Les trois listes sont en train de sillonner les régions pour s’assurer le soutien du plus grand nombre de clubs membres, mais rien n’est encore joué.
La Presse— La campagne électorale des trois listes admises pour la bataille des élections du samedi 25 janvier pour l’élection d’un nouveau Bureau fédéral bat son plein. Elle fera sûrement rage au fur et à mesure que le jour « J » approche. C’est que, contrairement à ce que donnent les premiers sondages d’opinions, le duel sera plus serré, plus indécis et plus intense qu’on ne le pense. Ce qui paraît plus que probable, c’est qu’il y aura un deuxième tour pour départager les deux listes ayant obtenu le nombre de voix le plus élevé au premier round. Pour être déclarée gagnante, la liste doit atteindre la majorité requise des suffrages valablement exprimées ( plus de 50 % ). Les modifications apportées au Code électoral ont amendé le paragraphe 2 de l’article 26 des statuts de la FTF et le droit de vote des clubs membres n’est plus du seul ressort du président ou du 1er vice -président. Un autre membre dûment mandaté par son club aura ainsi le droit au vote, ce qui signifie le retour au vote par procuration avec tous les dangers de dérives que cela pourrait représenter. Cet amendement a été dicté par le fait que bon nombre de clubs n’ont pas tenu depuis des années leurs assemblées générales électives et sont dirigés par des comités de direction provisoire, la plupart du temps, avec un président et sans 1er vice-président. Un club comme l’Espérance, en l’absence de son président Hamdi Meddeb à l’assemblée générale extraordinaire du 21 décembre dernier, n’a pas eu droit au vote. Avec cette modification du Code électoral, le problème ne se posera plus. On s’attend donc à ce que le quorum soit plus qu’atteint le 25 janvier, et qu’il soit même largement dépassé jusqu’a constituer un record dans l’histoire des assemblées générales électives du Bureau fédéral.
Les yeux doux pour les clubs amateurs
Conscients du poids dans ces élections des clubs amateurs qui constituaient un grand réservoir électoral du temps de Wadie Jary, Moez Nasri a commencé sa campagne par le Sud du pays pour renforcer ses chances et puiser dans ce réservoir qui ne lui est pas acquis d’office comme celui des clubs du Sahel et de la Ligue du Centre quasiment dans la poche avec la présence de Houcine Jnayeh et de Soufien Ben Salah dans sa liste. Mahmoud Hammami, lui, a choisi comme première direction le Sud-Ouest avec Gafsa comme point de mire avant de passer au Nord-Ouest pour s’assurer du soutien des clubs du Kef , Béjà, Jendouba et Siliana. Jalel Tkaya, lui, a commencé par les clubs de la banlieue de Tunis où il est très connu et apprécié avant de prendre le vol vendredi dernier pour Djerba avec comme programme une réunion avec les clubs du Sud, Sud-Est et Sud-Ouest en vue de faire mieux en promesses électorales que son concurrent et rival Moez Nasri qui l’a précédé sur ce terrain. Avec deux voix pour chaque club de la Ligue Nationale de Football Amateur Niveau 1 qui compte 56 clubs ( soit 112 voix ) et une voix pour chaque club de la Ligue Nationale de Football Amateur Niveau 2 qui compte 62 clubs ( soit 62 voix ) sans compter les cinq voix de chaque président des 12 Ligues régionales (soit 60 voix), le football amateur sera le vrai et grand arbitre de ces élections. Les clubs professionnels des Ligues 1 et 2, malgré leur avantage en nombre de voix pour chaque club ( 5 voix × 44 = 220 ), sont représentés dans les trois listes et leurs voix seront donc divisées pour ne pas dire éparpillées. Impossible pour eux de constituer la majorité requise ( plus de 50 % ) et d’imposer une liste aux dépens d’une autre. Si les trois listes candidates font en ce moment les yeux doux aux clubs amateurs, c’est parce qu’ils sont conscients que ces clubs sont les seuls à pouvoir faire la différence et assurer la victoire.
Silence sur les projets
Le grand absent dans cette campagne des trois listes, c’est le grand débat public sur les projets. Les Moez Nasri, Mahmoud Hammami et Jalel Tkaya ont-ils peur de s’affronter et de se confronter sur leurs projets immédiats et d’avenir pour notre football devant les médias ? On ne peut pas quand même imaginer des élections du prochain Bureau fédéral, d’une telle importance et crucialité, sans un vrai échange d’idées public des trois listes face à face. Sur tout et aucun sujet ne doit être gardé tabou. Le problème des infrastructures avec des terrains comme celui de Medjez El Bab, incompatible avec un championnat professionnel, le financement de clubs au bord de la ruine, la révision des droits TV, la marmite de l’arbitrage qui bout, la Direction technique nationale toujours vacante, le prochain staff technique de l’équipe A après l’avortement du choix de Queiroz par le Comité de normalisation, la pyramide des championnats des jeunes, bref un tas de sujets brûlants sur lesquels on doit se montrer clairs, précis et convaincants et ne pas rester silencieux jusqu’au jour du scrutin. Comme sur les grandes réformes non seulement à entreprendre rapidement, mais à réussir. L’essentiel n’est pas d’être seulement élu et après on verra. Mais de présenter un projet de travail complet pour les quatre années d’exercice sur la base duquel on aura le mérite d’être choisi.