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Esquisse | Om Malal, régente de l’Ifriqiya (II)

La Presse de Tunisie | Esquisse | Om Malal, régente de l’Ifriqiya (II)

 

Dans une première partie, nous avons évoqué le contexte de la naissance, à la fin du Xe siècle,  de Sayda es-Sanhajya, dite encore Om Malal. C’était dans le somptueux palais d’al-Mansouriya, érigé à un kilomètre de Kairouan par son père, al-Mansour, régent amazigh de l’Ifriqiya, installé dans un premier temps à Mahdia par les Fatimides, partis prendre possession de leur royaume d’Egypte conquis par le général Jawhar es-Sikilli.

Par des recoupements effectués par feu Hassen Hosni Abdelwahab qui a consacré un ouvrage aux plus célèbres des Tunisiennes sous le titre de «Min chahirèt et-tounoussiyèt» et grâce à l’excellent ouvrage de Emna Ben Miled paru en 1998, intitulé «Les Tunisiennes ont-elle une histoire ?» auquel nous emprunterons de larges extraits.

Nous savons que Sayda es-Sanhajya, dite encore Om Malal, est née vers la fin du Xe siècle. «Comme beaucoup d’autres Tunisiennes du XIe siècle, elle reçut une instruction solide dans les lettres et les sciences. Elle était aussi reconnue comme dotée d’une grande intelligence».

Al-Mansour était constamment en campagne pour mater les divers soulèvements apparus au sein de la population amazigh après le départ des Fatimides pour Le Caire qu’ils avaient fondé auparavant. En 995, il meurt et son fils, Badis, lui succède. Comme son père, ce dernier est constamment sur le front. Om Malal est appelée à suppléer son frère et est associée à la gestion des affaires de l’Etat.

En mai 1016, Badis meurt à son tour en pleine campagne contre son oncle Hammad, entré lui aussi en rébellion. Le pouvoir échoit à son fils, qui n’avait alors que huit ans. Om Malal se trouvait dans la ville de Mahdia. Alors les cadhis et les grands cheikhs de la tribu des Sanhaja, réunis à Kairouan, capitale spirituelle du pays, forment une délégation et décident d’aller ensemble à Mahdia pour lui proposer de gouverner la province. Et c’est ainsi que, le 2 juin suivant, Sayda Sanhajiya est chargée par les notables de l’Ifriqyia de gouverner le pays dans l’attente de l’accession de son neveu à la tête de l’Etat à sa majorité. Et c’est à Mahdia, capitale politique du pays que la régente reçut pour son neveu le serment d’allégeance de ce «Conseil d’Etat».

«Le pays entra alors sous l’autorité de Om Malal. A cette époque-là, l’Ifriqiya était puissante et géographiquement plus large qu’aujourd’hui sur ses deux flancs, est et ouest. Elle couvrait la région de Constantine tout en s’étendant vers la Tripolitaine. De plus, son rayonnement s’étendait jusqu’en Espagne».

(A suivre)

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