Au rythme des rencontres, des expositions, des vidéos ou des débats, « Jaou » vous fait rire et pleurer, vous remue les tripes, vous met le cœur au bord des lèvres, ou vous fait sourire benoîtement à un avenir qui chante. Les jeunes l’ont compris qui ont envahi les lieux, fébriles, ardents, passionnés, en attente, en demande, en amour, en espoir.
« Jaou » est généreux, empathique, violent et émouvant. Dur et tendre à la fois, cruel et nostalgique, familier et étranger. Il est « Arts, résistances et reconstruction des futurs » .
Au rythme des rencontres, des expositions, des vidéos ou des débats, il vous fait rire et pleurer, vous remue les tripes, vous met le cœur au bord des lèvres, ou vous fait sourire benoîtement à un avenir qui chante. Les jeunes l’ont compris qui ont envahi les lieux, fébriles, ardents, passionnés, en attente, en demande, en amour, en espoir.
Jaou est le lieu de toutes les formes d’expression, des plus subtiles aux plus complexes, des plus poétiques aux plus arides, des plus triviales aux plus oniriques.
Difficile de vous conseiller sur quoi voir et quoi occulter.
Les lectures de poèmes, les « Gaza readers », dans les jardins de la Bourse du Travail, enthousiasmaient les orateurs spontanés au mot d’ordre de ne pas laisser le micro silencieux. Une cinquantaine de poèmes étaient proposés à la lecture : Mahmoud Darwish, Etel Adnan, Hala Alyan, et tant d’autres, compilés par des artistes luttant contre l’Apartheid, les Bidoun et la guerre à Gaza. Mais on pouvait également choisir de lire ses propres poèmes.
L’exposition collective « Assembly », dans un entrepôt investi et rendu méconnaissable par la scénographie de Wadii Mehiri, nous rappelait l’effervescence et la fièvre des révolutions du jasmin avant qu’elles ne se fanent : celle du Dégage, celle du Hirak…. Il ne faut surtout pas manquer de s’aventurer sur la passerelle quelque peu branlante pour découvrir les photos lacérées de Ben Ali, captées par l’objectif de Hichem Driss.
Mitoyenne et à ne pas manquer, l’exposition personnelle de l’activiste et députée européenne Rima Hassan, « Fragment of home », avec pour curatrice Kenza Zouari. Emouvante parce que cette demeure est un camp en Syrie où continuent de vivre ses parents et où elle va régulièrement s’immerger pour ne pas oublier. Emouvante parce que l’artiste était là jusque tard dans la soirée, pour parler de ces portraits Janus à deux faces, voilés du keffieh du côté face, à visage découvert du côté pile, humanisant cette rencontre, donnant à chacun une densité, une identité, une familiarité.
Et puis, puissant, perturbant — mais n’est-ce pas le rôle de l’art —le projet audiovisuel de Basel Abbas et Ruanne Abou Rahme, présenté lui aussi dans un dépôt de la ville, à une encablure de la bourse du travail. On s’y immerge dans un maelstrom d’images, de sons, de textes troublants, déroutants, difficiles à démêler et, pour cela même, perturbants.
Il est difficile de tout voir, tout écouter, tout découvrir au cours de cette édition particulièrement dense de Jaou.
Nous essaierons de vous transmettre nos coups de cœur. A’ vous d’explorer les vôtres.