Cette réunion du Conseil de sécurité nationale témoigne de la détermination de Kaïs Saïed à faire face aux multiples défis que traverse la Tunisie, en mettant l’accent sur la transparence, la justice et l’action ferme contre la corruption et les réseaux criminels.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé lundi 4 novembre 2024, une réunion du Conseil de sécurité nationale au palais de Carthage, marquant sa volonté de mener une offensive déterminée contre la corruption et de répondre aux défis socio-économiques du pays.
« La lutte contre la corruption est un devoir sacré »
Dans un communiqué rendu public sur sa page Facebook, la présidence de la République indique que dès l’ouverture de la réunion, Kaïs Saïed a souligné que la lutte contre la corruption constitue un devoir national sacré qui ne peut souffrir d’aucun compromis.
« Le devoir sacré nous oblige aujourd’hui à continuer cette guerre et la victoire est notre seule option », a-t-il souligné, dénonçant les lobbies et leurs réseaux implantés au cœur des administrations et institutions publiques.
Le chef de l’État a particulièrement insisté sur la nécessité de démanteler ces réseaux et de traduire en justice les auteurs et complices de ces pratiques.
Le cas récent de la compagnie aérienne nationale, Tunisair, a été cité comme exemple concret de la gravité de la situation. Dans ce contexte, le président de la République a qualifié les incidents au sein de cette entreprise de « crimes » dont la responsabilité incombe non seulement aux exécutants, mais aussi aux planificateurs de cet incident et d’autres cas similaires dans divers services publics.
La flambée des prix et les circuits de distribution parallèles sous surveillance
Le président Saïed a également mis en lumière la hausse préoccupante des prix et a exigé que les spéculateurs soient tenus pour responsables. Il a rappelé que les opérations de contrôle précédentes avaient échoué en raison de leur inefficacité et de leur concentration sur les petits commerçants, tandis que les spéculateurs échappaient à toute surveillance.
« À côté des marchés de gros officiels existent des marchés parallèles qui dominent les circuits de distribution visibles et cachés », a-t-il déploré, affirmant que la protection du pouvoir d’achat des Tunisiens est une priorité absolue.
Les défis migratoires et la responsabilité internationale
La question migratoire a également été abordée dans le contexte des troubles à Jebniana et El Amra, dans le gouvernorat de Sfax.
Kaïs Saïed a rappelé que la Tunisie, fidèle à ses valeurs humanitaires, a assumé un fardeau important et ne peut continuer à gérer seule les conséquences d’un système économique mondial inéquitable.
Il a souligné que les migrants irréguliers sont eux aussi victimes de ce système, tandis que les organisations internationales se contentent le plus souvent de déclarations formelles sans action concrète.
Face à cette situation, le président a réclamé un renforcement des efforts diplomatiques pour faciliter le retour volontaire des migrants irréguliers présents en Tunisie vers leurs pays d’origine, et ce, dans les délais les plus courts possibles.