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Point de vue – La compétence, pas l’âge…

Point de vue

La Presse — La piste Queiros abandonnée à la dernière minute, on se demande si l’âge du Portugais, comme le disent certains, est l’un des facteurs explicatifs après bien sûr le coût financier de l’engagement. On a fait marche arrière in extremis et voilà que certains consultants évoquent même l’état de santé mentale de Queiros. Ces gens qui appartiennent aux médias résident au Qatar, là où le Portugais n’a pas fait long bail. Ces gens ont tout fait pour capoter l’arrivée de Queiros en équipe nationale en disant qu’il a «vieilli» et qu’il ne peut plus se contrôler vis-à-vis des joueurs. A 72 ans, ce grand nom, celui qui a un énorme CV,  est jugé «sénile» par des consultants, journalistes et observateurs profanes et ratés qui, installés au Qatar ou d’un autre pays, jugent de grands noms. Le même raisonnement a été appliqué à Faouzi Benzarti quand il a pris la sélection en juillet dernier. On ne l’a pas jugé sur sa compétence, ses réalisations, son style de gérer les matches, mais plutôt sur son âge. Une  sorte de préjugé qui habite notre paysage sportif depuis longtemps. Voire un cliché «débilisant» qui veut que tout entraîneur qui a plus de 65 ans (voire moins) doit prendre sa retraite ! De grands techniciens en ont fait les frais et se sont alignés à cette idée vide mais dictaturale. Au moment où l’entraîneur atteint l’âge de la maturité cumulant des idées et des révisions tactiques à partir d’un riche vécu, on lui demande de prendre sa retraite parce que son âge ne lui permet plus de diriger un club ou une sélection, et, qu’au meilleur des cas, il se reconvertit en directeur technique. Et derrière cela aussi des «petits» entraîneurs qui ont envahi la scène sportive appuyés par des agents voraces qui présentent un faux argument, celui de l’évolution des méthodes de travail et d’entraînement. Pas vrai car plus d’un entraîneur d’expérience mettent à jour leurs connaissances. Et finalement, les méthodes de travail pour un entraîneur n’ont pas trop changé pour ce qui est «humain» et même tactique. La technologie a, certes, fait évoluer l’évaluation, la préparation athlétique et le coaching, mais le métier et le cumul des années, ça aucun logiciel ne peut le remplacer. Regardez les grandes sélections où des plus de 70 ans, voire plus, dirigent des staffs élargis où il y a d’autres entraîneurs de qualité. Pourquoi condamner un entraîneur à se caser dans l’oubli et à «mourir» lentement ? L’exemple de feu Ridha Laâbidi nous est édifiant. L’un des plus grands entraîneurs de basket tunisiens a dû, durant les 10 dernières années de sa vie, rester à l’écart parce qu’on a décidé qu’il n’a plus rien à donner. Le président de la Ftbb a tout fait pour l’éloigner et menacer les clubs de l’engager, alors que le basket tunisien  pouvait en bénéficier.  Sayed Ayari en hand, Fethi Mekaouer en volley et tant d’entraîneurs ont dû pétrir et «s’archiver» dans la mémoire parce que, quelque part, on a décidé qu’ils ne peuvent plus exercer et qu’ils doivent se reposer. Au lieu de leur confier les sélections et les grands clubs, on les enterre vivants. Au meilleur des cas, on leur accorde des prix et des hommages pour leur signifier que c’est fini pour eux. De l’absurdité et de l’ingratitude pour des techniciens qui ont envie et qui peuvent encore réussir.

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