• 16 morts, 52 blessés dans les frappes sionistes sur cette ville, au Liban-Sud, notamment son Sérail, selon un bilan définitif
• Tôt hier matin, trois bombardements ennemis ont visé Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth.
SYNTHÈSE — L’aviation sioniste a mené hier matin onze de frappes consécutives sur la ville de Nabatiyé, au Liban-Sud, et ses environs, quelques jours après que des frappes ont détruit la place du marché de la ville du sud, selon un responsable libanais.
D’après le ministère de la Santé, le bilan définitif de la frappe sioniste de grande violence hier matin dans la ville de Nabatiyé fait état de 16 tués et 52 blessés.
«Attaque désastreuse», selon le coordinateur de la branche humanitaire de l’ONU
Une des frappes, qui a visé le Sérail municipal de la ville, a fait au moins six morts, parmi lesquels le président de la municipalité, Ahmad Kahil, et 46 blessés selon le ministère libanais de la Santé.
La «mohafez» (gouverneure) de Nabatiyé, Hwaida Turk, a confirmé au correspondant du quotidien libanais « L’Orient-Le Jour » que les personnes qui ont été tuées avec le président de la municipalité faisaient partie de la « cellule de crise » municipale.
Le coordinateur de la branche humanitaire de l’ONU, missionné sur le Liban, Imran Riza, a dénoncé «l’attaque désastreuse» hier contre la mairie de la ville méridionale de Nabatiyé, visée par des frappes sionistes.
«Ce matin, une attaque dévastatrice a coûté la vie à de nouveaux civils et aux autorités locales qui s’efforçaient de fournir des secours, l’attaque ayant eu lieu alors qu’une réunion de crise se tenait dans la municipalité de Nabatiyeh», a-t-il indiqué dans un communiqué, disant notamment déplorer la mort de quatre membres «d’une équipe de secours avec laquelle l’ONU (…) travaille depuis plus d’un an».
Mikati dénonce une frappe sioniste «délibérée» sur le Conseil municipal
Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a, aussi, condamné les frappes ennemies sur Nabatiyé, qui ont « délibérément visé une réunion du Conseil municipal ».
Dans son communiqué, M. Mikati souligne que les responsables municipaux étaient réunis pour « discuter de la situation et des secours ».
Il a dénoncé la communauté internationale, « sous les yeux de laquelle » a lieu l’offensive menée par l’entité sioniste au Liban, qui « reste délibérément silencieuse », ce qui «encourage» l’entité sioniste à poursuivre ses « crimes ».
« Si tous les pays du monde sont incapables de dissuader » les frappes sionistes sur le Liban, « est-il utile de recourir au Conseil de sécurité pour exiger un cessez-le-feu ? », s’est interrogé le Premier ministre sortant. Et d’ajouter « Qu’est-ce qui peut dissuader l’ennemi de ses crimes, qui sont allés jusqu’à cibler des Casques bleus dans le Sud ? »
Un village du Liban-Sud semble avoir été totalement détruit
Par ailleurs, l’armée sioniste a fait exploser un village entier au Liban-Sud, selon une vidéo aérienne publiée hier par son porte-parole arabophone, Avichay Adraee. Dans cette vidéo, qui semble prise à partir d’un drone et est titrée « destruction d’un tunnel par la division 91 », on voit un petit village situé sur un promontoire, où en l’espace de quelques secondes plusieurs explosions sont déclenchées. Le village est ensuite englouti sous une épaisse fumée. Selon plusieurs médias libanais, al-Jazeera et le journaliste Timour Azhari, chef du bureau de Reuters à Bagdad, il s’agit de la localité de Mhaybib, située entre Meis el-Jabal et Blida, à environ deux kilomètres de la Ligne bleue, dans le caza de Marjeyoun. M. Azhari affirme avoir eu confirmation de résidents du village voisin de Meis el-Jabal qu’il s’agit bien de Mhaybib, dont les « riverains ont quitté la zone il y a longtemps ».
On trouve notamment à Mhaybib un maqâm (un sanctuaire ou lieu de prière) pour la figure biblique de Benjamin, dernier enfant du patriarche Jacob, lui-même petit fils d’Abraham selon les textes de l’Ancien Testament.
Raids meurtriers dans la Békaa et au Liban-Sud
La journée a également été marquée par une série de bombardements sanglants dans la Békaa et au Liban-Sud. Selon le correspondant du journal libanais dans la Békaa, deux personnes ont été tuées et 15 autres blessées dans la frappe aérienne sioniste qui a visé Yammouné (caza de Baalbeck). Une frappe aérienne sioniste a visé un bâtiment sur l’autoroute Rayak-Baalbeck, tuant trois personnes.
Trois personnes ont été tuées et 54 blessées dans des frappes de l’aviation sioniste sur le village de Cana, au Liban-Sud, symbole de raids meurtriers sionistes depuis trois décennies, a rapporté hier le ministère de la Santé libanais. Selon Mohammed Ibrahim, secouriste du mouvement Amal, allié du Hezbollah désormais en guerre ouverte avec l’entité sioniste, 15 bâtiments ont été « entièrement détruits » dans le quartier où « les dégâts sont énormes ».
L’armée sioniste a affirmé dans un communiqué que ses forces navales ont frappé des « dizaines de cibles du Hezbollah » au Liban-sud, « en coordination avec les troupes sur le terrain ». Il s’agit d’une première depuis le lancement de l’opération baptisée « Flèches du nord » le 23 septembre dernier.
Le Hezbollah fait état de « violents » combats avec l’ennemi à la frontière
Le Hezbollah a fait état hier de « violents » combats « rapprochés » avec l’armée sioniste aux abords d’un village proche de la frontière entre l’entité sioniste et le Liban où le parti chiite et l’entité sioniste sont désormais en guerre ouverte.
Dans son communiqué, il ajoute que ces combats « avec divers types d’armes automatiques » sont « toujours » en cours. Plus tôt hier, le Hezbollah avait indiqué avoir tiré un missile « guidé » sur un char sioniste dans la même région.
Le parti chiite a, également, revendiqué plusieurs attaques contre des positions sionistes. Avant-hier, le Hezbollah a, par ailleurs, confirmé dans un communiqué avoir tiré une salve de roquettes lundi soir sur la banlieue de Tel-Aviv. Les médias sionistes avaient rapporté que des alarmes s’étaient déclenchées et qu’un civil de 17 ans avait été légèrement blessé par le tir.
Trois frappes sionistes ont également visé Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, tôt hier, quelques minutes après l’envoi d’un ordre d’évacuation concernant ce secteur. Cela faisait plusieurs jours que la capitale et sa banlieue avaient été épargnées par des frappes sionistes.
« Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous nous opposons à la campagne de bombardements qu’il a lancée ces dernières semaines à Beyrouth », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, en soulignant que ces frappes avaient baissé en intensité ces derniers jours.
Parallèlement, l’ONU a réclamé une enquête sur une frappe sioniste lundi dans le village chrétien d’Aïto, dans le nord du Liban, qui a fait 22 morts, dont 12 femmes et deux enfants.
Paris a interdit aux entreprises sionistes de participer à un prochain salon naval militaire
La France a interdit aux entreprises sionistes de participer à un prochain salon naval militaire, ont déclaré hier deux sources à Reuters. Il s’agit du dernier incident en date à mettre en lumière les relations de plus en plus tendues entre les deux alliés. Cette décision intervient alors que les relations entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu se sont considérablement tendues ces dernières semaines, notamment après les incidents impliquant des Casques bleus de la Finul, ciblés à plusieurs reprises par des tirs sionistes au Liban-sud.
Le Premier ministre sionsite déclaré qu’il s’opposait à un « cessez-le-feu unilatéral qui ne change(rait) pas la situation sécuritaire au Liban (…) » lors d’un appel avec le président français Emmanuel Macron, selon un communiqué publié par son bureau.
Plus tôt, M. Macron avait déclaré, selon des participants au Conseil des ministres, que Benjamin Netanyahu ne doit pas « s’affranchir des décisions de l’ONU ».
Meloni en visite au Liban demain
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé qu’elle se rendrait au Liban demain, où des troupes italiennes sont engagées au sein de la mission de maintien de la paix de l’ONU (Finul), qui a essuyé des tirs de l’armée sioniste.
« Notre priorité au Liban est de mettre fin à la guerre », a déclaré le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, en affirmant avoir « mené des contacts avec les politiciens libanais ». Il a également indiqué que le Qatar n’acceptera pas « le lancement d’attaques depuis la base américaine d’Al-Oudeid contre un quelconque pays de la région ou ailleurs ».
Cette base est l’une des plus importantes installations militaires des États-Unis dans la région du Moyen-Orient. Concernant un éventuel cessez-le-feu à Gaza, il a précisé qu’il y a eu « des entraves dans les négociations, principalement du côté israélien » .
La Presse de Tunisie avec agences et médias