Accueil Culture 4e festival international du film Red Sea : «Aicha» de Mehdi Barsaoui: Portrait d’une femme entre ombre et lumière

4e festival international du film Red Sea : «Aicha» de Mehdi Barsaoui: Portrait d’une femme entre ombre et lumière

Naviguant entre drame et thriller, le film traite de la complexité des relations humaines et se veut une dénonciation des perversités d’une société où la femme se trouve victime des abus des hommes.


Après un premier long-métrage réussi «Un fils», Mehdi Barsaoui, toujours en quête d’un cinéma à la fois d’auteurs et grand public, s’inspire pour son nouvel opus «Aicha» de faits divers qui ont  ébranlé l’opinion publique il y a quelques années. Le film ne manque pas d’audace du fait qu’il traite de sujets tabous comme le harcèlement sexuel, la corruption dans le milieu sécuritaire et la pression parentale que subissent les enfants.

Aya, jeune du sud du pays, travaille dans un hôtel à Tozeur. Sa vie est peu reluisante. Ses parents veulent la marier à quelqu’un d’aisé pour sortir de la misère alors qu’elle entretient une relation avec son patron, marié, qui lui promet monts et merveilles. Au cours d’un accident de la route où elle seule sort indemne, elle profite pour s’éclipser et changer d’identité. Elle décide de disparaître et choisit de s’installer à Tunis, la capitale, pour se réinventer une nouvelle vie. Elle partage un appartement avec une fille de son âge qui écume les soirées et les fêtes mondaines.

Le film prend un tournant lorsque, au cours de l’une de ces soirées, dans une boîte de nuit, un jeune séducteur l’aborde, ce qui ne plaît pas au type qui l’accompagne. Une bagarre éclate entre les deux hommes, la police intervient et l’irréparable arrive. Le jeune homme est tabassé à mort et jeté en pâture dans la cage d’un ascenseur. Aya, qui a changé de nom pour devenir Amira, se trouve dans le pétrin. Elle se retrouve au commissariat comme témoin d’un meurtre. Comment va-t-elle s’en sortir ?

On ne peut pas ne pas reconnaître un drame qui a défrayé la chronique en 2019 lorsque, pour fêter son anniversaire, un jeune homme se retrouve avec quelques amis dans un lounge et, qu’au cours d’une querelle avec un serveur, il est battu par des agents de sécurité qui le poussent dans la cage d’un ascenseur. Dans le film, pour sauver sa peau, Aya devenue Amira puis Aicha est contrainte par son compagnon, qui, au passage, la viole, de mentir et de refuser de témoigner devant le tribunal. Les services de sécurité, quant à eux, veulent étouffer l’affaire. Sa nouvelle identité est ainsi compromise lorsqu’elle devient le principal témoin d’une bavure policière.

Naviguant entre drame et thriller, le film traite de la complexité des relations humaines et se veut une dénonciation des perversités d’une société où la femme se trouve victime des abus des hommes qui essaient de la manipuler, de la violer et de la pousser à mentir. Le point fort de «Aicha» est de dévoiler ce qui est souvent tu. Le film est donc un véritable réquisitoire sur la cruauté et l’ignominie d’une société en perte de vitesse qui perd ses valeurs au profit  d’intérêts personnels. Sauf quelques longueurs, la réalisation est fluide et le scénario pertinent. Fatma Sfar campe avec  conviction le personnage de Aïcha.

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