Le CSS se contente d’un point devant l’OB: La devise du strict minimum
Le coach Alexander Santos a fait un pas en avant pour corriger ses orientations tactiques et améliorer le visage de l’équipe. Mais avec un grand goût d’inachevé en n’allant pas dans cette métamorphose aussi loin qu’il le fallait.
Après le nul vierge du CSS contre l’OB, dans un match où les trois points étaient l’objectif majeur escompté, les avis étaient mitigés. Il y a ceux s’arrêtent à la moitié pleine du verre et ce léger mieux enregistré avec moins de philosophie de l’entraîneur Alexander Santos dans la composition du onze de départ, le changement du système et surtout l’abandon de la défense à trois. Mais il y a ceux qui demeurent sceptiques et pas satisfaits. Ils ne regardent que la moitié vide du verre. A savoir 3 nuls successifs qui ont fait perdre 6 points au CSS, une position qui ne bouge pas au milieu du classement avec un fossé qui se creuse de plus en plus avec l’OB, l’ESZ, le CA, l’USM, le ST et l’EST qui sont en avance et s’affichent jusqu’à maintenant comme meilleurs postulants pour le titre de champion. L’optimisme du premier camp n’est pas en contradiction avec le pessimisme du deuxième, car les deux constats sont logiques pour corriger les lacunes persistantes
Ça aurait dû être plus audacieux
Si le technicien portugais a cédé, sous la pression, et a délaissé le 3-4-3, à vocation offensive sur le papier mais trop défensif et inefficace dans la réalité, pour un 4-3-3 au départ et un 4-4-2 dans les dernières minutes, il a commis des erreurs dans le casting de quelques profils de joueurs. Il a manqué d’audace dans un match où il devait utiliser ses plus bons atouts et jouer son va-tout pour empocher la victoire de la délivrance. On peut lui faire le grief de trois choix majeurs pas à la hauteur de l’enjeu d’une rencontre où il fallait faire une pression forte sur le périmètre de vérité de l’OB pour créer et multiplier les réelles situations de but. Le premier reproche, c’est d’avoir choisi un milieu à trois récupérateurs. Pedro Sá, Gaoussou Traoré et Firas Sakkouhi, ce n’était pas la formule idéale pour un entrejeu qui avait pour mission de se projeter sans cesse vers l’avant, de chercher le jeu en profondeur , les passes dans les intervalles dans le dos de la charnière centrale visiteuse pour offrir des occasions nettes de scorer et pas des demi-opportunités qui n’avaient pas de grandes chances d’être concrétisées. Seul Firas Sakkouhi a tiré son épingle de jeu. Il fallait sacrifier soit Pedro Sá, soit Gaoussou Traoré pour un milieu offensif plus créateur tel que le jeune Mohamed Absi qui mérite largement une place dans le dispositif. Youssef Becha d’entrée, ça n’aurait pas été également une mauvaise idée. Le deuxième grief qu’on peut faire à Alexander Santos, c’est son entêtement à positionner Achraf Habbassi sur le couloir droit de l’attaque. Il y avait une option meilleure, Mohamed Dhaoui (blessé ou différend d’ordre financier). Il n’était même pas parmi les 20 convoqués, ce qui est quand même assez bizarre.
A défaut de Mohamed Dhaoui, il y avait le plan B, Fabien Winley. Agressif, généreux, ce joueur de percussion a le grand avantage sur Achraf Habbassi de mieux sentir le jeu et d’avoir un don de buteur. À côté de ces deux castings pas très appropriés à l’enjeu et à l’objectif du match, il y a eu la non option pour une attaque à deux têtes dès le départ pour peser lourd sur la défense béjaoise et empêcher sa bonne relance du jeu à partir de sa solide base arrière. Il fallait jouer la carte Amor Ben Ali d’emblée pour être le parfait complément de Rubin Hebaj qui a donné de bonnes passes qui n’ont pas trouvé un finisseur intelligent dans le placement et fort sur les reprises à distance et le jeu de tête.
L’option pour le 4-4-2 dans les 20 dernières minutes était tardive car les hommes de Yamen Zelfani ont gagné en autorité et en confiance et ont saisi qu’ils pouvaient défendre crânement pour rentrer avec au moins un point. Un point, c’est mieux que rien pour un CSS encore convalescent, mais ce sont encore deux nouveaux points de perdus. Jusqu’à quand va tenir le coach Alexander Santos avec sa stratégie du moindre mal, celle de jouer pour ne pas perdre plutôt que d’opter pour un football audacieux et généreux?