Nous sommes bien obligés de croire que les dirigeants de nos clubs professionnels n’ont encore rien compris au professionnalisme.
En fait, ce n’est point de leur faute. Dès le début, nous avons accepté d’appliquer un professionnalisme altéré par une politisation à outrance qui a tout faussé à la base. Il faudrait reconnaître que la fédération régissant ce football n’a rien fait pour rectifier le tir et mettre sur les rails ce débouché qui s’offrait aux meilleurs joueurs. Pire que cela, la FTF s’est posée en tant que moyen salvateur pour éviter des suspensions, des sanctions, des descentes aux enfers à des clubs désargentés qui vivaient à crédit.
Pourtant, de par leur situation financière, ces associations, qui ne pouvaient plus répondre aux conditions régissant le football professionnel, étaient dans l’obligation de choisir : se mettre à niveau ou rejoindre la division inférieure ou, tout simplement, pratiquer leur sport favori en tant que club amateur. Ce qui n’est, en fait, ni une injure, ni un déshonneur, ni une tare, non plus.
La politisation à outrance s’est imposée en même temps qu’un régionalisme exacerbé. La FTF ou les autorités de la ville leur avançaient des sous ou leur accordaient des subventions.
Dans les pays qui appliquent le professionnalisme, on donne de l’argent à ceux qui se sont bien comportés, à ceux qui ont honoré leur ville d’appartenance. Chez nous, nous en donnons pour payer les sanctions de la Fifa et engraisser des canassons engagés à prix d’or. Ce n’est un secret pour personne, il y a des joueurs qui ont encaissé des centaines de millions en devises sans avoir jamais endossé le maillot.
En dépit de la catastrophe qui a mis à genoux ce vénérable organisme, on continue à considérer ce professionnalisme comme une simple étiquette, que l’on appose sur ceux qui accèdent dans une catégorie bien déterminée. Toute cette longue tirade pour rappeler des faits vécus, desquels nous n’avons tiré aucune conclusion.
On continue à croire que l’Etat est en devoir d’accorder des subventions de fonctionnement aux clubs professionnels. C’est le comble de l’ironie.
L’Etat accorde des subventions pour des amateurs, des clubs de sport pour tous, pour les scolaires, mais jamais pour des clubs professionnels.
A moins que, comme précisé plus haut, pour récompenser.
Les conditions pour qu’un club devienne professionnel sont pourtant claires. Il n’y a qu’à les respecter pour régler une fois pour toutes ces problèmes et éviter ces accessions et ces rétrogradations continues.
Tant que les choses demeureront telles qu’elles le sont actuellement, nous continuerons à avoir des clubs sans le sou au bout d’un mois, des présidents irresponsables qui menacent de partir alors qu’ils ont été à la base de tous les dégâts.
Sans oublier ce serpent de mer qu’est devenue la loi devant remettre de l’ordre dans ce sport. Il semble que ceux qui ont tout fait pour l’envoyer aux oubliettes ont cru gagner. Comme ils sont là encore pour quelques décennies, nous avons le temps de les voir de quelle manière ils désintégreront notre sport.
Il n’y a donc plus de raison de se plaindre. Nous avons le professionnalisme que nous méritons.