Le département se penche sur une étude relative à la possibilité de supprimer nombre d’autorisations administratives et de simplifier les cahiers des charges, afin d’améliorer le climat des affaires et de lutter contre l’économie rentière. Et en cherchant des financements internationaux pour les différents projets, dont ceux de développement régional, l’Etat garde le cap de la souveraineté de ses choix.
La croissance économique devrait être de 1,6% en 2024, contre 0,3% en 2023, a affirmé le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, lors de sa présentation de la situation économique du pays, hier, en prélude à une séance débat avec les députés du Conseil national des régions et des districts, organisée en marge de la séance plénière inaugurale de la 2e session parlementaire du Cnrd.
La Banque mondiale a, récemment, revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour la Tunisie à 1,2% en 2024, contre 2,4% annoncé au mois d’avril 2024. En 2025, la croissance du PIB de la Tunisie devrait se situer à 2,2%, selon son rapport semestriel sur la situation économique dans la région Mena, intitulé « Croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », publié le 16 octobre.
Selon le ministre, ce taux de croissance demeure « insuffisant » pour surmonter les différents défis économiques mais il est tout de même « respectable ». Abdelhafidh a énuméré un certain nombre de difficultés économiques auxquelles le pays a fait face ces dernières années. En effet et d’après lui, ce « modeste » taux de croissance a pour cause les chocs extérieurs auxquels est confrontée la Tunisie, et dont notamment les impacts de la pandémie de Covid-19 et les perturbations géopolitiques régionales et internationales. C’est que ces perturbations ont entraîné une hausse considérable et subite des prix de l’énergie, des matières premières et des produits de base.
Soutenir les efforts de développement
Dans ce contexte, le ministre a mis en lumière les efforts déployés en vue de maîtriser l’inflation dont le taux a atteint 6,7% en septembre 2024, contre 9% durant la même période l’année écoulée. Il a présenté les différents corps et administrations relevant du département qui sont engagés dans les différents niveaux d’études, de suivi, de formation, d’aide au financement et autres tâches incluses dans le processus de planification ou d’exécution des projets de développement régional. Il a évoqué notamment le rôle des délégations générales de développement régional ainsi que les offices de développement régional dans les efforts nationaux de concrétisation des objectifs des plans de développement, outre l’animation et la coordination des travaux des commissions sectorielles régionales créées au sein des conseils régionaux. Toute une panoplie d’actions que ces structures effectuent afin de soutenir les efforts de développement sur le plan des régions.
Samir Abdelhafidh a, également, présenté les différentes actions entreprises par son département afin de préparer les plans de développement et les modèles de développements régionaux, tout en énumérant les objectifs de ces plans de développement. Le ministre n’a pas manqué de souligner les efforts visant à soutenir le secteur privé, considéré comme partenaire en matière de développement. Dans cette perspective, Abdelhafidh a rappelé que l’article 17 de la Constitution stipule que l’Etat est le garant d’une coexistence entre le secteur public et le secteur privé et qu’il soutient leur complémentarité. Le ministre a insisté, dans ce sens, sur la transparence et le sens du patriotisme du secteur privé avec lequel l’Etat s’engage dans cette dynamique de complémentarité.
Dans ce sens, il a indiqué que son département se penche sur une étude relative à la possibilité de supprimer un certain nombre d’autorisations administratives et de simplifier les cahiers des charges, afin d’améliorer le climat des affaires et de lutter contre l’économie rentière.
Financement respectueux des choix nationaux
En outre, le ministre de l’Economie et de la Planification a énuméré les actions et les structures publiques impliquées dans les efforts d’amélioration du climat des affaires et d’investissement, et dont la Tunisian Investment Authority, TIA, l’Agence tunisienne de promotion de l’investissement extérieur, Fipa, et le Fonds tunisien de l’investissement. A cette occasion, le ministre a assuré que son département est en train de fournir tous les efforts pour soutenir le financement de divers types de projets à travers de multiples sources de financement dont des partenariats avec des institutions comme le Fonds de développement saoudien, ou les organismes de financement des partenaires traditionnels et nouveaux.
Dans cette perspective de coopération internationale, Abdelhafidh a appelé à « garder une coopération financière qui respecte les choix nationaux souverains et les priorités du développement national servant les objectifs souverains tracés par l’Etat tunisien ». Le ministre a par la suite rappelé plusieurs projets réalisés ou en cours de réalisation dont une série de projets de logements sociaux, des barrages, etc.
Lors du débat, les députés du Cnrd ont évoqué maintes difficultés dans leurs régions respectives, notamment en matière d’accès aux transports et à d’autres services de première nécessité. D’autres ont appelé à coordonner davantage les actions de l’Etat avec les besoins régionaux et locaux et à mettre à disposition les financements nécessaires afin de réaliser les projets régionaux dans divers secteurs dont ceux de la santé et des transports. Les projets en suspens ont été un point commun sur lequel certains députés ont insisté, appelant à équilibrer davantage les investissements alloués aux projets de développement régionaux.
Enfin, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, a annoncé, en marge de ce débat, que la stratégie nationale pour le développement des PME sera dévoilée entre mars et avril 2025.
Il a affirmé qu’une série de travaux de concertation précèderont l’annonce officielle et dont le premier workshop sera organisé au mois de novembre, pour débattre des six principaux axes de cette stratégie.