Le président de la Chambre syndicale des distributeurs de bouteilles de gaz domestique en gros, Mohamed Mnif, a affirmé qu’il est inconcevable et inacceptable de profiter de la pénurie de gaz pour augmenter son prix à 30 dinars, surtout avec l’arrivée de la vague de froid. Dans ce cadre, il a démenti les rumeurs selon lesquelles la crise aurait été intentionnellement créée à cette fin.
Lors de son passage ce samedi sur les ondes d’une radio privée, Mnif a expliqué que la crise a commencé en raison du retard du navire en provenance d’Algérie au port de Bizerte, causé par les mauvaises conditions météorologiques, ainsi que par l’explosion à Radés d’un dépôt de gaz exploité par Agil, la plus grande société de distribution de carburant en Tunisie. Ces facteurs ont contribué à la réduction de la production de trois lignes à une seule, incapable de compenser la baisse de production.
Comparant la production actuelle à celle de l’année précédente, Mnif a indiqué qu’à la suite de l’incident survenu en mars 2024, le centre de remplissage de Radès enregistre actuellement une perte de production estimée entre 10.000 et 15.000 bouteilles par jour, alors qu’il était précédemment capable de produire entre 180.000 et 200.000 bouteilles par jour, sans aucune alternative pour compenser cette diminution de capacité.
Dans ce même cadre, il a rappelé que lors d’une réunion avec le ministère de l’Énergie, il a été souligné que la situation était urgente et ne pouvait tolérer les lenteurs administratives. Le ministère a insisté sur la nécessité de prendre des mesures nécessaires pour résoudre cette crise.
Sur un autre plan, Mnif a pointé du doigt un problème lié aux conducteurs de matières dangereuses, expliquant que la réglementation exige un niveau scolaire équivalent à la neuvième année de base, ce qui n’est pas respecté par tous les conducteurs.
Dans ce même cadre, il est revenu sur la décision du ministère du Commerce stipulant qu’un camion de gaz ne peut partir sans soumettre une liste précisant les lieux et quantités à livrer, qualifiant cette mesure d’impraticable. “La personne ou le responsable ayant pris cette décision n’est pas un acteur de terrain et semble totalement déconnecté de la réalité. Malheureusement, sur le terrain, cette décision est souvent négligée et n’est pas mise en pratique”.
Pour rassurer les citoyens, il a conclu en indiquant que la situation devrait revenir à la normale prochainement avec l’arrivée prévue de 12 nouveaux navires, selon le ministère de l’Énergie.