Eliminatoires CAN 2025 – 4e Journée – Comores-Tunisie (Ce soir 20h00 à Abidjan): Tout faire pour être bons

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Dans un match qui sera tendu, difficile, crispé par l’enjeu du résultat et du rachat, il va falloir que les “Aigles de Carthage” se livrent à fond, mais intelligemment pour grappiller les trois points de la réhabilitation.


Après la défaite amère du premier round face à des Comores qu’on avait un peu pris à légère et qui nous l’avaient fait payer cash, la rencontre retour de ce soir ne suscite qu’une seule attente dans le camp tunisien  : tout faire pour être, cette fois, non pas moins mauvais,  mais très bons pour présenter un meilleur visage, une prestation digne et honorable et gommer par un brillant succès la cruelle déception du match de Radès. Les trois points que l’adversaire nous a pris à Tunis, nous devons les récupérer à Abidjan. Un match nul ne suffirait pas à notre soif de revanche, car il ne nous permettrait que de garder ce point d’avance. Il serait, par contre,  à l’avantage des partenaires du gardien Pandor qui auraient un meilleur nombre de points obtenus dans les deux matches ( 3 + 1 ) en cas d’égalité au classement final de notre groupe.  Pas d’autre option pour une sélection tunisienne dos au mur et devant l’obligation de renverser la tendance que de jouer pour gagner avec un score et un écart de plus d’un but pour bien se mettre à l’abri avec quatre points d’avance et une meilleure différence entre buts marqués et buts encaissés.

Retour au pressing haut

S’il y a un match où Faouzi Benzarti doit avoir recours à sa stratégie de prédilection qui est de prendre d’entrée son adversaire à la gorge en le pressant haut dans son périmètre de vérité,  c’est bien celui de ce soir. Cela exige des correctifs majeurs et des coups de poker.  Le premier de ces réajustements tactiques pourrait être l’option pour une défense à trois avec l’incorporation de Nader Ghandri comme libéro inversé devant le duo Yassine Meriah- Montasser Talbi, et ce, pour deux raisons. La première est une meilleure sécurité défensive après la perméabilité de l’axe central qui n’a pu contrer les deux frappes des Comores en plein axe du but. La seconde est la possibilité de tirer un grand profit des montées de Nader Ghandri en phase de transition rapide pour faire le surnombre au milieu et en attaque, de ses coups de tête sur les balles arrêtées et de ses déviations dans le jeu en mouvement. Il a été sollicité pour ce job dans les rencontres passées dans les dernières minutes. Autant en faire un atout et une arme puissante dès le départ, mais à son vrai poste. Et puis une défense à trois est la meilleure option tactique pour donner plus de liberté aux deux latéraux et les positionner très haut sur le terrain pour un grand travail de chevauchées répétées sur les deux couloirs, de combinaison avec les milieux relayeurs, de dédoublement et de percées afin d’effectuer un bon nombre de centres et de passes au premier poteau et au point de penalty. L’entrée de Wajdi Kechrida, un latéral rapide capable d’effacer dans un mouchoir  plus d’un joueur en pleine course et créateur de surnombre et d’espaces sur l’aile droite qui a beaucoup manqué à la sélection lors des trois dernières rencontres, est donc pressentie malgré son manque de compétitivité.  Mais sur un match, un joueur de talent peut être, malgré ce handicap, explosif et tranchant. Sur le couloir gauche, Mohamed Amine Ben Hmida jouera sur la même ligne, avec plus de consignes pour être plus offensif et rendre le bloc plus compact et plus serré dans la zone tampon qu’est le milieu de terrain. Nos joueurs déploieront donc moins de débauche d’énergie en phase de repli défensif et moins de mètres à remonter et à parcourir sur le terrain pour être présents dans la surface adverse.

Des changements impératifs devant

Outre que Elyès Skhiri pourrait faire tandem dès le coup d’envoi avec Aissa Laidouni comme demis de combat dans un match où les duels seront acharnés pour le contrôle du débat, que Houssem Tka pourrait être lancé dans le bain à la place de Ferjani Sassi ou Hamza Rafia, que Hannibal Mejbri serait un bon pion sur le nouvel échiquier, c’est Bilel Mejri qui devrait surtout avoir sa chance dans le registre classique d’ailier droit pour être le solide point d’appui et de relais à Wajdi Kechrida et le parfait pourvoyeur en centres aériens qu’il ajuste très bien pour un Seïfeddine Jaziri qui sait couper les trajectoires des longs ballons et qui a un bon jeu de tête et toujours le flair du but. Seïfeddine Jaziri a été beaucoup critiqué pour sa performance assez discrète contre les Comores au match aller, mais on n’a pas fait le calcul du nombre de ballons exploitables qui lui avaient été adressés en profondeur ou dans les intervalles sur les couloirs pour le juger en toute objectivité. Faouzi Benzarti ne doit pas continuer à ignorer aussi la carte Anas Haj Mohamed même comme solution de rechange avec la pénurie actuelle dans son effectif d’attaquants de pointe.

La grande inconnue de ce match et sa principale clé de réussite seront, à coup sûr, le statut (titulaire ou joker en cours de jeu), le poste (milieu décalé ou régisseur) le registre ( une grande liberté de manœuvre ou une tâche bien précise) et la zone de confort qui seront accordés au capitaine de l’équipe Youssef Msakni. On peut faire tous les griefs au patron de l’équipe de Tunisie, lui reprocher d’avoir beaucoup perdu en verve et en fraîcheur physique, de ne plus avoir ce grand impact sur le jeu des Aigles, de ne plus être l’homme par qui le danger peut arriver à tout moment, mais on peut toujours miser et compter sur un éclair de son génie même en déclin, sur une de ses frappes puissantes et bien enroulées, sur son sens du but pour libérer ses partenaires du poids d’un match à remporter coûte que coûte. Il y aura des temps forts dont il faudra profiter pleinement et des moments difficiles qui doivent être bien gérés. Dans la sérénité et pas dans l’affolement. Pour une fois, on demandera à Faouzi Benzarti d’avoir de la lucidité dans les choix de la composition de départ comme dans les changements, de la cohérence et de la clairvoyance dans les idées et dans le jeu et un discours qui excite mentalement et qui inspire confiance. La victoire du rachat passe forcément, voire inéluctablement, par une bonne application et discipline de jeu des joueurs sur le terrain, mais aussi par une parfaite gestion des hommes et de la tactique sur le banc. Si toutes ces conditions sont réunies, on pourra rêver du plus beau des scénarios.

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