Surpoids, un peu envahisseur, à même de manquer de discipline envers son entraîneur : le retour de Youssef Belaïli a-t-il été une erreur de casting ? Le joueur n’est pas, en tout cas, épargné par les critiques.
Quand les résultats ne marchent pas, on a tendance à chercher dans les failles et on ne tarde pas souvent à désigner des responsables. Depuis la défaite concédée face à l’ESZ, la marmite bouillonne au Parc B. Miguel Cardoso en a payé le prix, se faisant limoger de son poste d’entraîneur à peine un mois après avoir été renouvelé jusqu’au 30 juin 2026.
Mais quand on analyse de près le jeu de l’Espérance depuis le début de la saison, un joueur en particulier sort du lot. C’est de Youssef Belaïli dont on parle. L’ailier gauche algérien de 32 ans a fait cet été son come-back au Parc B pour un troisième passage sous les couleurs “sang et or”. Un joueur d’expérience, certes, pétri de talent aussi, mais au caractère bien spécial.
Un talent à canaliser…
Occupant le poste d’ailier gauche, Youssef Belaïli a tendance à piétiner sur le terrain de Yan Sasse. Et à vrai dire, depuis l’arrivée de Belaïli, Sasse a vu sa marge de manœuvre régresser, ce qui a influé négativement sur son rendement sur le terrain et, par conséquent, son apport au jeu collectif.
Samedi dernier, Skander Kasri a tenté de canaliser le talent de Youssef Belaïli. Il l’a fait d’abord jouer durant la première mi-temps avec des consignes claires de jouer collectif, mais aussi et, surtout, de rester dans son périmètre. Et à vrai dire, Belaïli a fait des efforts en ce sens.
A la mi-temps, Yan Sasse a été incorporé. Le Brésilien et l’Agérien ont joué côte à côte pendant une demi-heure avant que Kasri ne décide de faire sortir Belaili pour donner du temps à un autre ailier gauche, Oussema Bouguerra.
Deux points à relever sur ce changement. Le premier est l’attitude de Youssef Belaïli à sa sortie qui a donné l’impression de ne pas trop apprécier de se faire changer.
Sur cette question, le joueur est appelé à mieux se maîtriser, particulièrement durant cette période difficile de transition. Il est temps qu’il comprenne qu’il peut avoir du talent, mais que la terre ne tourne pas autour de lui pour autant et qu’il doit s’appliquer au même titre que ses camarades.
Un autre point à relever sur ce changement : durant les 76 minutes durant lesquelles il a joué, Belaïli a servi bon nombre de bonnes passes à ses camarades, à Yan Sasse en particulier. La combinaison Belaïli-Sasse peut fonctionner, à condition que les deux joueurs sachent permuter les rôles et ne pas se piétiner.
Belaïli est-il devenu un fardeau ? Du moment où il ne se montre pas envahissant, qu’il se montre appliqué et humble (et qu’il retrouve un poids convenable), non. A lui de faire des efforts pour ne pas devenir, justement, un fardeau pour l’équipe «sang et or».