• 15 frappes sionistes ont visé, avant-hier soir, la banlieue sud de la capitale libanaise et au-delà, dont une près de l’hôpital Hariri qui a fait 18 tués, dont 4 enfants, et près de 60 blessés, et une autre, pour la première fois, sur la région de Ouzaï.
• Violents bombardements, hier après-midi, contre la banlieue sud de Beyrouth et ses environs, pendant qu’un responsable du Hezbollah revendiquait la responsabilité de l’attaque au drone, samedi, contre la résidence de Benjamin Netanyahu.
• Au moins 12 morts dans un raid aérien sioniste sur Teffahta, au Liban-Sud

SYNTHÈSE — La banlieue sud de Beyrouth a une nouvelle fois été la cible d’un pilonnage sioniste (une quinzaine de frappes) avant-hier soir, après des ordres d’évacuation qui ont jeté des centaines de personnes, paniquées, dans les rues.

L’armée ennemie a affirmé avoir visé un bunker du Hezbollah contenant « des dizaines de millions de dollars » dans le cadre d’une «série de frappes de précision contre les intérêts financiers du Hezbollah».

Volker Türk exige une «enquête rapide et approfondie»

Des frappes ont eu lieu avant-hier soir près de l’hôpital Hariri, le plus grand établissement public du pays, qui ont fait au moins 18 tués, dont quatre enfants, et 60 blessés dont plusieurs dans un état critique, a annoncé le ministère libanais de la Santé dans un nouveau communiqué hier en fin d’après-midi.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est déclaré hier «horrifié» après cette frappe sioniste, exigeant une «enquête rapide et approfondie».

«Je suis horrifié par le raid aérien israélien près de l’hôpital Rafic-Hariri dans le quartier densément peuplé de Jnah à Beyrouth, qui aurait fait au moins 18 morts, dont quatre enfants, et 60 blessés», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Les principes fondamentaux du droit international humanitaire concernant la protection des civils doivent être respectés».

Par ailleurs, pour la première fois, l’armée sioniste a visé Ouzaï, et plus précisément son port de pêcheurs. Selon une source sécuritaire libanaise ayant requis l’anonymat, la Middle East Airlines a dû rediriger les atterrissages de ses appareils vers une autre piste de l’aéroport de Beyrouth, la principale se situant près du lieu d’une frappe sioniste dans la banlieue sud.

Avant-hier, le porte-parole de l’armée sioniste, le contre-amiral Daniel Hagari, a annoncé la mort en Syrie d’un haut responsable chargé des «transferts de fonds du Hezbollah» obtenus notamment grâce à la vente du pétrole iranien.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée sioniste avait frappé près de 30 cibles liées à l’organisme financier al-Qard al-Hassan, proche du Hezbollah.

De Beyrouth au Liban-Sud en passant par la Békaa

En revanche, l’aviation sioniste a mené plusieurs frappes, hier après-midi, contre la banlieue sud de Beyrouth et ses environs, après avoir publié des appels à évacuation.

Ces frappes se sont produites alors que le Hezbollah venait, par la voix de son porte-parole Mohammad Afif Naboulsi, de revendiquer son entière et exclusive responsabilité dans l’opération contre Césarée et «le ciblage du domicile du criminel de guerre et leader du fléau sioniste» Benjamin Netanyahu. Un drone avait été lancé, samedi, vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée dans le centre de l’entité sioniste.

«Les yeux des combattants de la résistance voient et leurs oreilles entendent. Si nos mains ne t’ont pas atteint (Netanyahu) cette fois, il y a entre toi et nous les jours, les nuits et le terrain», a ajouté Mohammad Afif en menaçant le Premier ministre sioniste.

La localité de Teffahta, au sud de Saïda au Liban-Sud, a été touchée par des raids aériens sionistes qui ont fait au moins douze morts, selon les informations de sources locales citées par le correspondant du média libanais «L’Orient-Le Jour» dans le sud. Les recherches se poursuivaient dans les décombres. La frappe a pris pour cible la maison de Khader Ezzeddine, alors que ses proches s’y trouvaient pour ses funérailles. Parmi les victimes, on compte l’imam du village, Abdo Abou Raya.

Par ailleurs, un raid sioniste sur la localité de Maroub, dans le caza de Tyr, a également fait un mort, le professeur de mathématiques et auteur d’un livre scientifique, Hassan Saad.

Il est à signaler que de violents affrontements se sont déroulés, en fin d’après-midi hier, à la périphérie des localités de Rab el-Thalatine et Adaïssé.

Selon une source sécuritaire au quotidien libanais « L’Orient-Le Jour », l’armée sioniste tentait d’avancer par l’axe de Adaïssé pour atteindre la localité de Taybé (Marjeyoun), qui surplombe la région. Mais le Hezbollah lui a opposé une «forte résistance», toujours selon cette source, avec l’utilisation de roquettes et de missiles anti-véhicules.

Le parti chiite a bombardé dans le même temps des localités sionistes frontalières.

Des affrontements ont également eu lieu à Blida, dans le caza de Marjeyoun. Hier matin, des accrochages sont survenus au niveau de Aïta el-Chaab.

Tout au long de la journée d’hier, l’armée sioniste a effectué des frappes sur le Liban-Sud, la Békaa et le Hermel.

De son côté, le Hezbollah a revendiqué trois frappes de missiles sur l’entité sioniste, dont une contre «la base navale de Haïfa» et l’autre contre « la base militaire du renseignement dans la banlieue de Tel-Aviv.»

Le mouvement de la résistance libanaise dit aussi avoir ciblé sept chars sionistes à la frontière

La 1701 ne suffit plus

A Beyrouth, l’émissaire américain Amos Hochsetin a affirmé que Washington œuvrait pour un règlement « au plus vite » du conflit sur la base de la résolution 1701. Cette résolution, qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et l’entité sioniste en 2006, prévoit la cessation des hostilités entre les deux parties et stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le Sud frontalier de l’entité sioniste.

«La résolution 1701 a réussi à mettre fin à la guerre en 2006, mais (…) personne n’a fait quoi que ce soit pour la mettre en œuvre », a déploré le responsable américain. « L’engagement des deux parties à respecter la résolution 1701 n’est pas suffisant», a-t-il ajouté.

Parmi les idées proposées pour renforcer la résolution 1701, celle de renforcer les casernes de l’armée libanaise le long de la frontière, plutôt que de les maintenir sur le fleuve Litani, et d’augmenter le déploiement de l’armée et de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), de manière réelle et non pas symbolique.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a, par ailleurs, entamé hier dans l’entité sioniste une nouvelle tournée au Proche-Orient, pour tenter de relancer les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et contenir l’escalade régionale, alors que l’entité a juré de riposter à l’attaque de missiles lancée sur son sol par l’Iran le 1er octobre.

10.650 attaques sionistes

Au cours des dernières 48 heures, 235 frappes aériennes sionistes ont été enregistrées au Liban, essentiellement dans le sud et à Nabatiyé, ce qui porte à 10.650 le nombre total d’attaques depuis le début de l’agression sioniste, a indiqué, avant-hier, le comité d’urgence du gouvernement libanais.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées dans les frappes sionistes sur le Liban, depuis le 23 septembre et le lancement par l’entité sioniste d’une offensive élargie, selon un décompte de l’AFP.

Cette opération de grande envergure lancée par l’armée sioniste, dès son premier jour, a fait plus de 500 morts.

Depuis le début de la guerre de Gaza et l’ouverture par le Hezbollah d’un « front de soutien » le long de la frontière sud du Liban, les combats ont fait 2.546 morts et 11.862 blessés, selon le dernier décompte publié par le ministère de la Santé.

Au cours de la journée d’avant-hier, 63 personnes ont été tuées et 234 blessées. Ces victimes se répartissent comme suit :

– Dans le mohafazat du Sud : 24 morts et 85 blessés;

– Dans le mohafazat de Nabatiyé : trois morts et 21 blessés;

– Dans le mohafazat de la Békaa : sept morts et 5 blessés;

– Dans le mohafazat de Baalbeck-Hermel : 11 morts et 63 blessés;

– Au Mont-Liban, où se situe la banlieue sud de Beyrouth, touchée par une série de frappes sionistes avant-hier soir, et notamment le quartier de Jnah: 18 morts et 60 blessés.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé dans un communiqué que quatre secouristes ont été tués et cinq autres blessés lors de frappes sionistes au cours des dernières 24 heures, en ajoutant que trois ambulances ont été endommagées lors de ces attaques. Selon nos informations, depuis le début du conflit, le 8 octobre 2023, près de 150 secouristes et professionnels de la santé ont été tués.

Tensions à Hamra autour des déplacés

Un ordre d’évacuation, que tentaient de faire appliquer l’armée et les forces de sécurité, d’un bâtiment servant d’abri à des déplacés du Liban-Sud, a provoqué des tensions avant-hier après-midi à Hamra, et n’a finalement été que partiellement mis en œuvre, un accord ayant été trouvé avec les forces de l’ordre.

À ce jour, 1.094 centres ont été ouverts pour accueillir les personnes déplacées, dont 901 ont atteint leur capacité maximale. Selon le rapport, le nombre de personnes déplacées s’élève à 191.912 (44.806 familles) dans les centres d’hébergement, le pourcentage le plus élevé ayant été enregistré au Mont-Liban et à Beyrouth. Le nombre total de déplacés est « beaucoup plus élevé», indique le texte. La Sûreté générale a enregistré, entre le 23 septembre et le 21 octobre 2024, le passage de 341.849 citoyens syriens et de 144.830 citoyens libanais en territoire syrien.

Téhéran adresse un avertissement à Washington

Alors que le chef de la diplomatie américaine a entamé hier dans l’entité sioniste une nouvelle tournée régionale, Téhéran a adressé un avertissement aux Etats-Unis, affirmant qu’ils seraient «pleinement responsables» et «complices» en cas d’«agression» par l’entité sioniste. La mission diplomatique iranienne aux Nations unies réagissait à une déclaration du président américain Joe Biden, qui avait dit à la presse savoir comment et quand l’entité sioniste allait riposter aux attaques de l’Iran du 1er octobre.

Les domiciles de hauts responsables du régime iranien auraient été ajoutés à la liste des cibles potentielles de la riposte sioniste contre l’Iran, après le lancement de 180 missiles balistiques contre l’entité sioniste le 1er octobre, a rapporté avant-hier soir la chaîne TV sioniste «Channel 14». «Le régime iranien a des raisons de s’inquiéter, en particulier (le guide suprême de la République islamique) Ali Khamenei», affirme le média sioniste.

Bien que des installations nucléaires et pétrolières aient été initialement envisagées, les sionistes auraient récemment affirmé aux États-Unis qu’ils se limiteraient à des cibles militaires ou de renseignement. D’après des sources sionistes citées par Channel 14, le ciblage de la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, samedi matin, a été pris en compte dans la délimitation des cibles de la riposte sioniste en préparation contre l’Iran. Le chef de l’exécutif avait qualifié la « tentative d’assassinat » de « grave erreur », alors qu’il n’était pas présent dans le bâtiment touché.

Enfin, un cessez-le-feu au Liban est une « nécessité pour notre sécurité collective », a affirmé avant-hier le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, mettant en garde contre un effondrement du pays et le risque d’une « guerre civile imminente ».

— La Presse de Tunisie avec agences et médias

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