L’entraîneur français a conservé son mode de fonctionnement. Calme, confiance et discrétion. Contre l’USM, on verra bien s’il va reprendre le chemin des victoires.
Ex-adjoint de Zidane au Real Madrid des Galactiques, David Bettoni a débarqué au CA avec tous les vœux du monde du public clubiste de voir leur équipe redevenir un favori du championnat. Et après 6 journées, la moisson n’est pas mal avec une deuxième place à deux points du leader béjaois, quatre victoires et deux nuls et seulement un but encaissé. Ceux qui défendent Bettoni disent que le bilan est très positif eu égard à deux points: l’entraîneur français est en train de reconstruire une nouvelle équipe en comptant sur, au moins, 5 nouveaux titulaires. Et aussi le bon volume du jeu produit face au CSS et l’infériorité numérique contre l’OB qui n’a pas empêché d’assurer un point. Ses détracteurs lui reprochent la mauvaise conduite de son milieu de terrain, lent et au jeu prévisible. Et même si le CA n’a encaissé qu’un seul but, on reproche à Bettoni la fragilité de la défense et du milieu face aux adversaires. L’équipe subit le jeu et s’expose trop aux risques. Dans tout cela, Bettoni est un entraîneur sobre qui n’aime pas s’enflammer devant les médias et le public. Il a la même devise: vainqueur ou pas, il garde les mêmes traits et le visage
détendu quelques minutes après un match intense. Même en cours de match, il est sur le bord de sa touche à motiver ses joueurs avec beaucoup de cran et de tact. On ne l’a pas vu gronder un joueur même en cas d’erreurs. L’ex-adjoint de Zidane a une approche humaine avec ses joueurs. Ça a l’air de marcher.
Des changements encore?
En même temps, David Bettoni n’a pas construit jusque-là un CA impressionnant qui domine aisément ses adversaires. Le repli de son équipe, les espaces laissés en optant par moments pour un pressing haut tardif, la lenteur des manœuvres à l’image d’un Ghaith Sghaïer qui ralentit le jeu clubiste sont tous des points à réviser et des défaillances auxquelles Bettoni et ses adjoints n’ont pas trouvé de solutions. Pour le match de l’OB, le Français a pris le risque de chambouler son équipe en mettant 5 titulaires sur le banc. Pour certains, c’était un risque inestimé et inutile même si la pelouse était catastrophique et dangereuse pour la santé des joueurs. La preuve, quand il a rappelé certains titulaires, surtout Ali Youssef, le CA a retrouvé son équilibre même à 10. Ce samedi, Bettoni sera confronté à une USM qui change de joueurs chaque saison, mais qui a toujours ce football offensif et ses qualités. Bettoni va-t-il changer encore une fois ses plans de jeu, lui qui croit en la rotation de l’effectif?
Il devra en tout cas aider son équipe à gagner probablement le match le plus capital de ce début de saison face au second dauphin de l’OB. Gagner, puis convaincre par un jeu plus rapide et plus fructueux en finition vont donner des ailes au CA. Et bien sûr à un David Bettoni qui a eu le luxe de bien préparer sa saison et d’avoir un effectif de bonne qualité (bien que diminué dans certains postes). Aït Malek ne sera pas là. Que fera Bettoni alors? Khadhraoui encore une fois malgré des débuts ratés ou enfin Kizumbi qualifié mais toujours dans les «starting-blocks»? Bettoni devra trancher non seulement sur cette question, mais sur d’autres aussi. Lui ne s’affole pas et demeure si confiant dans sa méthode.