Des membres du Conseil national des régions et des districts (CNRD) ont appelé, vendredi, le gouvernement à poursuivre sa politique du « compter sur soi » afin de maintenir l’équilibre des finances publiques.
S’exprimant lors de plénières conjointes entre l’Assemblées des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), consacrées à l’examen des projets de loi de Finances et du Budget économique de l’année 2025, ces élus du du CNRD ont exhorté l’exécutif à mettre en place, au titre de la prochaine période, des réformes structurelles en vue de relancer l’économie nationale.
Intervenant, dans ce contexte, Néji Ben Kilani (4ème district- englobant les gouvernorats de Sfax, Gafsa, Tozeur et Sidi Bouzid), a accueilli favorablement la politique du « compter sur soi » adoptée par le gouvernement en tant que « choix national » visant à réduire le recours à l’endettement extérieur et à renforcer le rôle social de l’Etat.
» L’action gouvernementale doit être en phase avec les aspirations du peuple et les choix du président de la République qui ont pour objectif de remettre la révolution sur les rails, de lutter contre la corruption, d’assainir l’administration et de consacrer l’équité sociale », a-t-il déclaré.
De son côté, le président de la commission des Finances au CNRD, Jalel Karoui a formulé l’espoir de voir la Tunisie réaliser un taux de croissance de 3,2% en 2025.
Selon lui, le pays reste encore confronté à des défis de taille dont le développement de l’investissement dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme et de l’industrie, l’amélioration de l’infrastructure et la facilitation des mesures administratives.
Karoui a mis l’accent sur l’importance de soutenir les petits exploitants et les investisseurs dans les technologies agricoles et de promouvoir le tourisme durable et alternatif.
Il a, par ailleurs, appelé à réformer le système fiscal, à accorder des avantages fiscaux aux investisseurs et rendre attractif l’environnement fiscal.
Pour sa part, Oussama Sahnoun (District 1: Bizerte / Béja / Jendouba / Le Kef), a souligné l’importance de préserver la souveraineté nationale, de continuer à adopter une politique d’autonomie, d’éviter le recours à l’endettement, et de motiver les investisseurs tunisiens à lancer des projets en œuvrant à assurer un climat d’affaires propice.
Il a recommandé, en outre, à ce que la Banque centrale soit le principal bailleur de fonds de l’État, exprimant son mécontentement face à l’abstention des banques à financer les investisseurs.
D’autre part, Akram Ben Salem (District 4: Tozeur, Sidi Bouzid, Sfax et Gafsa), a appelé à mettre en place des mesures garantissant l’autonomie, à travers la protection de l’usine tunisienne et le produit tunisien, au lieu de réduire les droits de douane imposés à plusieurs produits importés. Dans ce cadre, il a préconisé d’éviter l’importation de tous les biens de consommation.
De son côté, Chaker Ben Belgacem (District 2: Tunis, Ariana, Ben Arous, Zaghouan, Manouba et Nabeul), estime que le pays est confronté à plusieurs défis économiques, notamment l’inflation, qui porte atteinte au pouvoir d’achat des citoyens, la hausse excessive des prix de l’énergie et des produits alimentaires, outre la dette publique, qui réduit la capacité de l’État à investir dans des secteurs vitaux.
D’après lui, le gouvernement et le Parlement doivent prendre en considération les répercussions de ces difficultés économiques sur le citoyen qui souffre de la flambée des prix, de la détérioration des services publics et de l’absence des opportunités d’embauche.
Il s’est interrogé, dans ce cadre, si le gouvernement serait capable d’assurer la réduction du déficit sans affecter les programmes de développement et les services de base nécessaires pour les citoyens.
Nawres Hichri (District 5), a appelé, elle, à la révision des politiques financières et économiques dans le but d’assurer le développement économique, d’améliorer le niveau de vie des citoyens et de mener de véritables réformes dans les domaines de la santé, l’éducation et l’infrastructure.
Elle a recommandé, aussi, d’allouer les ressources budgétaires nécessaires pour soutenir les catégories sociales vulnérables et les régions les moins développées, ainsi que pour faire face à la corruption, améliorer la transparence et renforcer les investissements dans les domaines de l’innovation et la technologie, l’objectif étant de relancer l’économie nationale.