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L’entreprise autrement | Penser et agir… agile (*)

 

Qui dit agilité managériale doit, d’abord, dire abandon de la rigidité d’esprit, héritée de la vie scolaire et universitaire classique et celle découlant d’une pléthore de procédures. Il doit, ensuite, avoir une bonne dose de créativité et doit enfin, et c’est très important, avoir de l’audace. D’où la notion de courage managérial.  Et la rigidité est cette obstination à aller dans une seule direction. Si l’entreprise se trompe, elle perd tout. Et aussi cette manie de vouloir tout planifier (Voir : «L’entreprise réconciliée», Jean-Marie Descarpentries et Michel Korda. – Albin Michel : Paris, 2007)

Car toute entreprise qui compte, aujourd’hui, survivre et se développer doit non seulement être ou devenir compétitive et aussi exceller, mais aussi savoir s’adapter à des situations de plus en plus complexes, traversées par l’instabilité, les imprévus et les changements brutaux. (Voir : «Le manager agile, agir autrement pour la survie des entreprises», de Jérôme Barrand. – Dunod : Paris, 2017).  Manque de temps, manque d’argent, concurrence féroce, tout le monde baigne, aujourd’hui, dans un environnement décrit comme volatil, incertain, complexe et ambigu ? (Vuca pour Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity). Un environnement qu’une entreprise, si performante soit-elle, ne peut affronter qu’en apprenant à changer, tout en étant souple et flexible.

Mieux encore, elle doit être capable même de naviguer à vue, donc maîtriser son gouvernail afin de zigzaguer entre les écueils (éviter la planification à moyen et court termes) et aussi se préparer à des changements radicaux quand il le faut. Il s’agit, en fait, d’être capable de se remettre en question, d’abandonner la logique séquentielle (schéma classique : recherche développement, prototypage, pré-industrialisation, industrialisation, marketing, vente), de savoir repartir à zéro et de s’engager dans de nouveaux sentiers.

D’où, comme déjà dit, la nécessité d’adopter ce qu’on appelle l’agilité managériale ainsi que le courage managérial. Et courage veut d’abord dire engagement. Etre agile c’est, d’abord, être engagé. Cela suppose le fait de sentir son appartenance à ladite entreprise et en être fier.

Intelligence du chat et agilité du singe à la fois. Qualités que le manager doit posséder ou acquérir s’il le faut. Ce dernier doit devenir un vrai leader et ne pas se contenter de diriger. C’est-à-dire une personne qui sait, à chaque instant où il en est, quoi faire, connaît les priorités, sait donner un sens à ce qu’il fait et sait quoi faire faire et pour quels résultats.

Le tout en jouissant d’une excellente capacité d’écoute, de partage et de recherche du consensus. Il doit aussi intégrer de nouvelles valeurs comme crédibilité, confiance totale et inconditionnelle, et… honneur.

Ici, aux compétences techniques  l’on doit  ajouter, avec profonde conviction, éthique, humanisme et sacerdoce côté clients, dans le sens où la satisfaction de ces derniers doit devenir le premier souci de tous, et qu’elle soit érigée en un véritable culte. Ce qui permettra de transformer les salariés en vrais acteurs et de faire en sorte qu’ils se donnent à fond pour l’entreprise, car aimant ce qu’ils sont en train de faire.

Notre manager agile ou leader doit être capable d’assurer le quotidien, de mobiliser son équipe, de calmer les esprits, de valoriser les résultats de ses équipiers et de dynamiter la routine (Voir : «Management hors-série : le guide du manager agile», juillet-août 2017).

Il doit être capable de déléguer et ne pas laisser ses équipiers écrasés par les lourdeurs hiérarchiques. Il doit favoriser la création de petites unités jouissant d’une bonne autonomie mais reliées entre elles (adoption d’une organisation polycellulaire et abandon de l’organisation pyramidale).

Il s’agit d’être ou de devenir «effissens», selon l’expression de Karim Benameur, professeur à l’Université de Grenoble en France (Voir : «Management hors-série cité plus haut»). C’est-à-dire être à la fois efficace, rechercher l’efficience et donner du sens à ce que l’on fait.

Tout cela nécessite une qualité vitale : le courage. Une vertu, grâce à laquelle on se surpasse face à ses peurs et grâce à laquelle on réussit à affronter calmement et d’une manière réfléchie les situations les plus difficiles et les plus complexes, et ce, tout en se sentant pleinement responsable.

(*) II et fin

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