Benzarti et Yaâkoubi devraient prendre du recul et arrêter leur obstination et leurs «calculs». Ils peuvent faire nettement mieux que ce revers du vendredi. Les joueurs, eux, doivent assumer leurs responsabilités.
Le mal est fait! Nous avons perdu à Radès contre les Comores. C’est même historique puisque la dernière défaite à domicile remonte à très loin. Mais ça arrive, le football d’aujourd’hui réserve plus d’une surprise. Les Comores? C’est une sélection respectable, pas impressionnante, mais qui a de bons joueurs surtout en phase offensive. Elle nous a paru plus compacte et mieux aguerrie que Madagascar et la Gambie. Rien que ces passages où les Comoriens nous ont éclaboussés avec ce foot à une touche de balle et ces interminables relais et triangulations en seconde mi-temps. Ce n’était pas une équipe de seconde zone comme tout le monde l’attendait. Mais plus que la bonne prestation des Comores qui retient l’attention c’est la prestation médiocre des joueurs de Benzarti qui nous a choqués. Ce n’est pas une équipe nationale qui se respecte et qui respecte son public et son prestige. Il y a des limites à tout : et dans le cas de l’équipe nationale, elle est tombée sous cette limite vendredi dernier. On a dit que ça arrive, mais en même temps il faut bien apprendre de cette débacle. Le message est pour ces joueurs honorés pour porter la tunique de la sélection, c’est adressé également à Faouzi Benzarti qui a complètement raté ses choix, lui et son adjoint Kaïs Yaâkoubi.
Un autre match
On ne va pas trop revenir à la défaite de Radès. Tout le monde en a parlé en long et en large. Ce qu’on peut retenir brièvement, ce sont trois points: d’abord, cet état de cafouillage généralisé qui a touché tous les secteurs du jeu, ensuite, ce casting inapproprié de Benzarti qui s’est trompé d’au moins 5 joueurs et enfin ces changements étranges survenus à 5’ de la fin qui n’ont rien apporté ! Un jour sans? Pas vraiment parce que l’équipe de Benzarti n’a pas convaincu dans ses premiers matches gagnés de justesse et avec un peu de «chance». Pour le 3e match de suite, l’équipe nationale a raté la première mi-temps. Pas de solutions cette fois trouvées aux vestiaires par un Benzarti qui semble dépassé par les événements. Cette fois, les problèmes ont continué et la 2e mi-temps a été un calvaire. Maintenant que le mal est fait, il faut se focaliser sur ce match «retour» de demain qui a lieu à Abidjan. C’est mieux que de jouer devant un public nombreux aux Comores.
Ce qui est sûr, c’est que ce sera un match au profil différent de Radès. Nous jouons maintenant le dauphin du groupe qui n’a qu’un petit point de retard. Il fera tout pour gagner et se placer en leader. Avec les changements qui vont se faire, avec la pression de se racheter pour nos joueurs, les Comores ne vont pas avoir la mission facile. Au contraire, ça devra être un match plus ardu pour l’adversaire qui n’a plus cet «effet surprise».
Changements
Benzarti, qui n’a pas réussi jusque-là à apporter une touche et à placer son équipe sur la bonne voie, sait que perdre une seconde fois devant les Comores en 5 jours va lui coûter sa place avec son staff. C’est le genre d’entraîneurs qui aime prendre des risques, et on l’a vu, durant sa carrière, passer par des épreuves plus difficiles que cela. Sauf que le sélectionneur national a changé de devise. Il n’est plus aussi audacieux et sobre qu’avant, il donne plus d’importance aux noms et aux vedettes. Le fait de compter sur Msakni, Sassi, Ben H’mida, Rafïaa, pas très percutants et à court de fraîcheur et qui n’ont plus rien à donner en sélection, montre bien qu’il devient plus «diplomatique» et beaucoup moins indépendant qu’avant. Le contexte change tant : c’est un match où il est indispensable de se remettre en question et de se réhabiliter. Forcément, Benzarti va être tenu de changer de onze et de stratagème. Des solutions existent sur le banc. Des joueurs comme Mejbri, Skhiri, Kechrida, Mejri devraient commencer le match. Mais plus que les noms, le staff de la sélection doit apporter une dose de motivation et d’énergie qui manque aux joueurs.
Il doit, dans les heures qui viennent, trouver des astuces de jeu et des choix tactiques qui permettent de raviver la flamme. Les joueurs? Ce sont les acteurs sur le terrain. Méconnaissables, blasés, distraits, irresponsables, les équipiers de Aidouni doivent assumer leurs responsabilités vis-à-vis d’eux-mêmes d’abord. Quand le ballon rebondit sur le terrain, ce sont les joueurs qui se «débrouillent», qui font bien ou mal, qui réussissent leurs duels. C’est vrai que c’est le sélectionneur qui doit payer les pots cassés, car c’est lui qui a choisi l’équipe et le plan du jeu, mais il ne faut pas épargner les joueurs.
Ce sont ces joueurs qui font le boulot : une sélection représente une nation et un drapeau, il faut bien honorer cette identité. Espérons que les choses iront mieux demain.