• Le Hezbollah lance 15 missiles vers Safed
• Frappe sioniste meurtrière sur une maison à Aïto, dans la région de Zghorta.
SYNTHÈSE — Le Hezbollah a revendiqué cinq nouvelles attaques depuis 17h00 (heure tunisienne), hier, contre des positions sionistes proches de la frontière. Il a tout d’abord indiqué avoir visé à deux reprises des positions sionistes situées dans les fermes de Chebaa, puis le site de «Roussiate el-Alam» dans les collines de Kfarchouba, territoires occupés par l’entité sioniste, à l’aide de «salves de roquettes», cite le communiqué.
Le parti chiite a également indiqué avoir tiré des «missiles guidés» contre trois chars «Merkava» sionistes en train d’avancer vers les abords de Aïta el-Chaab, précisant avoir «infligé des pertes directes» et avoir «tué et blessé» leurs occupants.
Par ailleurs, le Hezbollah a indiqué avoir ciblé avec une nouvelle «salve de roquettes» la localité sioniste frontalière de Margaliot, qui fait face au village libanais de Houla (Marjayoun).
Une heure plus tôt, le parti de Dieu prenait pour cible la ville de Safed, dans le nord de l’entité sioniste, avec une «salve importante de missiles». De son côté, l’armée sioniste indique avoir intercepté une partie des «15 roquettes» envoyées depuis le Liban, précisant que les autres avaient atterri dans des zones ouvertes.
Par ailleurs, le correspondant du quotidien libanais «L’Orient-Le Jour» au Liban-sud indique que des tirs d’artillerie sionistes « continus » et des séries de frappes aériennes accompagnent les mouvements sionistes sur les axes de confrontation à Markaba, Houla, Meïss el-Jabal, Aïta el-Shaab et Qouzah.
Il est à signaler que le Hezbollah avait déjà revendiqué, hier, une attaque contre la base navale sioniste de Stella Maris, à l’ouest de Haïfa et une caserne de Beit Lid, à l’ouest de la ville de Netanya, dans le centre de l’entité sioniste. Le parti a également indiqué que ses combattants avaient tiré tôt des obus d’artillerie sur des troupes sioniste qui tentaient une «infiltration» près du village frontalier de Markaba et ajouté que des combattants avaient visé des soldats sionistes ailleurs avec des roquettes, notamment dans la région de Labbouné, à l’ouest de la zone frontalière.
Une «opération complexe»
Dimanche soir, le Hezbollah avait revendiqué une frappe menée avec «un essaim de drones piégés» contre la base d’entraînement de la brigade Golani, à Binyamina, dans le sud de Haïfa. Quatre soldats sionistes ont été tués dans cette attaque et plus de 60 blessés dont 7 grièvement. Il s’agit du plus lourd bilan de blessés sionistes dans une attaque du Hezbollah contre le Nord sioniste depuis le début des affrontements, le 8 octobre 2023.
Dans un communiqué diffusé hier matin, le Hezbollah salue une «opération complexe». Il explique avoir lancé simultanément des dizaines de missiles sur diverses cibles dans les régions de Nahariya et Acre dans le but de «distraire les systèmes de défense aérienne israéliens». Les drones «sont parvenus à contourner les radars de la défense antiaérienne et atteindre leur cible dans (le) camp d’entraînement», selon le Hezbollah. La veille, le Hezbollah avait affirmé avoir « prévenu l’ennemi israélien que son agression contre la population au Liban fera de Haïfa et d’autres villes (des cibles) pour les missiles de la Résistance comme à Kiryat Chmona, Metula » et d’autres localité frontalières. Le Hezbollah a également averti l’entité sioniste que «ce qu’il a vu aujourd’hui dans le sud de Haïfa n’est qu’un avant-goût, s’il décide de poursuivre son agression contre notre peuple».
Cette attaque entre dans le cadre de la série d’opérations «Khaybar», lancée fin septembre après la mort de Hassan Nasrallah, et se veut «une riposte aux attaques » sionistes, « en particulier contre les quartiers de Noueiri et Basta à Beyrouth, ainsi que dans d’autres régions libanaises». Les frappes sionistes sur ces deux quartiers en plein cœur de la capitale libanaise ont fait 22 morts et près de 100 blessés. Elles visaient, selon des informations de la presse sioniste et des sources sécuritaires et proches du Hezbollah, le responsable de la coordination du Hezbollah, Wafic Safa.
Le chef d’état-major sioniste dit que l’attaque du Hezbollah sur une base militaire est «douloureuse»
Le chef d’état-major de l’armée sioniste a déclaré hier que l’attaque du Hezbollah la veille sur une base militaire au sud de Haïfa était «douloureuse».
«Nous sommes en guerre, et une attaque contre une base d’entraînement sur le front intérieur est difficile et les conséquences sont douloureuses», a dit le général Herzi Halevi à des soldats lors d’une visite sur la base touchée dimanche soir et sur laquelle au moins quatre soldats ont été tués.
Tout au long de la journée de dimanche, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques, notamment contre le village sioniste frontalier de Menara, face à Houla (Marjeyoun), et contre «Khallet Warda», face au village libanais de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil). Il a également déclaré, dimanche, que ses combattants avaient tendu une embuscade, aux abords de Meis el-Jabal, à des soldats sionistes et s’étaient de nouveau battus «à bout portant». L’armée sioniste avait fait état dimanche de «combats face à face» et de «soldats blessés» dans ses rangs. Le Hezbollah a aussi annoncé avoir frappé un tank sioniste qui se trouvait au sud de Kouzah, au Liban-Sud. Il a affirmé que le véhicule a pris feu et que son équipage a été «tué et blessé».
Les attaques de l’armée sioniste
L’armée sioniste a procédé à une frappe sur Aïto, dans la région de Zghorta, qui a fait 18 morts, selon la Croix-Rouge. Une maison a été visiblement ciblée, selon de nombreuses personnes sur place citées par le correspondant du journal libanais «L’Orient-Le Jour» dans la région, qui a noté que «tous les habitants de la maison» sont originaires du Liban-Sud. Le bâtiment de deux étages a été réduit à néant.
L’armée sioniste a déclaré avoir tué le commandant de l’unité antichars de la force d’élite al-Radwane du Hezbollah, Kamal Naim, lors d’une frappe aérienne, selon des informations rapportées par le Haaretz. Selon l’armée sioniste, il était «responsable de la planification et de l’exécution de nombreuses opérations […]», y compris des tirs de missiles antichars contre l’entité sioniste. Le communiqué de l’armée a ajouté que des chasseurs de l’aviation «ont frappé des lance-roquettes dans le sud du Liban à partir desquels des roquettes ont été tirées vers Israël» au cours des dernières heures.
L’armée sioniste a mené une série de frappes, dimanche soir et hier sur plusieurs villages et régions du Liban-Sud.
Elle a annoncé, dimanche, avoir capturé un combattant du Hezbollah, dans un tunnel dans le sud du Liban, une première depuis qu’elle y a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Selon l’agence de presse officielle libanaise ANI, l’aviation sioniste a aussi intensifié depuis dimanche minuit ses frappes aériennes et tirs à l’arme lourde sur des villages du sud, après avoir frappé samedi soir les souks plusieurs fois centenaires de la ville de Nabatiyé. La Croix-Rouge libanaise a fait état de plusieurs secouristes blessés dimanche dans une frappe dans le secteur, et l’armée libanaise de trois soldats blessés par des « frappes israéliennes sur deux véhicules militaires ».
A noter qu’un certain nombre de mosquées ont été visées au Liban-Sud. Un correspondant du quotidien «L’Orient-Le Jour » dans le Sud a ainsi affirmé que des soldats sionistes s’étaient infiltrés, dans la nuit de samedi à dimanche, à Abbassiyé, près de Ghajar, dans le caza de Hasbaya, et avaient piégé à l’explosif la mosquée du village, avant de la faire exploser.
Dans la journée, le porte-parole de l’armée sioniste en langue arabe, Avichay Adraee, avait publié un avertissement sur X, demandant aux habitants de plusieurs villages du Liban-Sud d’évacuer ces localités et de se déplacer au nord de la rivière Awali.
Abiad déplore 150 morts parmi les professionnels de santé et les pompiers, 13 hôpitaux hors service
Le ministre de la Santé, Firass Abiad, a déploré dans une intervention télévisée que «150 professionnels de santé», dont des médecins, des secouristes et des pompiers, ont été tués par des frappes sionistes depuis le début de la guerre le 8 octobre 2023, dont une grande majorité depuis le 23 septembre dernier.
Ce dernier a également déploré que 250 autres membres du personnel soignant ont été blessés et que 13 hôpitaux sont désormais hors service. Il a ainsi annoncé qu’une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU et des organisations des droits de l’homme était en cours d’élaboration, et ce en collaboration avec le barreau de Beyrouth.
Le ministère libanais de la Santé a publié un nouveau bilan faisant état de 2.309 morts et 10.782 blessés au Liban depuis le début de la guerre le 8 octobre 2023.
Dans un communiqué émis par le Centre d’opérations d’urgence de santé publique, ce dernier précise que les frappes sionistes de dimanche sur le Liban ont tué trois personnes et fait 48 blessés au Liban-sud.
Celui-ci ajoute que 29 personnes ont également été blessées à Nabatiyé, cinq autres dans la Békaa et deux dans le Hermel, pour un total de 84 blessés sur la journée de dimanche.
L’entité sioniste et la Finul
Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a appelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à «retirer» les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) du sud du pays. Netanyahu a estimé que tout refus en ferait «des otages du Hezbollah». Des «attaques» contre des Casques bleus de l’ONU peuvent être constitutives de «crimes de guerre», a rétorqué dimanche le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, après un nouvel accrochage. «Dans le contexte des hostilités qui se poursuivent dans le sud du Liban et malgré les attaques qui ont frappé les positions des Nations unies, blessant un certain nombre de soldats de la paix au cours des derniers jours, les soldats de la paix de la Finul restent sur toutes leurs positions et le drapeau des Nations unies continue de flotter», a-t-il ajouté.
Après que la Finul a accusé, dimanche, deux chars sionistes d’être «entrés de force» dans l’une de ses positions, l’armée sioniste a indiqué qu’un «char qui tentait d’évacuer des soldats blessés en essuyant des tirs de l’ennemi (au Liban-Sud, ndlr) a reculé de plusieurs mètres et a percuté un poste de la Finul». «Pour la quatrième fois en quatre jours, nous rappelons à l’armée israélienne et à tous les acteurs leur obligation d’assurer la sécurité du personnel de l’ONU et (…) l’inviolabilité de ses positions», a indiqué la Finul, dont cinq Casques bleus ont été blessés, en trois jours, par des tirs sionistes.
Déploiement du système US de défense antimissiles à haute altitude
Le Pentagone a annoncé dimanche le déploiement dans l’entité sioniste d’un système américain de défense antimissiles à haute altitude Thaad, qui sera manœuvré par des militaires des Etats-Unis, après des attaques de missiles par l’Iran. Une batterie Thaad avait déjà été déployée dans l’entité sioniste à la suite des attaques du Hamas du 7 octobre 2023, et avant cela en 2019.
Le président français Emmanuel Macron a appelé dimanche son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, à soutenir « une désescalade générale » dans la bande de Gaza et au Liban.
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a déclaré que Bagdad s’opposait à ce que la guerre régionale s’étende à l’Iran, après que l’entité sioniste a promis de riposter à la récente attaque de missiles menée par Téhéran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré à Bagdad que Téhéran n’avait «pas de ligne rouge» en ce qui concerne «la défense» de son peuple et de ses intérêts», insistant néanmoins que son pays voulait «la paix», en particulier dans la bande de Gaza et au Liban.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exhorté hier les autres membres de l’Union européenne à répondre à la demande de Madrid et de l’Irlande de suspendre l’accord de libre-échange de l’Union avec l’entité sioniste en raison de ses actions à Gaza et au Liban.
Depuis des mois, l’Espagne et l’Irlande sont en pourparlers avec d’autres pays de l’UE qui souhaitent une révision de l’accord d’association UE-Entité sioniste au motif que l’entité sioniste pourrait enfreindre la clause relative aux droits de l’homme de l’accord dans le cadre de la conduite de sa guerre dans la bande de Gaza et au Liban.
La Presse avec agences et médias