Eliminatoires CAN 2025 – L’équipe de Tunisie ramène un point face aux Comores : La fin de la récréation 

73

 

Le début de l’ère Faouzi Benzarti à la tête de la sélection n’a pas été porteur de gros signes de changement et d’espoir pour l’avenir.

Il faut faire référence à d’autres équipes, à d’autres matches, comparer les résultats réalisés et les spectacles offerts dans plus d’un pays tout au long des 4 journées éliminatoires de la CAN Maroc 2025 pour comprendre le degré de frustration et d’amertume après la nouvelle déception face aux Comores avec un nul 1 à 1. Quand on voit que le Maroc n’a fait qu’une bouchée de la République centrafricaine (5 à 0 à l’aller et 4 à 0 au retour), que la Guinée a cartonné l’Ethiopie (4 à 1 et 3 à 0), pour ne citer que ces deux exemples frappants, on se rend compte de l’ampleur du naufrage de notre sélection. Elle n’a pu grappiller avec toutes les peines du monde qu’un maigre point dans les deux rounds avec la modeste équipe des Comores avec deux buts encaissés contre un seul but marqué. Quand on voit que 8 sélections, dont cinq ont fait le plein de points (Maroc, Algérie, Egypte, Angola, ŔD Congo, Sénégal, Cameroun et Burkina Faso), ont déjà validé leur billet pour la phase finale de la CAN et que notre team national n’est pas encore assuré de la qualification et doit attendre les deux dernières journées, on ne peut que s’en mordre les doigts d’être descendus si bas dans la hiérarchie du football africain. Et tirer la triste conclusion que notre sélection, avec un visage aussi pâle et un staff technique nettement à côté de la plaque et incapable de fédérer et de gérer son groupe, est devant un avenir des plus sombres. Mieux donc vaudrait pour le sélectionneur Faouzi Benzarti et son équipe d’avoir le courage de faire l’aveu de leur échec et d’en tirer les conséquences les premiers avant d’être poussés à la porte de sortie.

Entêtement fatal 

Pour ce deuxième match contre les Comores, seule la victoire et le retour avec le billet en poche pour la phase finale de la CAN auraient accordé à la sélection dans sa version actuelle, et à son staff, un sursis pour les deux matches du mois de novembre. C’est quand même étonnant ce sentiment de satisfaction après le coup de sifflet final sur le score de 1 à 1 dans le camp tunisien ! Comme si on se félicitait de ce point insuffisant au Stade d’Abidjan.

Après un tel match où les quelques zones de lumière sporadiques (le but de l’égalisation et le pressing du dernier quart d’heure) n’ont pas fait oublier la grisaille de la première mi-temps et d’une bonne partie de la deuxième période, où l’objectif primordial qu’est le succès, même par le tarif minimum, n’a pas été atteint. On fera à Faouzi Benzarti le même grief d’avoir fait la sourde oreille aux conseils et aux critiques. On lui avait recommandé de commencer par des latéraux à vocation offensive, spécialement Wajdi Kechrida sur le côté droit. Il persiste et signe et reconduit le très limité Raed Bouchniba sur ce flanc. Avec Mohamed Amine Ben Hmida sur le côté opposé, lui aussi pas très à l’aise dans ses deux rôles (défensif et offensif), ce fut le choix d’une défense à quatre, pratiquement plate, classique et quasi statique.

Les deux arrières maintenus contre vents et marées assument la grande responsabilité du but d’ouverture du score pour les Comores. Raed Bouchniba n’a pu empêcher le centre parfait de Rafiki Saïd et Mohamed Amine Ben Hmida à péché dans la couverture au second poteau et le duel aérien avec Faiz Selemani. Avec aucun apport sur le plan offensif et des erreurs fatales au niveau défensif, c’est le comble de ratage pour ces deux latéraux qui n’ont pas su jouer parfaitement leur rôle de suppléants.

La carte Kechrida a été ignorée à tort et il l’a bien montré, quand incorporé trop tard dans le match, que c’est un élément très actif. La formule du milieu terrain du départ, qui se devait d’être la rampe de lancement d’attaques rapides, n’a pas été aussi une réussite avec Mohamed Ali Ben Romdhane laissé sur le banc autant que Bilel Ayet Malek qui auraient pu constituer de vrais tremplins (appui et soutien) à Hannibal Mejbri au jeu très fluide, avec une seule touche de balle qui assure vitesse et passes dans les intervalles dans le périmètre du but adverse. La sortie de l’un des deux demis sentinelles Elyès Skhiri aurait dû être faite dès la demi-heure de jeu tellement la lenteur dans la relance était un handicap criant. Mais Faouzi Benzarti n’a plus cet œil de tacticien qui décèle à temps toute anomalie dans les rouages de son dispositif. Le même reproche lui a été fait qui est d’avoir attendu trop longtemps pour changer Youssef Msakni, trop épuisé et émoussé, qui n’a plus ses coups de rein pour accélérer le rythme, percer dans l’axe et forcer la toile d’araignée tissée devant le but de Pandor. Faouzi Benzarti n’a pas joué la carte rénovation d’un effectif usé pour un match à quitte ou double où son destin était en jeu et a pensé qu’être-conservateur et faire confiance aux «ténors» même en demi-teinte lui feraient courir moins de risques. De retour à Tunis, le président du Comité de normalisation provisoire Kamel Idir aura un autre dossier brûlant sur la table dont il aurait tant aimé se priver : l’avenir de Faouzi Benzarti à la tête d’une sélection qui n’en finit pas d’intriguer et de chiffonner les fans les plus passionnés et les observateurs les plus optimistes.

Laisser un commentaire