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Le CSS hyper défensif : Football contre nature

 

Les fans sfaxiens, amateurs de jeu ouvert et spectaculaire, n’ont pas trop apprécié le catenaccio à l’italienne choisi par l’entraîneur Alexander Santos pour faire face à la tornade du CA.

Ce n’est pas dans l’habitude du CSS de jouer uniquement pour ne pas perdre. Jouer pour gagner, c’est dans l’ADN du glorieux club de la capitale du Sud que le président Abdelaziz Makhloufi a promis de retrouver. Dans le classico de samedi face au CA, le technicien portugais n’a pas donné l’impression qu’il est en parfaite harmonie avec cet objectif. Il était  venu spécialement pour éviter une défaite qui aurait probablement sonné le glas pour lui et il était tout heureux, dans sa déclaration d’après-match, d’être parvenu à grappiller ce partage des points plus que précieux à ses yeux. Mais il avait omis de dire que ce résultat, qu’il avait jugé positif, était dû en grande partie au ratage monstrueux de son adversaire qui n’était pas arrivé à traduire sa nette domination et à convertir en buts les occasions créées. Le destin d’un match se joue sur de petits détails et Alexander Santos peut s’estimer heureux que ces petits détails ont joué cette fois en sa faveur et au bénéfice de son équipe. Car ça aurait pu être un tout autre match si la déviation de la tête de Hamdi Lâabidi avait fait mouche au lieu d’atterrir sur le haut de la barre transversale. Et si Bilel Ayet Malek avait fait preuve de lucidité et n’avait pas été très égoïste en envoyant un tir hasardeux au-dessus alors qu’il n’avait qu’à prolonger le ballon vers le même Hamdi Lâabidi bien démarqué et en position de tir à bout portant et qui aurait certainement connu un meilleur sort. Et si, comble de chance pour le coach des Noir et Blanc, Hamza Khadhraoui, dans un tête-à-tête idéal avec Aymen Dahmen, n’avait pas tergiversé.

Un système frileux

L’objectif de l’entraîneur sfaxien était clair dès le départ avec l’application à la lettre du catenaccio. Une toile d’araignée devant le portier Aymen Dahmen qu’il a préféré pour cette dure bataille tactique à Sabri Ben Hassen à la toute dernière minute. Avec cinq défenseurs (Rayan Derbali et Hichem Baccar comme latéraux et une charnière centrale à trois, compacte et musclée, composée de Koffi Constant Kouamé, Salah Harrabi et Haythem Ayouni). Deux demis défensifs axiaux (Pedro Sá et Gaoussou Traor), épaulés dans le travail de limitation des espaces à l’entrejeu par deux faux milieux offensifs sur les ailes (Fabien Winley et Wadhah Zaidi ) et un seul attaquant de pointe (Amanallah Habboubi ). Un 5-4-1 qui s’est transformé en quelques phases de jeu en 3-6-1 avec les montées timides d’un cran des deux latéraux Derbali et Baccar et rarement en 3-5 -2 avec l’appui occasionnel de Fabien Winley ou de Wadhah Zaidi à Amanallah Habboubi dans les contre-attaques. Parmi les 9 remplaçants sur la feuille de match, il y avait le gardien Sabri Ben Hassen, les deux demis défensifs Moussa Bella Conté et Firas Sekkouhi et toute l’armada offensive (Youssef Becha, Mohamed Dhaoui, Achraf Habbassi, Baraket Lahmidi et Hazem Haj Hassen). Ce qui traduisait un sentiment d’infériorité physique et technique de la part du technicien sfaxien envers l’adversaire jugé plus puissant et donc un manque d’ambition et de volonté de s’aventurer et de jouer d’entrée ses principales cartes offensives pour chercher les trois points. Mais le catenaccio n’est pas un système tactique purement défensif. Il a aussi une vocation et même des vertus offensives. Les latéraux, avec une défense à trois dans l’axe, doivent multiplier les montées sur leur couloir et apporter le surnombre même dans le jeu en contres. Leur rôle,  ce n’est pas seulement de bloquer les issues. C’est aussi d’ouvrir des points d’accès devant. Ni Rayan  Derbali, ni Hichem Baccar n’ont accompli à la perfection l’autre exigence et deuxième volet de leur boulot. Pire : le premier a été bloqué par Fabien Winley qui a évolué très replié et le deuxième n’a pu franchir la ligne médiane tellement Wadhah Zaidi lui a barré le chemin et n’a qu’épisodiquement dézoné vers l’intérieur. Au niveau des changements, ils ont été effectués poste par poste. Moussa Bella Conté a pris la place de Gaoussou Traoré plus pour verrouiller encore que pour rendre le jeu plus fluide. Le changement de Amanallah Habboubi (la seule pointe en attaque ) par un joueur de couloir
(Achraf Habbassi) a enlevé les derniers doutes sur les véritables intentions du coach CSS. Amor Ben Ali et Hazem Haj Hassen, des jokers de finition pour le dernier quart d’heure où le Club Africain s’est beaucoup déployé pour marquer le but de la délivrance, laissant beaucoup d’espaces, ont été gardés sur le banc. Ce sont Youssef Becha qui a pris le relais de Wadhah Zaidi et Baraket Lahmidi celui de Fabien Winley, sans pouvoir profiter d’une rapide transition et des ballons de contre qui pouvaient les mettre dans une situation d’inscrire le but surprise contre le cours du jeu.

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