Si sur le plan offensif, il y a eu de vrais progrès dans la création et dans la finition, au niveau de l’animation défensive, par contre, plusieurs défaillances individuelles et collectives sont à déplorer.
Le premier objectif du match contre le Madagascar au Loftus Versfeld Stadium de Pretoria était de rentrer avec la victoire de la qualification. Il a fallu aux Aigles de Carthage patienter et nous couper le souffle jusqu’au temps additionnel pour nous donner ce plaisir de décrocher notre 17e billet consécutif pour la phase finale de la CAN. Côté résultat, nous ne pouvons donc parler que de satisfaction. Côté manière, ça n’a pas été le match plein qu’on avait souhaité. Ça fait longtemps que notre sélection nous avait habitués à des succès avec le tarif minimum et qu’elle nous avait sevrés de matches remportés largement. Cette fois, contre les Malgaches, qui n’avaient pour ambition qu’un petit baroud d’honneur pour s’octroyer leurs trois premiers points de ces éliminatoires, nous avons eu droit à un chassé-croisé palpitant jusqu’au troisième but salvateur de Ali Abdi à la 93’ de jeu. Si la manière avec laquelle nos trois buts ont été marqués nous a fait vibrer de joie, la façon avec laquelle nous avons encaissé les deux buts qui ont fait revenir deux fois dans le match les Barea et leur ont donné l’illusion de pouvoir l’emporter est fatale. Notamment la gaffe du gardien Amen Allah Memmich qui a marqué contre son camp en laissant échapper de ses mains un ballon des plus anodins. «Je l’ai fait sortir à la mi-temps pour le protéger du danger d’assumer la lourde responsabilité et de porter le chapeau d’un possible faux-pas qui aurait pu coûter très cher à la sélection», a déclaré Kais Yâakoubi après la fin d’un match où il a eu plein de sueurs froides. Mais la meilleure «protection» de ce jeune gardien, qui connaît un passage à vide et qui traverse une période difficile sur le plan mental, aurait été de ne pas prendre le risque de le maintenir dans les buts, alors que le gardien Aymen Dahmen était fin prêt pour prendre le relais.
Le jour sans de la défense
Mais Amen Allah Memmich n’est pas le seul à devoir porter la responsabilité de l’étonnante fébrilité du secteur défensif qui était, au passé, une zone de lumière.
Wajdi Kechrida n’a pas bien fait son boulot défensif sur le côté droit et le tandem Yassine Meriah-Montasser Talbi n’a pas eu sa sûreté et son aisance habituelles dans les interventions et les duels. Sans oublier de porter grief aussi aux deux demis défensifs axiaux, Aissa Laïdouni et Elyès Skhiri, qui n’ont pas porté secours et assuré la bonne couverture et le grand soutien à cette paire centrale dans l’un de ses rares jours sans. Il faut dire aussi que Kais Yaâkoubi n’a pas fait un très bon choix dans la formule du milieu de terrain, en laissant Hannibal Mejbri sur le banc, alors qu’il était le joueur capable d’équilibrer ce secteur et de garder davantage le ballon dans cette zone tampon.
Correctifs payants à temps
On avait vu que le changement de la 63e minute avec l’entrée de Hannibal et de Ben Romdhane a permis de presser haut l’adversaire dans sa surface de réparation et qu’il y avait eu beaucoup moins de pressing et de percées malgaches dans notre surface enfin soulagée. Sans oublier aussi l’entrée de Amor Layouni sur le couloir droit de l’attaque qui a réussi, à lui seul, à neutraliser tout le côté gauche malgache d’où étaient parties les attaques adverses les plus dangereuses en première mi-temps.
Memmich sur le banc et Dahmen dans les buts pour plus de sécurité, Mejbri et Layouni d’entrée dans l’animation offensive, voilà ce qui avait manqué à la formation de départ de Kais Yaâkoubi pour être mieux équilibrée et plus performante dans ses trois compartiments, ce qui aurait pu nous offrir une victoire plus convaincante et avec moins de frayeurs.
Maintenant que la qualification a été assurée en dépit de plusieurs lacunes encore à corriger, le match de lundi contre la Gambie, avec moins de pression sur les épaules, sera une très belle opportunité pour apporter quelques rectifications dans le dispositif et chercher la victoire pour s’assurer la première place du groupe. Le tout avec une copie plus convaincante.