Est-ce le moment d’asséner à Benzarti cette avalanche de reproches, alors qu’il lui reste encore deux rencontres à jouer ?
Pourquoi avons-nous l’impression que nous risquons de voir arriver un moment où trouver un sélectionneur qui accepte de prendre en charge notre équipe nationale de football deviendra aussi difficile que de trouver un président de club ?
C’est qu’actuellement nous voyons fuser de partout ces vilipendes qui assaillent Faouzi Benzarti. Il ne reste plus qu’à dénoncer de quelle manière il vit chez lui en famille. Et nous aurons bouclé ce flot de critiques qui le mitraillent sans pitié pour son passé, son âge et pour ce qu’il ressent. Un homme qui a tout vu, qui a été maintes fois loué pour ce qu’il fait pour le prestige des techniciens tunisiens, cela n’est pas bien glorieux.
Il le mérite, dites-vous ? Très bien, mais est-ce le moment de lui asséner cette avalanche de reproches, alors qu’il lui reste encore deux rencontres à jouer et que le fait de le molester de cette manière risque fort d’accentuer cette perte de confiance que ses joueurs, mal en point, très peu motivés (la FTF est à court d’argent et est sous tutelle) et qui donnent l’impression de s’être déplacés pour accomplir une simple formalité pour ne pas tomber sous le coup d’une sanction.
Une compétition de la CAF n’a rien à voir avec un mondial. Sinon, on se serait bousculé au portillon. D’ailleurs, Faouzi Benzarti a entamé cette manche pour la qualification, alors que règne une ambiance des plus moroses sur le football tunisien, en convoquant des éléments au bout du rouleau, hors condition, et qui ont été bien heureux de retrouver, en dépit de toutes les insuffisances que nous leur avons reprochées, l’équipe nationale. Et c’est là où réside son erreur.
Il ne suffit pas de marquer un but pour consolider une place de titulaire. Il ne suffit pas de briller durant quelques minutes sur les quatre-vingt-dix pour être convoqué. Et c’est là à notre sens le tort de Benzarti qui a joué la carte de la soi-disant expérience et de l’exploit personnel.
Le sélectionneur a, semble–t-il, offert sa démission qui a été justement repoussée, en raison des conséquences que cela aurait pu avoir sur le reste de cette phase de qualification. Il reste deux matchs et l’équipe de Tunisie tient en main son destin.
Aux joueurs de jouer
Les joueurs, en fait, n’ont plus besoin d’entraîneur. Ceux qui sont heureux et honorés d’endosser le maillot national, même dans ces conditions difficiles qui finiront par s’estomper, savent ce qui leur reste à faire. Ils vont se battre et se qualifier. Ceux qui sont là, par simple formalité ou pour soigner leurs CV, devraient rester chez eux. Et Benzarti les connaît, nous les connaissons et il ne devrait pas les convoquer.
Nous possédons de très bons éléments locaux, capables de les remplacer.
Cette dégringolade dans le classement de la Fifa, nous la méritons comme nous méritons ce football insipide, sans saveur et sans passion.
Le football, c’est une tout autre idée du jeu. Tel que nous l’a enseigné…. l’équipe des Comores : de la vaillance, du courage et surtout un élan spontané pour donner le meilleur de soi-même, sans calcul ni tricherie.