Accueil Economie Commerce et approvisionnement des marchés : Se prémunir contre les pénuries et la spéculation

Commerce et approvisionnement des marchés : Se prémunir contre les pénuries et la spéculation

A l’approche du mois de Ramadan, toutes les parties prenantes se mobilisent pour garantir des conditions optimales aux citoyens, afin d’éviter les pénuries pendant cette période de forte demande. C’est aussi l’occasion pour s’arrêter sur la situation actuelle des marchés et des prix.

La Presse — Des réunions impliquant les ministères du Commerce et de l’Agriculture sont tenues au début du mois courant en prévision de la période du mois saint et même avant. L’objectif étant d’assurer un approvisionnement régulier des marchés en produits de base, avec une attention particulière portée aux aliments de grande consommation, souvent sujets aux pénuries durant le Ramadan. Ces réunions ont aussi été une occasion pour évaluer et affiner les dispositifs nécessaires pour contrer les risques de rupture d’approvisionnement. Face à la hantise des pénuries récurrentes qui, d’habitude, s’emparent de larges couches de la population vulnérables, en matière de denrées alimentaires essentielles, et à quelques encablures de ce mois sacré, les autorités accélèrent le rythme pour garantir la disponibilité en quantités suffisantes et à des prix raisonnables des denrées alimentaires. En effet, le ministère du Commerce est à pied d’œuvre afin de régler les préparatifs, notamment l’approvisionnement des marchés en différents produits agricoles et en matière de stocks stratégiques. Le ministère se concentre également sur le programme de contrôle économique, l’organisation des marchés de proximité et des produits de vente directe du producteur au consommateur.

351.642 tonnes de légumes et de fruits injectées en 2024

Lors d’une récente intervention sur les ondes de la Radio nationale, Sofiène Tarmiz, président-directeur général de la Société tunisienne des marchés de gros (Sotumag), s’est montré rassurant sur l’état actuel du marché qui affiche une nette amélioration dans l’approvisionnement en fruits et légumes.

Cette amélioration est attribuée aux récentes précipitations, qui ont renforcé la disponibilité des produits agricoles. Selon le responsable, les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis janvier 2024, environ 351.642 tonnes de légumes et de fruits ont été injectées dans les marchés de gros. Ce volume représente une augmentation de 7,7 % par rapport à la même période en 2023. Cette hausse a eu aussi un impact positif sur les prix, qui connaissent une baisse notable.

Lors de son passage radiophonique, le responsable a tenu à rappeler l’importance du respect de la réglementation en vigueur, et ce, en ce qui concerne les marges bénéficiaires des détaillants. Conformément à une décision ministérielle datant de 2020, ces marges sont plafonnées selon des seuils précis : 35 % pour les produits dont le prix est inférieur à 0,9 dinar, 30 % pour ceux dont le prix se situe entre 0,9 et 1,5 dinar et 25 % pour les produits dont le prix dépasse 1,5 dinar. « Cette régulation vise à protéger les consommateurs contre les abus et à garantir une transparence dans les pratiques commerciales », précise le président-directeur général de la Sotumag. Et d’ajouter : «L’amélioration constatée dans l’approvisionnement des marchés est une bouffée d’oxygène pour les consommateurs, mais également une preuve de l’importance des efforts conjoints entre producteurs, distributeurs et régulateurs pour stabiliser le marché ». Par ailleurs, le ministère du Commerce et du Développement des Exportations a appelé les responsables des entrepôts frigorifiques ainsi que les détenteurs de fruits et légumes stockés à assurer un approvisionnement constant et régulier des marchés, particulièrement pour les produits en pénurie.

Le ministère a exigé, d’autre part, un approvisionnement régulier en fruits et légumes sur les marchés de gros, interdisant tout stockage excessif qui pourrait déséquilibrer le marché, surtout pour les produits en pénurie. Le ministère a averti que tout refus de fournir les marchés de gros par des produits de consommations, quels que soient leurs natures, ou toute diminution des volumes distribués sera considéré comme une pratique de rétention et de spéculation illégale, exposant les délictueux à des sanctions sévères.

L’une des priorités du gouvernement est de garantir l’accès aux produits essentiels : un stock régulateur de 45.000 tonnes de pommes de terre sera constitué, ainsi que des stocks stratégiques de viande et d’œufs. Des campagnes de contrôle seront programmées en vue de combattre les pratiques de spéculation, le stockage illégal et les circuits de distribution non conformes. Le gouvernement s’engage également à intensifier les contrôles sanitaires sur les produits alimentaires.

Relever le grand défi de la spéculation

La spéculation reste un obstacle majeur à la stabilisation des prix, malgré la disponibilité des produits agricoles. En effet, le grand défi sera d’éviter que les spéculateurs reprennent la main sur le marché et qu’ils ne jouent avec les prix des autres produits en provoquant des pénuries. Le seul remède reste la multiplication des opérations de contrôle économique.

Concernant la question de la hausse des prix de certains produits de base au cours de cette période, le ministère de tutelle est appelé à déployer plus d’efforts pour lutter contre les dépassements et les pratiques illicites à même de nuire à l’intérêt public et aux droits du consommateur, maintenir la veille et le suivi pour prévenir et remédier à toute insuffisance d’approvisionnement pouvant être relevée au niveau national ou régional.

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