Ce soir et demain, reprise DocuMed à la Cinémathèque de Tunis : Histoires de résilience et de mémoire

 

Les passionnés de cinéma documentaire ont rendez-vous, ce soir 31 octobre et demain  1er novembre, à la Cinémathèque tunisienne pour une reprise exceptionnelle des films qui ont marqué la dernière édition du Festival DocuMed 2024.

Cette programmation spéciale résonne particulièrement avec l’actualité, offrant un regard sensible sur la Palestine et le contexte culturel méditerranéen. Au cœur de cette sélection, on découvre le portrait touchant d’Abla, une réfugiée palestinienne qui a fait du compostage sa mission en Jordanie. Son combat quotidien pour créer de la vie dans l’une des régions les plus arides du monde témoigne d’une résilience extraordinaire. Le documentaire de Said Najmi nous invite dans son intimité avec une délicatesse rare. Les traditions méditerranéennes ne sont pas en reste.

Dans les collines de Malaga, «La Fiesta Party» nous plonge dans l’univers méconnu des verdiales, un folklore ancestral qui lutte pour sa survie face à la mondialisation. Plus au sud, «La Rebeldía de lo Jondo» explore les racines contestataires du flamenco, cette voix des opprimés qui continue de porter les espoirs et les peines du peuple. L’histoire palestinienne se raconte à travers plusieurs regards singuliers. Le photojournaliste Mahfouz Abu Turk partage ses archives précieuses de la première Intifada dans «Mémoire Brisée», tandis que Leïla Shahid nous guide à travers les souvenirs de sa mère dans «Mémoires de Palestine», tissant une fresque familiale intimement liée au destin de tout un peuple. La programmation nous emmène aussi à Beyrouth, où Maya Abdul-Malak capture l’âme d’une ville qui n’existe plus que dans les rêves de ses habitants.

À Naples, Patrick Zachmann revisite une histoire personnelle bouleversante, celle d’un policier anti-mafia assassiné, créant un pont émouvant entre passé et présent.

Le festival se termine sur une note particulière avec le portrait de Mohamed Zinet, figure complexe du cinéma franco-algérien des années 70. De son rôle stéréotypé d’«Arabe du cinéma français» à son œuvre culte «Tahya Ya Didou», son parcours illustre les paradoxes et les richesses des relations culturelles méditerranéennes. Cette sélection soigneusement composée offre bien plus qu’une simple rétrospective. Elle tisse des fils entre les différentes rives de la Méditerranée, révélant les liens profonds qui unissent ses peuples à travers leurs luttes, leurs traditions et leurs espoirs partagés.

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