahmoud et Seifeddine Jaziri. Firas Belarbi, le plus doué et le plus en vue pour rompre avec le problème d’inefficacité, a été une nouvelle fois hors du champ de vision du staff technique national sans explication plausible. Dans cette liste, Faouzi Benzarti a fait confiance à 10 joueurs locaux. Espérons que ce n’est pas pour faire plaisir à tel joueur et à tel club. Car une place en sélection, ça se mérite et ça se gagne. Tous les choix doivent être faits avec lucidité et dans la concertation et pas imposés de façon arbitraire.  Les sélectionneurs «dictateurs» même dans le rôle qui est le leur, c’est fini.

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